MES 5 DATES… Oumar Traoré alias Bakayoko «UN CAFE AVEC…» «Le décès de ma mère en 2012 alors qu’elle devait me rejoindre au Sénégal a été le choc de ma vie»

L’homme a fini par s’imposer. De par son talent, Oumar Traoré a séduit tout un peuple. Bakayoko, dans la série «Un café avec», est d’une courtoisie débordante. Au bout du fil, il sert un sourire taquin. Celui qui a récemment flirté avec la chanson, lors de la clôture de la série à Sorano, ouvre son carnet secret. Avec l’humour qu’on lui connaît, Bakayoko se raconte en cinq dates.


16 Mai 2012 : «Lorsque je suis arrivé à Dakar, quelques temps après, on m’a appelé pour m’annoncer le décès de ma mère, j’étais vraiment choqué. Nous étions très proches. C’est elle qui m’a convaincu de venir au Sénégal. Elle m’avait dit de venir en premier et qu’elle allait ensuite me rejoindre. Au moment où les choses ont commencé à aller bien, alors que je commençais à m’en sortir, elle m’a lâché. Elle est partie sans prévenir. Cela m’a beaucoup marqué. J’avais mal, parce que je dois tout à ma mère. Elle est restée 23 ans sans venir dans son pays (le Sénégal). Elle avait quatre enfants et j’étais le seul à avoir accepté de venir au Sénégal. Je lui avais promis de lui acheter une maison et tout ce dont elle aurait besoin dans son pays natal. Mais cela n’a pu se faire. Elle m’a quitté alors que j’avais tellement besoin d’elle. Ce fut le choc de ma vie.»

Février 2011 : «Le jour où on m’a sélectionné pour la série «Un Café avec…» m’a aussi beaucoup marqué. C’était la première fois que j’avais l’occasion de faire de la Télé. Quand j’ai commencé, j’ai remarqué que le public sénégalais a vite fait de m’adopter. Cela a fait sortir un talent qui était caché en moi et que je ne connaissais pas. J’ai découvert un autre monde avec cette série.»

12 octobre 2012 : «C’était le jour du deuxième match Sénégal/Côte d’Ivoire au stade Léopold Sédar Senghor. Un match qui n’a pu se terminer à cause de la violence dont ont fait montre les supporteurs sénégalais. Et pourtant, je faisais passer l’information pour dire que c’était juste un match de football entre deux pays frères et qu’il fallait être fair-play. Mais les choses ont mal tourné. J’avais très mal parce que ce sont deux pays que je porte dans mon cœur. Je n’ai jamais imaginé que cela pouvait arriver sur un terrain de football.»

2011 : «Le jour où je suis entré pour la première fois au «Thiossane night» (boîte de nuit de Youssou Ndour). Je suis monté sur la scène, Youssou Ndour m’a pris dans ses bras et m’a dit : «Félicitations.» C’était au tout début de la campagne électorale pour la Présidentielle de 2012. Et quand il chantait, les gens montraient fièrement leur carte d’identité. Cela m’a marqué parce que depuis le bas âge, j’ai toujours été un fan de Youssou Ndour. Je l’aime beaucoup. C’est un travailleur. J’aime surtout sa chanson «Set».»

19 Septembre 2013 : «C’était le jour de la clôture de la deuxième saison de la série «Un café avec…». Lorsque je suis monté sur scène pour chanter, beaucoup de gens étaient surpris. Mais le public a apprécié. Et je ne pensais pas qu’ils allaient aimer le single. Tout le monde s’est mis à applaudir. Les gens étaient joyeux. J’étais tellement ému que j’ai voulu pleurer. J’ai foncé en fermant les yeux, sinon je n’allais pas pouvoir continuer. Mais tout cela n’est que le fruit du travail de ma mère. C’est à elle que je dois toute cette réussite. Je la remercie du fond du cœur. Elle a tout fait pour moi.»  


L'Observateur
Vendredi 27 Septembre 2013
Daddy Diop