MAROC : Le projet de large autonomie du Sahara marocain donnera un nouvel élan à l’intégration économique

Le présent article est inspiré de la communication qui a été faite par l’Auteur, le 07 octobre 2014 à New York, devant la 4ème Commission de la 69ème session de l'Assemblée Générale des Nations Unies pour éclairer le processus de prise de décision des membres de la Communauté internationale. Le but ultime de cette communication qui est une alerte, est d’amener les membres du Conseil de Sécurité à prendre leur responsabilité en mettant un terme à tous les atermoiements pour l’adoption d’une résolution, sans équivoque, pour liquider définitivement cette crise artificiellement entretenue dans les périmètres de la souveraineté du Royaume du Maroc.
Pour que tout le monde et tout particulièrement les Peuples et les Etats d’Afrique s’approprient la réalité géopolitique pour se mobiliser et accompagner la mise en œuvre du projet de large autonomie des provinces marocaines du Sud, proposé par Sa Majesté le Roi Mohamed VI, projet soutenu par la quasi-totalité de la Communauté internationale, il nous a paru opportun de publier et de partager nos réflexions à ce propos.
L’auteur a délibérément pris le parti de réactualiser cette communication et de la publier pour que nul n’en ignore dans le but d’encourager, soutenir et accompagner Sa Majesté le Roi MOHAMED VI dans sa quête permanente de paix et de sécurité aussi bien dans le Sahara marocain, dans tous les états riverains de la bande sahélo-saharienne que dans l’Afrique toute entière.
Cette publication est l’expression d’une « totale solidarité » avec le Royaume du Maroc ; c’est un message de salutations et de bienvenue dans le contexte de la visite officielle de Sa Majesté le Roi Mohamed VI au Sénégal.


Le titre de l’article résume déjà l'intégralité de cette déclaration qui s'inscrit résolument dans le double cadre géographique et historique du contexte géopolitique de la nécessaire relance de l'intégration économique de l'UMA et de la construction d'un espace de paix et de sécurité durables dans tous les pays riverains de la bande sahélienne saharienne.
 
Les faits sont aujourd'hui patents, que la redynamisation de la coopération entre les pays de l'UMA et la sécurisation de la Bande Sahélo Saharienne constituent l'épine dorsale de toutes démarches pour l'avènement d'une stabilité durable de cette région qui constitue  le bulbe rachidien et le tronc cérébral de la construction d'une sécurité collective durable pour le développement économique et social du Maghreb, et partant, de toute l'Afrique, en particulier de tous les pays riverains de la bande Sahélo saharienne.
 
Or donc, la GANGRENNE conflictuelle, développée par le Polisario dans le Sahara marocain, entretenue artificiellement et instrumentalisée  par certains Etats, est un facteur de déstabilisation récurrent dans toute cette région et constitue une menace permanente pour la paix et la sécurité au Maghreb, et dans tous les pays du Sahel.
En mettant en exergue la dimension régionale de ce conflit qui dépasse largement le cadre du Sahara marocain, c'est qu’on est en face d’une réalité qui n'a pas échappé à la sagacité et à la clairvoyance du Conseil de Sécurité, dans sa résolution 2152 du 29 Avril 2014, " reconnaissant que la solution politique de ce différend de longue date et le renforcement de la coopération entre les Etats de l'Union du Maghreb arabe contribueraient à la stabilité et à la sécurité dans le Sahel."
 
C'est précisément le renforcement de la dynamique de la coopération dont fait état ladite résolution, qui avait amené les cinq pays du Maghreb que sont l'Algérie, la Libye, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie à jeter , en 1989 les bases du traité fondateur de l'Union du Maghreb Arabe à l'exclusion de toute autre entité qu'on cherche aujourd'hui à implanter abstraitement et artificiellement dans cette région.
 
