MBORIKA FALL, ANCIENNE BASKETTEUSE : «Je ne suis pas mariée. Je suis là, que les hommes ne m’oublient pas»

Le sport, c’est toute sa vie. Au basket sénégalais, elle a tout donné pour gagner peu en retour. Championne d’Afrique, reine du basket en 1993, Mborika Fall, a, pendant longtemps, fait vivre à ses fans des moments forts, tant elle maniait bien la balle orange. Aujourd’hui chef de résidence au pavillon I de l’Université Cheikh Anta Diop, Mborika revient dans cet entretien sur l’Afrobasket, sa carrière, ses moments de joie, de difficulté, bref sa vie…


Qui est Mborika Fall ?
Je suis une ancienne basketteuse, originaire de la région de Saint-Louis, précisément du quartier Santhiaba. J’ai fait pratiquement 25 ans de basket. Maintenant, je suis chef de pavillon à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, mais je pratique toujours ce sport.

Est-ce-que Mborika a fait des études ?
Oui, j’ai fait l’école française jusqu’en classe de 3e secondaire. Après avoir eu mon Brevet de fin d’études moyennes (Bfem), j’ai préféré continuer le sport. Je n’étais pas obligée de le faire, mais je ne pouvais pas cumuler les deux. Et j’avais trop la tête au basket et j’ai préféré mettre un terme à mes études pour me concentrer à ce sport.

Qu’est-ce qui vous a poussée vers le basket ?
J’habitais à deux pas du terrain de basket Joseph Gaye, à Saint-Louis. Aussi, je suis née dans une famille de basketteurs. Mes grandes-s?urs jouaient au basket. Mon père aussi, même si je ne l’ai pas vu jouer. J’accompagnais ma grande-s?ur quand elle allait s’entraîner au terrain et je lui gardais ses affaires. Et de temps en temps, je m’amusais avec le ballon. C’est là qu’est né mon amour pour cette discipline et le sport en général.

Pouvez-vous nous parler de votre carrière, vos débuts, les moments de bonheur et aussi ceux moins heureux que vous avez vécus dans le basket ?
Il est vrai que j’ai vécu des moments de bonheur, mais aussi des mauvais souvenirs dans le basket. Mais je préfère garder les temps forts, c’est-à-dire les instants de bonheur que j’ai eus parce que j’en vis encore. J’aime tellement le basket que j’éprouve toujours du bonheur lorsque je vois mes petites-s?urs le jouer. J’ai quitté Saint-Louis car les gens du Dakar université club (Duc) ont pensé que je pouvais leur apporter quelque chose. Quand je suis venue ici, Bona (Bonaventure Carvalho ancien coach des «Lionnes») m’a changée. Il m’a imposé de maigrir, car j’étais une vraie Saint-Louisienne (elle pouffe de rire). J’étais grosse et je n’aimais pas courir beaucoup. Là, il m’a dit que pour jouer au basket, il faut savoir courir. En plus, il a changé le poste où j’avais l’habitude de jouer. Il a fait de moi une meneuse alors que je jouais comme ailière. Mbaye Guèye m’a appris le basket et m’a dit qu’avec ma taille et ma force, je pouvais être une bonne ailière. Au Duc, Bona a fait de moi une meneuse. Au début, c’était difficile, mais je sentais que je pouvais jouer à ce poste. Et après Bona, je suis allée en équipe nationale. Là-bas, j’ai galéré pendant au moins cinq années. Ce n’est qu’en 1992 qu’on m’a sélectionnée. J’ai joué la Coupe d’Afrique à Dakar et vécu de grands moments par la suite.

Vous avez galéré en équipe nationale, est-ce dire que votre intégration a été difficile ?
J’ai galéré en équipe nationale parce qu’à mon arrivée, j’avais trouvé des Dakaroises qui étaient titulaires à leurs postes. Vous savez, en équipe nationale, il y a des filles qui pensent que les postes sont pour elles alors que les entraîneurs donnent ces postes à celles qui les méritent. À ma venue, les joueuses avaient leurs postes. Et je ne me mettais pas derrière. Je voulais coûte que coûte bousculer les anciennes et avoir une place. Il m’arrivait de me décourager quand on ne me prenait pas. Je pensais que j’avais ma place là-bas et les gens m’encourageaient car je jouais bien aussi. Ils m’emmenaient parfois en France ou en Allemagne pour des stages de préparation, mais je faisais toujours partie du groupe des recalées qui revenaient à Dakar. Je n’étais pas parmi les 12 meilleures. C’est pour cette raison que je dis que j’ai galéré en équipe nationale.

