Avec la nomination de l’économiste Ibrahima Sall au poste de ministre de l’Éducation nationale, dans un contexte de crise scolaire pour le moins tendu, les supputations de l’opinion sénégalaise se scindent entre craintes et interrogations. Sinon pour demander l’identité de celui à qui on a confié le destin de l’enseignement moyen et secondaire -car ne se contentant pas de son CV sommaire publié par une certaine presse-, du moins elle se perd dans l’incertitude de savoir s’il sera à même de sauver l’année scolaire tant infestée par les grèves cycliques. C’est pour cela que, pour l’avoir interviewé à deux reprises sur son passé professionnel (18 et 26 juillet 2011), je me suis engagé à évoquer ici le parcours non moins brillant de ce manager qui s’est forgé sous les auspices du regretté milliardaire El Hadji Djily Mbaye. En premier lieu, il s’agira de remonter aux premières expériences professionnelles élogieuses du nouveau ministre. Puis en deuxième lieu, va-t-on illustrer, par le biais de grandes actions, ses rapports de jadis avec l’Éducation nationale qui conforteront les espérances quant à sa réussite dans cette lourde charge.
PERFOMANCES ENREGISTRÉES AVEC LE GROUPE DJILY MBAYE
Comme il a eu à le préciser partout, Ibrahima Sall était un protégé du milliardaire lougatois El Hadji Djily Mbaye, un ami et parent de son père, le commerçant El Hadji Serigne Sall. Ce dernier est co-fondateur de l’Union des commerçants sénégalais (Ucs), créée en 1967 pour favoriser l’investissement nationaliste au Sénégal alors que les commerces français et libano-syriens monopolisaient le marché national. Djily Mbaye voyait en ce fils de son ami, un jeune plein d’avenir. Déjà, quand Ibrahima était étudiant en France, le marabout-milliardaire le rendait souvent visite avec ces mots aux relents de conseils : « Persévères dans les études, une fois que tu auras fini, j’aurais besoin de toi dans ma société ». Son intention sera suivie d’effet.
En 1982, Ibrahima sortait frais émoulu de l’Université. Il était diplômé en économie à Bordeaux I, mais aussi en gestion à l’Institut d’Administration des Entreprises de la même ville. El Hadji Djily honore sa parole en le nommant Directeur général de la Société Anonyme Immobilière Indépendance (SAIM). Âgé de 26, le Bordelais d’adoption remplaçait l’ancien député Lamine Lô à la tête de cette société qui partait d’un bon pied pour se transformer en Société anonyme (SA). Ainsi, il va innover les instances de la SAIM qui muta en une importante boite qui va raccorder la vente immobilière à la location avec laquelle elle avait débuté. Sous son magistère, la structure, à grands pas vers la prospérité, vire en Groupe. Car en dehors de sa principale spécialité (immobilier), elle décida d’intervenir dans le montage et la réalisation de plusieurs autres projets familiers à d'autres secteurs, mais qui sont d’une rentabilité immédiate évidente. Parmi ses projets à succès réalisés, deux attirent notre attention à cause de leur réussite patente. Ce sont l’implantation au Sénégal de la Société Tullow Oil, et de Canal + Horizons.
Le projet gazier avec « Tullow Oil »
En 1983, le nouveau ministre de l’Éducation convainquit Djily Mbaye de se lancer dans le business du gaz en partenariat avec Tullow Oil. Société britannique de droit irlandais, Tullow Oil s’installa au Sénégal grâce aux rapprochements concoctés par Ibrahima Sall qui était allé plusieurs fois en Irlande pour établir le partenariat avec le directeur de la société, Aidan Heavey. L’issue de ses déplacements a été heureuse puisqu'il a été retenu de financer, ensemble, un projet à court terme d’exploitation gazière d’un gisement de gaz se trouvant à Diamniadio, tout près de Sébikotane. Finalement, ce projet qui séduisit vite l’État du Sénégal sera exploité par les trois sociétés que sont Tullow (38 %), Saim (10 %) et la Société des pétroles du Sénégal (Petrosen). Après exploitation, la réussite du projet s’aperçoit rien qu’avec le bénéfice de l’État évalué à plus de 15 milliards de francs CFA. Ce n’est pas le seul triomphe.
