DAKARACTU.COM C’est le secrétariat exécutif de la Ligue démocratique / Mouvement pour le parti du travail (LD-MPT) qui sonne la charge juste après la sortie de Robert Bourgi démentant Karim Wade. Les camarades d’Abdoulaye Bathily exigent « la démission immédiate » du ministre d’Etat et fils du président de la République, non sans l’enfoncer : « Cet appel aux forces françaises est d’autant plus grave que Karim Wade n’est ni ministre de l’Intérieur, encore moins ministre des Forces armées. » A travers son porte-parole Omar Sarr, le parti Rewmi d’Idrissa Seck renchérit : « Les révélations de Robert Bourgi ont suscité beaucoup d’intérêt car elles démontrent que Karim Wade est un cas sur lequel il faut statuer. Il a terni l’image de notre nation, et a procédé à l’humiliation de notre armée. En faisant appel à une armée étrangère, Karim Wade montre qu’il manque de culture d’Etat. Il se permet de réveiller à une heure pareille, 3 heures du matin, un paisible citoyen pour lui parler de choses inacceptables. » Avant d’ajouter : « C’est extrêmement grave et cela signifie qu’il n’est pas à la hauteur. Nous voulons que le gouvernement en tire les conséquences et lui administre une sanction immédiatement. C’est-à-dire qu’il doit être dégommé et aller s’occuper d’autre chose. » Cheikh Sarr de Niax Jariniou déclare : « Il y a maintenant avec le démenti de Robert Bourgi des preuves claires que Karim Wade a menti au peuple. » Tirant les conséquences de ce constat, il exige que le fils du président fasse amende honorable et présente ses excuses au peuple. Il propose également la mise en place d’un arsenal juridique destiné à sanctionner des actes de ce type, comme c’est le cas aux Etats-Unis. « Ce démenti renseigne d’un garçon qui a un statut de passager clandestin dans ce pays », martèle Yoro Bâ. Et le leader du Jëf Jël de demander à celui-ci qui passe à ses yeux comme quelqu’un qui a outragé notre armée nationale de se démettre de toutes ses fonctions publiques. C’est Ousmane Tanor Dieng qui avait soulevé la question deux jours avant la sortie de Robert Bourgi en déclarant, à partir de l’Europe où il se trouvait pour les besoins d’une réunion de l’Internationale sociale, que Wade devait cesser de mélanger affaires publiques et privées. Et qu’il devait reprendre à son fils les pouvoirs infinis qu’il lui a remis.
Le patron du Parti socialiste n’est toutefois pas le premier à avoir posé le débat. C’est le Mouvement des forces vives du 23 juin qui, au lendemain du soulèvement populaire du 23 juin dernier, a composé une plateforme dans laquelle figure ce point : « Démettre Karim Wade de toutes ses fonctions publiques. »
Le fils du chef de l’Etat devient un boulet de plus en plus lourd à porter pour son père. Certains proches d’Abdoulaye Wade disent même, mezza voce, que c’est lui qui devait prendre les devants et démissionner pour mettre son père à l’aise. S’il ne suit pas ce conseil, que va-t-il se passer ? En tout état de cause, cette cristallisation du débat public autour de son fils sera de moins en moins tenable pour le chef de l’Etat.