Par son originalité: le président Macky Sall, comme à l’image d’un stratège militaire en plein champs de bataille, sait peaufiner sa tactique politique et manœuvrer dans son jeu. A la place de ce qui devait être un référendum constitutionnel, le président Macky Sall l’a transformé en un référendum populaire. A la place de voter pour ou contre des réformes profondes et douloureuses, profondes parce que douloureuses et douloureuses parce que profondes (ici le référendum constitutionnel), le président Macky Sall l’aura transformé en un (simple) vote pour un Oui ou pour un Non (ici un référendum populaire). Le président Macky Sall aura réussi de transformer un enjeu stratégique (réforme constitutionnelle) en un enjeu symbolique (oui ou non). Dans la perception, c’est comme si nous allons le 20 Mars prochain, vers un référendum populaire où à une et unique question, nous allons voter par oui ou non. Alors que dans le fond, c’est une panoplie (15) de mesures qu’il faut prendre en bloc ou rejeter en bloc. Quel difficile exercice. D’un temps long qui parle au temps Politique, le président Macky Sall ramène l’opposition comme la société civile, en un temps électoral qui parle au second mandat. L’originalité du président Macky Sall réside aussi à ce fait que grâce à la finesse aussi fine que les lames du rasoir du Droit, qui impose prudence et nuance-donc relativisme-, notre cher président a réussi a extirpé de son offre en référendum, la partie la plus dodue de la viande, le mandat, en le maintenant à 7 ans pour celui en cours. Du coup, le président Macky a pris pour lui, le ‘’thieur’’ et a donné les ‘’thiars’’ à l’opposition, à la société civile et autres activistes de l’espace public. De par son originalité et à propos du référendum, de ses réformes et réformettes, le président Macky Sall a changé le jeu, le système du jeu et le terrain du jeu, et impose un rythme auquel il sera peut-être imbattable. En organisant des ‘’pré-présidentielles’’ à mi mandat sans ne plus mettre en jeu son mandat de 7 ans, non seulement le président Macky Sall sera gagnant à tous les coups contrairement à ce que disent d’aucuns, mais aussi, il saura qui est avec lui et qui est contre lui ; qui est qui et qui pèse quoi. Avant de lancer son dernier assaut en 2019. Dans leur style et à travers les faits, si Karim Wade est l’héritier du Maitre (Me Wade), Idrissa Seck, l’héritier spirituel du Maitre (Me Wade), le président Macky Sall est quant lui, le véritable élève du Maitre (Me Wade) auprès de qui, il a assumé et digéré la leçon du ‘’real politik’’ du Maitre (le président Abdoulaye Wade). Par son imprévisibilité: sur la question de la réduction de son mandat de 7 à 5 ans, le président Macky Sall a pendant quatre ans, clignoté à droite pour finalement viré à gauche. Le président Macky Sall aurait-il commandité un sondage qui lui révélerait qu’il avait davantage une machine électorale (coalitions, mouvements) davantage qu’un parti politique (APR) structuré et bien ancré au Sénégal? Dieu seul sait. L’imprévisibilité du président Macky Sall, est telle qu’il a appelé et donné le coup d’envoi d’une course de vitesse (100 mètres) et à 10 mètres de la ligne d’arrivée des 100 mètres, pour subitement décider que la course ne sera plus une course de vitesse (100 mètres) mais sera désormais une course de demi fond (400 mètres). Sans trop coup férir. Et cela relève de la part du président Macky Sall, du grand art. Et du grand angle. L’imprévisibilité du président Macky Sall en est allé jusqu’à lui jouer de fâcheux tours, surtout à chaque fois que le président Macky Sall s’essaie dans un registre qui n’est pas le sien: l’improvisation. Un registre que son Maitre (Wade) excellait. C’est ce qui explique aussi quelque part, qu’à chaque fois que le président a improvisé, il a confondu espace public et espace privé dans l’ordre de son discours. C’est aussi parce que le président Macky Sall est un scientifique de par sa formation et les scientifiques ne tournent pas autour du pot, ne sont pas dans la broderie, le maquillage et dans le stylisme. Tout le contraire des sortis des sciences sociales comme le Droit, la Philosophie, la Sociologie, qui parlent souvent comme un diplomate, souvent comme une femme, dont leur différence réside en ceci : quand un diplomate vous dit peut-être, c’est non. Quand il vous dit oui, c’est peut-être parce qu’un diplomate ne dit jamais Non. Quand une femme vous dit non, c’est peut-être et quand une femme vous dit peut-être, c’est oui car une femme ne dit jamais Oui. C’est donc cet art du discours, cette pédagogie du discours que le président Macky Sall gagnerait à davantage travailler.
Siré SY, CEO Africa WorldWide Group www.africaworldwidegroup.com
Siré SY, CEO Africa WorldWide Group www.africaworldwidegroup.com