Canal Horizons Sénégal
Encore en 1990, Ibrahima Sall, en sa qualité de directeur de la SAIM, et naturellement de négociateur confirmé, proposa un autre projet, premier du genre en Afrique, à son patron qui s’y plia aussitôt. En effet, les discussions qu’il avait entreprises à Paris avec le journaliste français Hervé Bourges, puis avec Serge Adda, respectivement membre de la société de télévision cryptée payante Canal+ Horizons SA et directeur de celle-ci, ont conduit à l’implantation du « club » Canal+ Horizons Sénégal. En ce moment, la chaîne était sur le point d’être inaugurée en Afrique avec le Cameroun, mais ils l’ont abandonné au profit du Sénégal grâce au pragmatisme du top management d’un groupe africain (Saim) qui jouit d’une ramification internationale. Et le 21 décembre 1991, jour historique où la filiale sénégalaise de Canal Plus Horizons émet ses premières images à Dakar, les populations de cette dernière se sont joignis à l’euphorie de l’enrichissement du paysage audiovisuel africain avec ce bouquet de chaines. Le Sénégal peut aussi se contenter d’avoir été le premier pays africain à bénéficier de cet avancement.
LES PREMIERS CONTACTS AVEC L’ÉDUCATION
L’autre aspect à retenir, c’est que le Président du parti Model ne va pas s’aventurer en terrain inconnu avec son nouveau poste. Sans être instit, il arpentait les coulisses et bureaux du ministère où il va bientôt établir ses quartiers. En effet, presque toutes les commissions de Djily Mbaye en faveur de l’enseignement lui étaient confiées, surtout en temps de crise de celle-ci. Qu’elles soient des remises de dons de bus à l’Université, de tables-bancs aux écoles, ou d’autres matériels logistiques et didactiques destinés à secourir ce secteur crucial, c’était lui qui les pilotait. En témoigne un papier du quotidien Le Soleil daté du 20 mars 1985. Le journaliste Pape Sedikh Modji y relate une cérémonie de remise d’une dizaine de voitures que Djily Mbaye offrait à l’Éducation avec Ibrahima Sall comme son représentant et le ministre de l’Éducation d’alors Iba Der Thiam comme réceptionnaire.
Ces actions radieuses de M. Sall m’amènent à dire que Djily Mbaye a été un visionnaire de la première heure, un leader aguerri qui repérait très tôt les qualités de ces « poulains », et les formait pour leur garantir une future radieuse. Puisse Dieu le récompenser pour cela !
Voilà en partie le parcours professionnel du nouveau ministre Ibrahima Sall, un homme de compétence que je suis de très près pour son engagement citoyen et ses chroniques engagées.
Mansour GAYE
gayeetma@yahoo.fr
PERFOMANCES ENREGISTRÉES AVEC LE GROUPE DJILY MBAYE
Comme il a eu à le préciser partout, Ibrahima Sall était un protégé du milliardaire lougatois El Hadji Djily Mbaye, un ami et parent de son père, le commerçant El Hadji Serigne Sall. Ce dernier est co-fondateur de l’Union des commerçants sénégalais (Ucs), créée en 1967 pour favoriser l’investissement nationaliste au Sénégal alors que les commerces français et libano-syriens monopolisaient le marché national. Djily Mbaye voyait en ce fils de son ami, un jeune plein d’avenir. Déjà, quand Ibrahima était étudiant en France, le marabout-milliardaire le rendait souvent visite avec ces mots aux relents de conseils : « Persévères dans les études, une fois que tu auras fini, j’aurais besoin de toi dans ma société ». Son intention sera suivie d’effet.
En 1982, Ibrahima sortait frais émoulu de l’Université. Il était diplômé en économie à Bordeaux I, mais aussi en gestion à l’Institut d’Administration des Entreprises de la même ville. El Hadji Djily honore sa parole en le nommant Directeur général de la Société Anonyme Immobilière Indépendance (SAIM). Âgé de 26, le Bordelais d’adoption remplaçait l’ancien député Lamine Lô à la tête de cette société qui partait d’un bon pied pour se transformer en Société anonyme (SA). Ainsi, il va innover les instances de la SAIM qui muta en une importante boite qui va raccorder la vente immobilière à la location avec laquelle elle avait débuté. Sous son magistère, la structure, à grands pas vers la prospérité, vire en Groupe. Car en dehors de sa principale spécialité (immobilier), elle décida d’intervenir dans le montage et la réalisation de plusieurs autres projets familiers à d'autres secteurs, mais qui sont d’une rentabilité immédiate évidente. Parmi ses projets à succès réalisés, deux attirent notre attention à cause de leur réussite patente. Ce sont l’implantation au Sénégal de la Société Tullow Oil, et de Canal + Horizons.
