DAKARACTU.COM - Le président de la République, Me Abdoulaye Wade, est perçu comme un homme violent par l’ambassade des Etats-Unis au Sénégal. « Le seul langage que Wade et son parti connaissent est vraiment la violence. Ses collègues et lui ne manquent aucune occasion de transporter leur combat politique dans les rues. Cependant, jusqu'à présent, et comme souligné par la participation à la manifestation de Rebeuss, il n'est pas évident que les gens soient encore prêts à les suivre dans cette voie », note Maria Bernicat. Avant de déplorer les arrestations des manifestants contre la démolition du stade Assane Diouf : « Des arrestations sont le prolongement d'une tendance selon laquelle le gouvernement est décidé à limiter toute manifestation d'opposition, même si ce droit est inscrit dans la Constitution ». Et de souligner qu’au cours des gardes à vue les droits des détenus ont été violés. « L'un d'eux, Cheikh Ahmed Tidjane Badji, une chanteur de hip hop, a vu ses dreadlocks coupées. Thioye Ba et Birane Kane soutiennent qu’ils étaient une vingtaine de personnes dans une petite cellule, dans des conditions effroyablement insalubres. Quand ils ont demandé un balai pour nettoyer la cellule, on leur a dit que le placard à balais a été verrouillé. Kane a dit qu'il était témoin oculaire de la corruption flagrante au poste de police principal de Dakar, que ceux qui pouvaient payer 20 000 CFA (40 USD) ont été autorisés à sortir pour se dégourdir les jambes et faire des appels plus longs », lit-on dans le câble qui recueille aussi le témoignage de Biram Sassoum Sy sur la violence qui a émaillé son arrestation.