Il convient de rappeler que le 17 Février 1989, quatorze ans après la proclamation de l'abstraite République du Sahara et un an après le plan de Règlement proposé en Août 1988 par l'ONU qui jeta de nouvelles bases pour un règlement pacifique du conflit entre le Maroc et le Polisario , force est de rappeler qu’à cette date du 17 Février 1988, l'Union du Maghreb Arabe est créée à Marrakech sans aucune entrave et sans qu'aucun des pays membres fondateurs ne reconnût cette prétendu République ou ne fît de sa participation dans la nouvelle Communauté Économique Régionale, un préalable pour la signature du traité instituant l'Union du Maghreb Arabe à l'exclusion de toute autre entité.
 
Comment expliquer donc qu'aujourd'hui , cette République fictive du Polisario, ignorée de tous les pays membres fondateurs de l'UMA, soit actuellement une entrave au processus d'intégration économique et sociale du Maghreb et un facteur aggravant de déstabilisation de la Région ?
 
1- Le conflit sur le Sahara marocain est un facteur de déstabilisation régionale
Les phénomènes de déstabilisation ne cessent de s’accroître et de s'amplifier dans la région sahélo-saharienne qui est en proie à l’activisme de groupes terroristes (AQMI, MUJAO, Ansar Dîne…) et de bandes mafieuses de toutes sortes, notamment les narcotrafiquants. A cet égard, la situation en Libye, au Mali, dans le sud algérien, est particulièrement préoccupante.
 
Le conflit au sujet du Sahara marocain accentue les risques d’insécurité qui viennent se combiner aux nombreux autres facteurs de perturbation. Les activités du groupe séparatiste du Polisario, artificiellement entretenu et sponsorisé par des pays tiers  sont l’une des principales sources de déstabilisation dans la région du Maghreb et du Sahel, d’autant que des informations concordantes  montrent que le Polisario n'est pas seulement impliqué dans les trafics mafieux mais encore et surtout, est en parfaite symbiose avec les groupes terroristes notamment Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). 
Cette liaison avérée entre les éléments du Polisario et AQMI constitue un facteur d'autant plus aggravant que la rivalité entre Al-Qaïda et l'Etat islamique (EI) autoproclamé par Al Baghdadi en Irak a produit des divergences au sein de la mouvance djihadiste notamment entre les anciens et les nouveaux qui ont fait allégeance  à Al Baghdadi,  chef autoproclamé de l'Etat islamique et du Califat.
 
Aujourd'hui, il est prouvé qu'au Maghreb, dans la bande sahélo saharienne comme au Moyen Orient, les djihadistes  sont partagés  entre les deux mouvances rivales. Il est donc  permis d'avoir de très grandes inquiétudes quant à la possibilité  d'une mutation des éléments du Polisario, qui, n'ayant plus rien à perdre pourraient faire allégeance à Al Baghdadi et proclamer la création d'un Califat , ce dont pourrait s'inspirer certains groupes djihadistes de la bande sahélo saharienne.
 
Dès lors, les principales puissances de la  communauté internationale doivent avoir la lucidité de comprendre que ce conflit n’a que trop duré et qu’il empoisonne la région ;  que si rien n'est fait dans les circonstances actuelles, on devra un jour se résoudre à constituer une coalition internationale pour venir à bout des djihadistes qui se seront rabattus dans le Sahara. 
 
C’est donc dire que ce conflit qui est artificiellement entretenu est un obstacle majeur pour l'intégration de l'Union du Maghreb Arabe et empêche toute coopération sérieuse et efficace pour l'avènement d'un partenariat économique et social efficace entre les pays du Maghreb et les pays du Sahel pour la construction d'une paix´et d'une sécurité durables sans lesquelles aucun projet de développement ne peut aboutir
 
Force est donc de comprendre pourquoi, nous autres, qui sommes au cœur de la problématique, n'avons de cesse de demander à la Communauté Internationale de prendre enfin ses responsabilités pour extirper d'urgence de cette région cette gangrène qui s'y développe, qui nous menace, qui est insidieusement entretenue à travers l'instrumentalisation d'une abstraction qu'on cherche artificiellement à faire naître au cœur du Sahara marocain. 
 