Le projet gazier avec « Tullow Oil »
En 1983, le nouveau ministre de l’Éducation convainquit Djily Mbaye de se lancer dans le business du gaz en partenariat avec Tullow Oil. Société britannique de droit irlandais, Tullow Oil s’installa au Sénégal grâce aux rapprochements concoctés par Ibrahima Sall qui était allé plusieurs fois en Irlande pour établir le partenariat avec le directeur de la société, Aidan Heavey. L’issue de ses déplacements a été heureuse puisqu'il a été retenu de financer, ensemble, un projet à court terme d’exploitation gazière d’un gisement de gaz se trouvant à Diamniadio, tout près de Sébikotane. Finalement, ce projet qui séduisit vite l’État du Sénégal sera exploité par les trois sociétés que sont Tullow (38 %), Saim (10 %) et la Société des pétroles du Sénégal (Petrosen). Après exploitation, la réussite du projet s’aperçoit rien qu’avec le bénéfice de l’État évalué à plus de 15 milliards de francs CFA. Ce n’est pas le seul triomphe.
Canal Horizons Sénégal
Encore en 1990, Ibrahima Sall, en sa qualité de directeur de la SAIM, et naturellement de négociateur confirmé, proposa un autre projet, premier du genre en Afrique, à son patron qui s’y plia aussitôt. En effet, les discussions qu’il avait entreprises à Paris avec le journaliste français Hervé Bourges, puis avec Serge Adda, respectivement membre de la société de télévision cryptée payante Canal+ Horizons SA et directeur de celle-ci, ont conduit à l’implantation du « club » Canal+ Horizons Sénégal. En ce moment, la chaîne était sur le point d’être inaugurée en Afrique avec le Cameroun, mais ils l’ont abandonné au profit du Sénégal grâce au pragmatisme du top management d’un groupe africain (Saim) qui jouit d’une ramification internationale. Et le 21 décembre 1991, jour historique où la filiale sénégalaise de Canal Plus Horizons émet ses premières images à Dakar, les populations de cette dernière se sont joignis à l’euphorie de l’enrichissement du paysage audiovisuel africain avec ce bouquet de chaines. Le Sénégal peut aussi se contenter d’avoir été le premier pays africain à bénéficier de cet avancement.
LES PREMIERS CONTACTS AVEC L’ÉDUCATION
L’autre aspect à retenir, c’est que le Président du parti Model ne va pas s’aventurer en terrain inconnu avec son nouveau poste. Sans être instit, il arpentait les coulisses et bureaux du ministère où il va bientôt établir ses quartiers. En effet, presque toutes les commissions de Djily Mbaye en faveur de l’enseignement lui étaient confiées, surtout en temps de crise de celle-ci. Qu’elles soient des remises de dons de bus à l’Université, de tables-bancs aux écoles, ou d’autres matériels logistiques et didactiques destinés à secourir ce secteur crucial, c’était lui qui les pilotait. En témoigne un papier du quotidien Le Soleil daté du 20 mars 1985. Le journaliste Pape Sedikh Modji y relate une cérémonie de remise d’une dizaine de voitures que Djily Mbaye offrait à l’Éducation avec Ibrahima Sall comme son représentant et le ministre de l’Éducation d’alors Iba Der Thiam comme réceptionnaire.
Ces actions radieuses de M. Sall m’amènent à dire que Djily Mbaye a été un visionnaire de la première heure, un leader aguerri qui repérait très tôt les qualités de ces « poulains », et les formait pour leur garantir une future radieuse. Puisse Dieu le récompenser pour cela !
Voilà en partie le parcours professionnel du nouveau ministre Ibrahima Sall, un homme de compétence que je suis de très près pour son engagement citoyen et ses chroniques engagées.
Mansour GAYE
gayeetma@yahoo.fr
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