Est-ce que vous pouvez revenir sur vos quelques moments de bonheur en équipe nationale ?
Je n’ai pas dormi le jour où Mbaye Guèye m’a sélectionnée parmi les premières meneuses en équipe nationale. J’avais attendu ce moment pendant au moins cinq ans. Je n’oublierai jamais cet instant. C’est important dans une carrière parce qu’on s’entraînait matin, midi, soir rien que pour être parmi les meilleures choisies par le coach. L’autre nuit qui m’a fait plaisir dans ma carrière, c’est quand on m’a annoncé que j’étais la reine du basket. C’était en 1993. En ce moment, j’avais une concurrente qui jouait très bien. C’est Aminata Kane. Je jouais en même temps qu’elle au Duc. Elle était ma grande-s?ur car je l’ai trouvée là-bas. Elle m’a beaucoup aidée en tant que capitaine du Duc. Elle logeait à l’université et sa famille était aimable. Je ne voulais pas rivaliser avec elle. Je voulais qu’elle soit choisie reine et moi l’année suivante. Et le jour où l’on m’a trouvée chez mon papa aux Hlm V pour m’annoncer la nouvelle, j’étais déçue au fond de moi, mais je ne voulais pas le montrer aux gens. Car ce que je voulais, c’est qu’Aminata Kane soit d’abord reine avant moi, mais j’étais fière intérieurement.

Et pour parler un peu de l’actualité, comment Mborika Fall a vécu l’Afrobasket 2011 au Mali ?
Je l’ai vécu avec beaucoup de pression. Vous savez, le Sénégalais n’aime pas les critiques et c’est difficile d’être une ancienne «Lionne», difficile d’être proche d’un coach, difficile d’être proche des joueuses pour ensuite les critiquer. Je croyais que l’équipe allait gagner la coupe. Je croyais que cette coupe allait revenir au Sénégal, mais Dieu en a décidé autrement. D’après la petite expérience que j’ai eue, il y a eu beaucoup d’erreurs dans la gestion de cet Afrobasket. Ce genre de compétition est difficile et il n’y a pratiquement pas de repos. Pour remporter la victoire, il faut savoir gérer le groupe, savoir gérer les matches. Je pense que cette année va nous servir de leçon pour le futur. On a vécu l’expérience avec les garçons, mais les gens n’en ont pas beaucoup parlé alors que cette première expérience devait nous servir de leçon. J’ai vu les filles jouer. C’est bien de gagner 20, 30 points de différence, mais est-ce que c’est suffisant. L’Angola a mieux géré son équipe. Le numéro 10 de cette équipe n’a pratiquement pas joué et pourtant elle joue bien. C’est elle qui a fatigué le Mali, c’est aussi elle qui nous a fatigués pourtant elle n’a pratiquement pas joué les autres matches. Ce n’est pas pour critiquer parce que je ne pèse rien devant Moustapha Gaye, mais il s’agit de l’équipe du Sénégal et tout le monde doit s’y mettre pour que ces erreurs ne se répètent plus, lors des prochaines compétitions. Ce n’est pas mal d’avoir la médaille d’argent car les Maliennes ont eu le bronze alors que tout le monde pensait que ces deux équipes allaient discuter la finale. Je félicite les «Lionnes» et l’encadrement pour la bonne performance.

Est-ce que Mborika est déçue de l’issue de cette compétition africaine ?
Un peu parce que je voulais qu’on ramène la coupe et franchement on avait la possibilité de le faire. Mais, c’est la loi du sport, parfois on gagne, parfois on perd. Cependant, si on a l’opportunité de prendre quelque chose il faut le faire. Je suis mal placée pour critiquer cette équipe, car moi aussi j’ai perdu une finale en Afrique du Sud.

