MAGAL 2024 - La grosse polémique provoquée par une publication du Dr Cheikh Guèye : « Touba, la Capitale des Mourides »… Faussetés, incongruités et bizarreries à foison détectées…


Voilà une polémique qui est venue s’inviter au Grand Magal 2024 à Touba. Celle-ci dérive d’un certain nombre de contenus retrouvés dans le livre  du Dr Cheikh Guèye et intitulé « Touba, Capitale  des Mourides. » En fait, l’auteur n’a fait que retoucher et publier sa thèse en 1974. Dans le document, il est relevé des passages jugés faux, d’autres qui paraissaient discourtois et d’autres encore qui sont tout simplement faux , incongrus et bizarres.  « Ce livre est une bombe à retardement » dit Serigne Mbaye Guèye Sylla, un des intellectuels ayant décidé de porter le « combat de la rectification obligatoire. »
 
L’historien de Darou Moukhty s’étonne que l’auteur fasse partie, encore aujourd’hui, du comité d’organisation du Grand Magal. « Ceci crédibilise davantage ses propos » martèle celui-ci qui tombe des nues quand l’auteur à la page 22 rajoute : « J'ai également mesuré l'abîme séparant, d'une part, mes préjugés fondés sur une pratique de la ville par le pèlerin mouride que j'ai été plusieurs fois, et d'autre part, les réalités plus complexes de la ville de Touba. Et la difficulté pour le mouride que je suis de traiter de manière objective les faits géographiques propres à la ville et surtout de prendre le recul scientifique par rapport à « ma » confrérie se dressait inlassablement et devenait un autre défi à surmonter. »
 
Le débat se passe à travers le panel « Assamadya » créé par un petit-fils de Serigne Touba et ici, les inexactitudes sont résolument identifiées. La première grande fausseté que les mourides dénoncent sur ce panel, c’est quand le chercheur confie que « des alliances matrimoniales, nouées entre les maîtres gravitant autour des écoles de Mbacké et d'ailleurs, et les Mbacké, ont également donné des lignages qui s'enorgueillissent aujourd'hui encore de leur double sainteté ou de leur érudition légendaire, patrilinéaire ou matrilinéaire. Ce sont ces alliances préférentielles, multidirectionnelles et plus ou moins heureuses, qui ont également créé une véritable hiérarchisation, même à l'intérieur des Mbacké. Certains Mbacké sont ainsi moins « saints » que d'autres, et c'est sur les lignages les plus proches de Cheikh Ahmadou Bamba, et donc les plus « purs », que le mouridisme s'est d'abord appuyé pour créer ses structures d'encadrement et de contrôle. Le lignage dont Cheikh Ahmadou Bamba est une composante est lié à un maître qui dirigeait une école à la périphérie de Mbacké ». Serigne Fallou Galass trouve cette perception absurde et désolante. 
 
Autant dire que cette partie du livre fait jaser.  Elle fait jaser surtout en ce qu’il dit plus loin, selon Serigne Mbaye Guèye  Sylla, que les gens qui ont fait allégeance à Serigne Touba après Mame Cheikh Ibra Fall l’ont fait par suivisme d’un acte posé par un noble.
 
Dr Cheikh Guèye a aussi donné des informations erronées selon un autre intervenant lorsqu’il affirme ce qui suit : « Serigne Bassirou est le troisième fils de Cheikh Ahmadou Bamba et certainement celui qui a été le plus proche de lui. Il est d'ailleurs l'auteur de la seule biographie le concernant ». Pour cet intervenant, la décence refuse la première affirmation alors que la deuxième est fausse. La  troisième l’est davantage  dans la mesure où  Serigne Mamadou Lamine Diop Dagana a aussi écrit sur la biographie du Cheikh. 
 
SUPPOSÉE EMBROUILLE ENTRE CHEIKH MOUSTAPHA ET SERIGNE FALLOU 
 
Serigne Mbaye Guèye Sylla de clairement s’énerver lorsqu’il rapporte le récit du  Dr Cheikh Guèye concernant une partie du Cheikh lorsque ce dernier a été rappelé par Son Seigneur.  « Il dit que lorsque Cheikh Ahmadou a quitté ce bas-monde, Serigne Modou Moustapha a voulu que la maison de Diourbel soit érigée en « Kër Maq Moom » (maison qui appartient au plus âgé) et que c’est Mame Cheikh Anta Mbacké qui avait demandé à Serigne Fallou de refuser. Conseil que le deuxième khalife de Touba avait suivi à la lettre. C’est alors que Serigne Moustapha avait souhaité disposer d’un temps de réflexion de 40 jours. Un temps de grâce qu’il a utilisé pour aller récolter de l’argent auprès de ses parents pour acheter la maison. Ce qui avait, en son temps, mis Mame Cheikh Anta dans tous ses états et qui l’a d’ailleurs poussé à s’en prendre au gouverneur de Diourbel jusqu’à menacer d’empêcher au rail de traverser Darou Salam. » Mbaye Guèye Sylla d’ajouter que le Dr Cheikh Guèye affirme que Serigne Moustapha avait octroyé à Serigne Bassirou une maison à Diourbel pour le remercier de lui avoir prêté main forte dans ce bras de fer au moment où Serigne Fallou avait écrit une lettre au même gouverneur pour se plaindre.
 
Dans le livre, il est aussi rapporté que Serigne Fallou avait interdit l’érection de maisons à Touba lorsqu’il était devenu Khalife de Touba et que la seule motivation était de pousser les fidèles à l’aimer. L’autre élément qui gêne c’est quand  il prête, selon toujours Mbaye Guèye Sylla, l’ambition à Serigne Cheikh Gaïndé Fatma de succéder à Serigne Fallou en opérant une démonstration de force à Dakar. L’utilisation du vocable « mort » en parlant du Saint homme est aussi dénoncé tout comme les supposées rivalités qui existaient entre Cheikh Abdou Lahad et Serigne Modou Bousso Dieng.  
 
(Dakaractu reviendra sur les autres points qui agacent dans ce livre et ouvre ses colonnes au chercheur pour apporter ses précisions)… Affaire à suivre !
Mercredi 21 Août 2024
Dakaractu



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