En ouolof, il n’est pas rare d’entendre que « polotic dou eumb, dey heuy rek weussin », soit littéralement « la politique a le don d’accoucher spontanément sans jamais porter préalablement une quelconque grossesse ».
Une bizarrerie qui défit toutes les lois de l’obstétrique, la science de la grossesse et de l’accouchement, et qui pourrait mériter que les gynécologues s’y penchent un instant pour étudier la duplicabilité à d’autres phénomènes, à voire d’espèces, de ce modèle hors norme.
En fait, en politique comme en diplomatie, la grossesse passe souvent inaperçue. C’est l’accouchement qui se fait en fanfare. Inaperçue, peut être, mais elle est bien là.
A ce jour, notre jeune république est comme porteuse d’une grossesse pas loin de son terme. Demain, peu avant l’échéance, elle « entrera en travail » pendant plusieurs semaines. Elle connaitra la frénésie des grands moments de campagne dite électorale avec ses remous souvent aussi douloureuses que les contractions. Et un certain dimanche de février 2012, l’accouchement et la délivrance. Comme toute grossesse, elle suscite beaucoup d’inquiétude au fur et à mesure que le mois M, le jour J approche. L’accouchement, comme tout accouchement normal, se fera dans la douleur de ces contractions matérialisées par d’ âpres rivalités. Ce n’est point cela le problème, car encore une fois, ici, la douleur relève de la normale. Le « tiow », les cris c’est encore normal. Il faut bien que la république crie haut comme cette parturiente dans les conditions de naissance qui sont les nôtres, où l’accouchement sans douleur, reste encore un luxe. L’accouchement est le temps fort de toute vie de géniteur. Les élections sont également le temps fort pour toute vie de république qui a scellé son sort avec la démocratie. Dans un cas comme dans l’autre, un seul vœu : un accouchement normal avec une délivrance normale. La délivrance d’un peuple entier qui réalisera ainsi que la mère des institutions, la république est sauve. Sauve de cette épreuve de la vie qui met la vie à l’épreuve. « Miouthie neu » comme on le dit chez nous. Que de soulagement, car la Providence nous aurait épargné de ces accouchements dystociques … Le produit, un nouveau président, ou dans tous les cas, le président d’un Sénégal nouveau ! A l’heure du sacre, le peuple se réunira autour de lui comme il sait le faire à l’occasion des baptêmes, pour lui donner nom et mission. Ce sera un jour de sermon et de serment. Mon inquiétude, c’est le produit de conception. Dans le jargon, quand un bébé nait, l’accoucheur ou le pédiatre lui donne une note de naissance. Cette note qui va de 0 à 10, appelée le score d’Apgar, traduit la qualité du bébé. Nous tous avons été notés dès notre naissance. Cette note est importante. Elle est un peu le reflet de ce que deviendra demain l’enfant en terme intelligence. Une note inférieure ou égale à 3 traduit un bébé fatigué à la naissance, avec risque de perte de beaucoup de neurones du fait de la souffrance du cerveau. Ce qui, à long terme, peut avoir un retentissement sur son QI. Beaucoup d’enfants ont accusé un retard à l’école ou dans la vie parce qu’ils ont souffert à leur naissance, donc souffrent de leur naissance. Nés diminués, ils ont une vie à affronter avec un capital neuronal dévalué. Par contre, une note supérieure ou égale à 7 exprime une naissance de qualité. Ce sont ces enfants qui poussent ce cri vigoureux dès leur naissance pour signer leur bail avec la vie. C’est toute l’importance de la qualité de la naissance. Dans le cas de notre jeune république, il faut que la jeune mère soit sauve, et que son bébé naissent avec une bonne note. Il aura besoin de toute son énergie pour face à tous les défis pendant sept longues années. En fait, notre jeune république a été déjà mère plus d’une fois. Elle est sortie indemne de situations similaires. Seulement, pour cette fois, l’accouchement est délicat et exige la vigilance de tous, car la mère semble porter une sérieuse hypertension…sociale.