Il paraît qu’une affaire de primes est à l’origine de cette défaite. Qu’en pensez-vous ?
Vous savez, notre génération n’a jamais eu ce genre de problème. Dieu sait qu’on n’avait pas beaucoup d’argent, en Europe on gagnait 5000 francs Cfa par jour de stage et il faut s’entraîner très dur, trois fois par jour parfois. Les choses ont maintenant changé, mais ce problème devait être réglé depuis Dakar. Ils avaient largement le temps de régler ce problème. Il faut oser dire que c’est honteux de régler ce genre de problème hors du pays et surtout à la veille d’une finale, car le Sénégal n’est pas une petite équipe. On a formé de grands joueurs et l’on a gagné 10 médailles d’or dans le basket africain, sans compter le nombre de participations dans des compétitions mondiales. Le Sénégal est un modèle dans le monde du basket, donc il ne fallait pas attendre d’arriver au Mali pour régler ce genre de problème. Aussi, les gens doivent éclaircir ce sujet. Tandian (ndlr : président de la Fédération de basket) défend une thèse et les joueuses défendent une autre. Si c’est Tandian qui est fautif, il doit savoir qu’il a fait une grande erreur, car il est inadmissible que les joueuses restent jusqu’à des heures tardives, alors qu’elles ont une finale le lendemain. Je ne sais pas qui a raison, mais si je dois me ranger quelque part, je serais du côté des filles. Car il ne faut pas oublier qu’elles nous ont procuré beaucoup de bonheur, donc elles méritent même un million à la fin de chaque match. Si je l’avais, j’allais leur donner cela parce qu'elles le méritent vraiment et je sais qu’il est difficile de jouer au basket,avec en tête les charges familiales. Je ne dis pas qu’elles ont besoin d’argent, je les connais et je sais qu’elles ne sont pas venues pour s’enrichir au Sénégal, elles gagnent assez d’argent au niveau de leurs clubs respectifs. Mais il fallait faire le maximum pour qu’elles puissent se concentrer au Mali.

Mborika est toujours dans le basket. Pourquoi n’étiez-vous pas à Bamako alors que les anciennes «Lionnes» y étaient invitées ?
Je voulais y aller, mais il y avait trop de problèmes et cela m’a fait mal et je ne les ai pas digérés. Si quelque chose m’a fait mal durant toute ma carrière, j’ai certes vécu des moments difficiles quand j’ai perdu ma meilleure amie Adama Diop, c’est bien que la Fiba ait décoré les 15 meilleures basketteuses du Sénégal sans que Mborika Fall ne fasse partie de la liste. Cela m’a déçue. D’ailleurs, c’est la première fois qu’on a entendu Mborika Fall parler dans la presse. Je ne fais pas partie des «Lionnes» qui ont eu des maisons parce que c’est Dieu qui l’a voulu ainsi. Car au moment où les «Lionnes» ont remporté le championnat d’Afrique en 1997, je venais de mettre au monde ma fille, et elle vaut plus qu’une maison. Il y a des filles qui ont joué durant toute leur carrière sans avoir un enfant et Dieu m’a donné une fille. Peut-être qu’elle me donnera une maison demain, qui sait ? J’ai participé à trois championnats d’Afrique et j’en ai remporté deux, sans compter les trophées que j’ai gagnés à Dakar et le nombre de fois que j’ai été meilleure basketteuse. J’ai aussi été deux fois au championnat du monde. Maintes fois, j’ai été meilleure joueuse, meilleure marqueuse. Donc quand je vois une fille comme Lary, qui n’a rien remporté au niveau international, qui n’a jamais été reine du basket ni rien, être décorée, ça me fait mal quand je la vois prendre une médaille et dire que c’est la Fiba-Afrique qui m’a récompensée pour tout ce que j’ai fait pour le basket, je suis frustrée. Quand je vois une autre fille qui a pris la nationalité française, dont le dernier maillot a été celui de la France et non celui du Sénégal, une fille qui nous a battus en Tunisie avec l’équipe de France, être décorée au nom du Sénégal, ça me fait énormément mal. D’ailleurs, c’est après ma retraite que j’ai senti que la Fiba-Afrique ne m’a jamais reconnu moi et mes autres partenaires. Mais j’ai l’habitude de dire que je ne parle pas pour les autres, mais juste pour moi-même. Je sais que je ne suis pas la seule a être frustrée par cette injustice, mais je parle pour moi. Je sais que beaucoup d’entre nous sont restées ici, seules cinq ou sept sont parties au Mali. Je n’ai rien contre celles qui y étaient, mais il y a des choses qui font tellement mal, des choses décevantes. Et c’était la première fois, parce que Adama Diop, c’est Dieu nous l’a arrachée et nous irons tous le rejoindre un jour. Mais des erreurs comme ça, il faut les régler. Dans 10 ou 20 ans, peut-être Diodio où les filles qui font tellement plaisir vont vivre la même chose que j’ai vécue. Ça fait mal et il faut oser le dire. Je pouvais prendre mon argent et aller au Mali. Mais je pense que la Fédération ou bien le ministre du Sport me doit reconnaissance. Parce que si aujourd’hui Mborika était là-bas, peut-être j’irais voir Tapha et je pourrais voir une erreur que lui ne voit pas, même s’il est meilleur que moi. Je pourrais aussi approcher Diodio ou Aya pour leur donner des conseils. Il y a des anciennes qui ont fait cela pour moi, je pourrais le faire pour elles. Mais si je reste à Dakar, comment je pourrais le faire ? Si les gens nous reconnaissaient et qu’ils prennent 5 ou 6 anciennes «Lionnes» qui suivent toujours les matches, après chaque sortie qu’on se retrouverait pour échanger et aider les filles, on aurait moins de soucis. Maguette Diop était là-bas, mais ce n’est pas suffisant. Je ne voulais pas partir pour avoir des problèmes là-bas et rencontrer quelqu’un me dire j’ai ma médaille, c’est la Fiba qui m’a décorée. J’allais faire un scandale si j’étais partie et j’ai préféré rester et créer ma propre amicale des anciennes «Lionnes», celles qu’on a laissées en rade ici.