Pour que le  Sahara marocain cesse d'être cette poudrière potentielle dont l'explosion affectera tout le Maghreb et tous les pays du Sahel avec des effets collatéraux dans toute  l'Europe du  Sud, il devient plus que jamais urgent que la Communauté internationale  comprenne qu'il ne peut y avoir d'autres issues  en dehors de la mise en œuvre  du plan de large autonomie proposé par le Maroc dont la quasi  totalité des Nations du monde s'accordent à penser qu'il constitue une solution crédible et sérieuse, donc la voie idoine pour conduire vers une paix durable et une stabilisation continue de la région  qui préservent les grands équilibres régionaux.
 
C’est ici, maintenant plus que jamais, que nous lançons un appel à la Commission de l’Union Africaine pour que l’Organisation continentale fasse amende honorable en modifiant radicalement sa position en ce qui  concerne le dossier du Sahara Marocain.
L’Union Africaine doit faire son autocritique et accepter qu’elle a commis une erreur historique en acceptant qu’une ‘’république fictive’’, partie intégrante du territoire marocain, siège en son sein en tant qu’Etat membre. C’est inacceptable et il n’y a rien qui puisse justifier une telle démarche en dehors de l’instrumentalisation dont elle est l’objet. D’ailleurs, la position de l’Union Africaine est d’autant plus critiquable et indéfendable qu’elle est la seule Organisation au monde qui entretienne des relations avec cette République fictive du Polisario ; ni l’Union du Maghreb Arabe, ni la Ligue Arabe, ni les Communautés régionales africaines, ni l’Union Européenne, ni les Nations Unies, en somme, aucune Organisation internationale crédible et sérieuse n’accueille en son sein des représentants de cette ‘’République fictive’’.
 
Nul n’ignore en effet qu’une écrasante minorité de pays africains, disposant de moyens financiers considérables, ont pris l’Organisation continentale en otage en mettant en œuvre des stratégies de puissance au service de leurs velléités hégémoniques pour écraser, par tous les moyens illicites, les intérêts du Maroc.
 
2- Soutenir les efforts de l’ONU et du Conseil de Sécurité
 
Du fait de ses maladresses notoires et de sa gestion partisane du dossier du Sahara Marocain, l’Union Africaine doit comprendre qu’elle n’a plus aucune légitimité pour s’imposer dans le processus de recherche d’une sortie de crise. Elle doit donc constater ses échecs successifs dans la gestion de ce dossier et sortir du jeu.
Cette vérité est d’autant plus éloquente que le Maroc s’oppose catégoriquement à tout rôle ou implication, sous quelque forme que ce soit, de l’Union Africaine dans la question du Sahara Marocain.
 
Ainsi donc, au nom du principe de subsidiarité dans la gestion de la Sécurité collective, l’Union Africaine, pour ne pas compromettre les efforts de l’ONU, ne doit plus intervenir dans le dossier du Sahara Marocain qui, chaque année, est traité au niveau de la 4ème Commission de l’Assemblée générale des Nations Unies.
 
C’est ici le lieu d’ouvrir une parenthèse pour rappeler aux Nations Unies que le cœur du problème n’est pas une question de décolonisation mais une forme d’agression de la part d’un Etat tiers qui a des visées hégémoniques dans la région et qui héberge sur son territoire un groupe séparatiste contre le Maroc. L’affaire du Sahara marocain relève donc du principe de non-ingérence selon lequel un Etat ne saurait intervenir dans les affaires intérieures d’un autre Etat. Ce qui nous donne à penser que cette affaire ne doit plus relever de cette prestigieuse 4ème Commission de l’Assemblée générale des Nations Unies, mais doit être transférée, pour y être traitée, au niveau du Conseil de Sécurité dans la mesure où elle constitue une menace permanente à la paix et à la sécurité collective du monde.
 
C’est pourquoi, toute insistance de la part de l’Union Africaine de vouloir interférer dans la démarche des Nations Unies, par rapport à la question du Sahara Marocain, doit être considérée comme une volonté délibérée de sabotage des heureuses initiatives en cours, toutes articulées autour du projet de ‘’large autonomie des Provinces marocaines du Sud’’, proposée par Sa Majesté le Roi Mohamed VI et constituant le seul cadre en dehors duquel il ne peut exister aucune solution pacifique et durable de la crise.
 
