Les candidats invités à s’exprimer sur la question casamançaise ‘’avec plus de sincérité’’


Les Casamançais de la diaspora réunis au sein de l’Association Sos Casamance invitent les candidats à l’élection présidentielle à s’exprimer sur la question casamançaise ‘’avec plus de sincérité, de conviction et de vision, pour le salut de la Casamance et de la nation’’.

Cet appel est lancé dans le ‘’Pacte citoyen’’ adopté par les participants de la journée citoyenne de la diaspora casamançaise du 3 décembre dernier à Paris, selon un communiqué transmis à l’APS.

‘’Ce pacte est l’expression et le résumé des milliers de messages que nous avons reçu à travers le monde dans le cadre de la pétition internationale + Je vote pour la paix en Casamance en 2012+ lancée le 16 juin 2011’’, lit-on dans le même texte.

Cette pétition, qui a recueilli plus de 20 000 signatures, expliquent ses initiateurs, ‘’se veut un acte et un message solennel adressé aux politiques particulièrement à ceux qui aspirent à nous gouverner, pour une prise en compte effective et un engagement indéfectible à l’endroit des préoccupations des populations casamançaises’’.

Le pacte appelle à ‘’des négociations de paix franches et sincères (qui) doivent immédiatement être entreprises incluant notamment, toutes les parties concernées sans aucune exclusion’’.

Ces négociations ‘’doivent aboutir à la signature d’un accord de paix définitif’’, selon le pacte qui pose pour cela des ‘’préalables indispensables’’ entre l’Etat le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC, rébellion).

L’Etat doit ainsi reconnaître ‘’la lutte politique du MFDC, démilitariser la gestion du dossier casamançais, respecter de la dignité de ceux avec qui on négocie, négocier un cessez le feu général, accepter de rencontrer toutes les fractions du MFDC, lever les mandats d’arrêt et les cantonnements des forces militaires, (accorder) l’amnistie aux combattants du MFDC’’.

De son côté, le mouvement rebelle doit ’‘évaluer les 30 années de souffrance des populations qu’il prétend défendre, accepter de faire des concessions qui s’imposent au nom de l’intérêt général des populations de Casamance et de l’avenir de nos enfants pour faciliter le dialogue et la tenue des assises de négociations’’.

Le pacte plaide pour la signature d’un accord de paix suivi de mesures d’accompagnement incluant un plan spécial de reconstruction, la réconciliation nationale, la consultation des casamançais sur la formule institutionnel de leur région, la gestion et retour des réfugiés, la réparation des victimes de guerre, la réinsertion des victimes du conflit, la réinsertion des anciens combattants et le désarmement des combattants du MFDC, etc.

La Casamance, constituée des régions de Kolda, Sédhiou et Ziguinchor, est le théâtre, depuis 1982, d’affrontements ayant fait de nombreux morts chez les civils, les militaires de l’armée nationale et les rebelles du MFDC.

Samedi, à Tivaouane (92 Km de Dakar, nord-est), le porte-parole du Khalife général des Tidianes, Serigne Abdoul Aziz Sy al-Amin, a invité ses concitoyens des régions de Ziguinchor, Kolda et Sédhiou à faire de la paix "leur credo quotidien et pour toujours".

‘’Sur cette tribune, nous invitons nos frères du sud du pays à faire de la paix leur credo quotidien et pour toujours puisque nous appartenons tous à un peuple, uni et indivisible, vivons sur la même terre et partageons la même culture’’ a-t-il indiqué dans un message délivré, lors de la cérémonie officielle du Gamou, évènement commémorant la naissance du Prophète Mohamed (PSL).

Salif Sadio, commandant en chef d’une partie des combattants du MFDC, a affirmé dans un communiqué transmis mardi à l’Agence France-Presse (AFP), à Dakar, qu’il est ‘’disponible au dialogue’’, tout en souhaitant qu’une éventuelle concertation avec le gouvernement du Sénégal se déroule ‘’en terrain neutre, hors d’Afrique‘’.

Le président Abdoulaye Wade a récemment déclaré avoir demandé à la communauté de Sant’Egidio de jouer les médiateurs entre le gouvernement et la tendance du MFDC dirigée par Salif Sadio, afin d’arriver à la paix en Casamance.

La communauté de Sant’Egidio est une organisation catholique fondée en 1968 à Rome (Italie), par Andrea Riccardi.

Cette communauté a, en matière de règlement des différends internationaux et de mise en place de médiations, des résultats très substantiels et des méthodes originales.
Dimanche 5 Février 2012
APS