Votre vie après le basket, c’est quoi ? Que faites-vous désormais en termes de reconversion ?
Je suis toujours dans le basket et j’y resterais. Je fais mon premier degré comme entraîneur. Je suis avec Maguette Diop chez les filles du Duc, je suis son adjointe. Je suis chaque jour au terrain avec les joueuses, je les conseille de temps en temps parce qu’il arrive que certaines d’entre elles me sollicitent, Astou Traoré, Diodio, Ndèye Sène. Donc, Mborika, en dehors du travail et de ma famille, est toujours dans le basket.

Êtes-vous mariée ?
Je ne suis pas mariée.

Cela suppose alors que des hommes vous font la cour ?
(Rires) Ah moi, je ne vois personne. Peut-être aussi que c’est à cause de mon travail. Je suis au campus avec les étudiants le matin et le soir je suis au terrain du Dakar université club (Duc). Et le week-end, je suis à Marius Ndiaye. Je suis là, que les hommes ne m’oublient pas.

Vous n’en cherchez pas donc ?
Je n’ai pas le temps de chercher un homme. Et il n’est pas de notre culture d’aller vers les hommes. Ce sont eux qui doivent venir vers nous.

Votre divorce avec Aziz Samb a fait couler beaucoup d’encre et de salive, comment avez-vous vécu cette période ?
C’était difficile, comme pour toute femme mariée qui divorce. Parce qu’on n’aime pas le divorce. Mais c’est la vie, on ne se marie pas pour divorcer. Et comme on dit chez les Wolofs, le divorce a été prononcé avant le mariage. Peut-être que je fais partie de celles qui devaient divorcer. Je n’y peux rien, c’est comme ça. On a une fille, donc maintenant on est parents. Dieu merci, nous n’avons pas de problème contrairement à certains couples qui ne se parlent plus après leur divorce. En tout cas, je suis là que les hommes ne m’oublient pas.

Votre célébrité au temps n’a-t-elle pas eu un impact dans votre divorce ?
Je ne crois pas. Car des joueuses plus célèbres que moi sont toujours dans les liens du mariage, elles n’ont pas de problèmes dans leur ménage. Ma célébrité n’a pas eu d’incidence dans mon ménage. Au contraire, Aziz était connu dans le milieu du sport, il était un ancien footballeur. En plus, dans l’équipe nationale, il y a au moins quatre femmes mariées.