3- Le Maroc est naturellement un acteur régional responsable et fiable
Au Vème siècle avant JC, Hérodote a pu dire que l'Egypte est un don du Nil. Aujourd'hui, en observant sa position géostratégique, on peut affirmer sans aucun risque de se tromper que le Maroc est un don de DIEU.
En effet, de par sa position, le Maroc cumule plusieurs dimensions : une dimension euro-méditerranéenne, donc ouverte sur la Méditerranée et sur l'Europe ; une dimension africaine notamment saharo-saharienne d'où son ouverture vers  l'Afrique subsaharienne, une dimension atlantique qui lui permet de jeter les bases d'une coopération avec l'Amérique du Nord et du Sud ; une dimension arabe qui lui permet de jouer un rôle de tout premier plan dans le monde arabe ; Une dimension musulmane incarnée au plus haut niveau par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, descendant du PROPHÈTE MOHAMMED (PSL), Commandeur des Croyants faisant ainsi du Maroc un bouclier contre l'Islam radical et extrémiste, tout en perpétuant, à travers le Coran et la Sunna, la tradition MOHAMMEDIENNE. Enfin, le Maroc est  une porte d'entrée vers l'Asie en passant par le Proche et le Moyen Orient, ce qui lui permet d'entretenir d'excellentes Relations avec les Monarchies du Golf et d'être en connexion directe avec la quasi totalité des pays de l'Asie.  
Par rapport à l'extrémisme religieux, le Maroc est un véritable rampart contre les excès et les interprétations fallacieuses de l'islam. Il est en Afrique, le chef de file de l'islam du juste milieu. C'est pourquoi d'ailleurs tous les pays africains font appel à son expertise en matière religieuse pour mieux faire face aux dérives radicales et au terrorisme notamment à travers la formations des imams.
Le Royaume du Maroc est très activement et clairement engagé contre l’extrémisme et le terrorisme. C’est d’ailleurs ce que constatait le Secrétaire d’Etat américain, John Kerry, lors d’une visite au Maroc, en avril 2014. Le chef de la diplomatie américaine a affirmé que le Maroc est « une force de stabilisation dans la région » et un acteur important dans la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme dans le monde. Le Maroc est un Etat crédible et sérieux fermement engagé dans la stabilité au Sahel et au Sahara. Il est crédible car il n’a pas d’arrière-pensée et ne joue pas un double jeu.
 
La politique internationale du Maroc est naturellement adossée à ce positionnement géostratégique qui l'amène, particulièrement en Afrique, à développer une politique de coopération tout azimut au grand bonheur des pays concernés, qui le considèrent comme un acteur régional fiable et qui apprécient la crédibilité des actes qu'il pose pour le développement économique et social de l'Afrique.
 
 
D'une manière générale, nous devons souligner l’engagement du Royaume du Maroc en faveur de la paix et du développement de l’Afrique.
L’Afrique a donc besoin d'une Union du Maghreb Arabe qui aura réussi son intégration économique et sociale et au sein de laquelle le Maroc joue un rôle de tout premier plan.
 
Dans sa dimension africaine, ses provinces sahariennes du Sud seront le trait d’union naturel et historique avec les pays du Sahel et l'hinterland subsaharien.
 
En résumé, nous devons retenir l'urgence d'extirper du Sahara marocain la gangrène du Polisario savamment développée et entretenue par des forces obscures qui n'ont d'autres ambitions que de se cacher derrière la fiction de l’existence abstraite d’une apparence d’Etat pour développer des stratégies de puissance et d'influence visant à contrer les efforts du Maroc dans la perspective de  la construction d'une paix et d'une sécurité durables dans cette partie du Monde.
 
La Communauté internationale doit absolument déjouer les ambiguïtés de la démarche de l’Union Africaine pour s'inscrire résolument dans une dynamique de solution définitive du conflit du Sahara marocain en faisant adopter par le Conseil de Sécurité, le plan de large autonomie proposé par le Maroc et qui constitue la seule alternative possible pour sortir de la crise.
 
 
Par Docteur Babacar DIALLO,
Président de l’Institut Africain de Géopolitique (IAGEO)
Directeur Général du CEDS de Dakar
 




 
Vendredi 22 Mai 2015
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