Dr Badji Cheick Atab
Une bizarrerie qui défit toutes les lois de l’obstétrique, la science de la grossesse et de l’accouchement, et qui pourrait mériter que les gynécologues s’y penchent un instant pour étudier la duplicabilité à d’autres phénomènes, à voire d’espèces, de ce modèle hors norme.
En fait, en politique comme en diplomatie, la grossesse passe souvent inaperçue. C’est l’accouchement qui se fait en fanfare. Inaperçue, peut être, mais elle est bien là.
A ce jour, notre jeune république est comme porteuse d’une grossesse pas loin de son terme. Demain, peu avant l’échéance, elle « entrera en travail » pendant plusieurs semaines. Elle connaitra la frénésie des grands moments de campagne dite électorale avec ses remous souvent aussi douloureuses que les contractions. Et un certain dimanche de février 2012, l’accouchement et la délivrance. Comme toute grossesse, elle suscite beaucoup d’inquiétude au fur et à mesure que le mois M, le jour J approche. L’accouchement, comme tout accouchement normal, se fera dans la douleur de ces contractions matérialisées par d’ âpres rivalités. Ce n’est point cela le problème, car encore une fois, ici, la douleur relève de la normale. Le « tiow », les cris c’est encore normal. Il faut bien que la république crie haut comme cette parturiente dans les conditions de naissance qui sont les nôtres, où l’accouchement sans douleur, reste encore un luxe. L’accouchement est le temps fort de toute vie de géniteur. Les élections sont également le temps fort pour toute vie de république qui a scellé son sort avec la démocratie. Dans un cas comme dans l’autre, un seul vœu : un accouchement normal avec une délivrance normale. La délivrance d’un peuple entier qui réalisera ainsi que la mère des institutions, la république est sauve. Sauve de cette épreuve de la vie qui met la vie à l’épreuve. « Miouthie neu » comme on le dit chez nous. Que de soulagement, car la Providence nous aurait épargné de ces accouchements dystociques … Le produit, un nouveau président, ou dans tous les cas, le président d’un Sénégal nouveau ! A l’heure du sacre, le peuple se réunira autour de lui comme il sait le faire à l’occasion des baptêmes, pour lui donner nom et mission. Ce sera un jour de sermon et de serment. Mon inquiétude, c’est le produit de conception. Dans le jargon, quand un bébé nait, l’accoucheur ou le pédiatre lui donne une note de naissance. Cette note qui va de 0 à 10, appelée le score d’Apgar, traduit la qualité du bébé. Nous tous avons été notés dès notre naissance. Cette note est importante. Elle est un peu le reflet de ce que deviendra demain l’enfant en terme intelligence. Une note inférieure ou égale à 3 traduit un bébé fatigué à la naissance, avec risque de perte de beaucoup de neurones du fait de la souffrance du cerveau. Ce qui, à long terme, peut avoir un retentissement sur son QI. Beaucoup d’enfants ont accusé un retard à l’école ou dans la vie parce qu’ils ont souffert à leur naissance, donc souffrent de leur naissance. Nés diminués, ils ont une vie à affronter avec un capital neuronal dévalué. Par contre, une note supérieure ou égale à 7 exprime une naissance de qualité. Ce sont ces enfants qui poussent ce cri vigoureux dès leur naissance pour signer leur bail avec la vie. C’est toute l’importance de la qualité de la naissance. Dans le cas de notre jeune république, il faut que la jeune mère soit sauve, et que son bébé naissent avec une bonne note. Il aura besoin de toute son énergie pour face à tous les défis pendant sept longues années. En fait, notre jeune république a été déjà mère plus d’une fois. Elle est sortie indemne de situations similaires. Seulement, pour cette fois, l’accouchement est délicat et exige la vigilance de tous, car la mère semble porter une sérieuse hypertension…sociale.
Dr Badji Cheick Atab