Comment avez-vous connu Aziz Samb ?
Nous nous sommes connus dans le milieu du sport.

Racontez nous un peu comment s’est passé votre rencontre ?
(Hésitations) Ca fait longtemps. C’est une page tournée je ne veux pas revenir là-dessus. Il fait partie de mes parents maintenant. J’ai même oublié comment on s’est rencontrés.

Si Mborika devait changer quelque chose dans sa vie, ce serait quoi ?
Je changerais beaucoup de choses. Mais quand on vit certaines choses dures, ça permet de grandir moralement. Je n’ai pas regretté beaucoup de choses que j’ai faites dans la vie. Si Dieu m’avait donné le choix de décider de mon destin, peut-être que je ne ferais pas les mêmes erreurs. Quand j’étais joueuse, non seulement j’étais petite, mais j’étais naïve.

À vous entendre parler, on dirait que vous avez été victime d’injustice ou de méchanceté ?
Beaucoup même. Mais je fais preuve de dépassement. Parce que, peut-être, qu’il y a des gens qui l’ont fait malgré eux. Et je rends grâce à Dieu d’avoir pu surmonter toutes ses épreuves de ma vie. Ma famille et des gens m’ont soutenue et je ne peux donc pas revenir sur ces choses. Ça me fera mal d’autant plus que j’ai mis du temps pour les oublier.

Les femmes sénégalaises sont réputées très coquettes, avec leurs astuces et autres. Vous avez de ces trucs…
J’aime bien les encens. Même au bureau, les étudiants me taquinent parfois. Le «cuuray», je l’ai connu à Saint-Louis. Des gens ne taquinent même en me disant que celles qui l’aiment trop ne se marient pas. Maintenant, toutes les femmes sénégalaises aiment les bonnes choses.

Êtes-vous un cordon bleu ?
Je pense bien que je le suis. À Saint-Louis, avant d’aller à l’école ou au sport, je cuisinais.

Quels sont les plats que vous cuisinez mieux ?
Le «Ceebu jën» comme toute bonne Saint-Louisienne. Et comme je suis d’origine mauritanienne, j’aime la viande et le Sup Kanja

Qu’est ce que vous détestez le plus dans la vie ?
L’injustice. Je ne le supporte pas, ça m’empêche même de dormir. Je fais de mon mieux pour ne pas être injuste à l’égard des gens. Malheureusement, au Sénégal, il y a beaucoup d’injustices.

Aujourd’hui, quel regard portez-vous sur le Sénégal sur les femmes sénégalaises…
Les femmes s’imposent, mais ça reste. Si vous regardez dans le staff des autres équipes, comme l’Angola, vous voyez toujours des femmes. Il y a toujours des anciennes sur le banc. Il faut qu’on retrouve la parité dans nos équipes et dans tous les secteurs. C’est Tapha qui coach, mais on peut être derrière lui.

Vous travaillez au pavillon I du campus social de l’Ucad dont les pensionnaires sont des garçons. Comment imposer votre autorité en tant que femme ?
J’aime bien être avec les garçons. Parce qu’ils sont sincères. Je suis désolée pour les filles, mais moi je m’entends mieux avec eux. J’ai des copines, mais j’aime bien être entourée par les garçons. Si par exemple je mets quelque chose de trop sexy, un garçon peut m’appeler et me le reprocher. Mais si ce sont les filles, elles le diront derrière mon dos. Depuis que je suis a l’université, je travaille au pavillon des garçons et tout se passe bien. Il arrive que j’ai de petits problèmes avec certains parce qu’ils essaient de me draguer, mais je sais comment gérer tout cela.

La violence qui devient un phénomène récurrent à l’université qu’en pensez-vous ?
Quand il y a des bagarres, je rentre. Parce que je sais que je ne peux pas les maîtriser. Je pense que ceux qui se bagarrent ici ne sont pas des étudiants. À mon avis, les étudiants ont d’autres comportements que de brandir des armes blanches. Ceux qui le font ne sont des étudiants.

( Le populaire )
Samedi 8 Octobre 2011