Le juge Babacar N'gom sur l’indépendance de la justice au Sénégal : « Le Président de la République et le ministre de la Justice ne doivent pas siéger au Conseil Supérieur de la Magistrature »

Le Juge Babacar Ngom a présenté son ouvrage portant sur l’épineuse question traitant de l’indépendance de la justice sénégalaise. Une cérémonie au cours de laquelle, il a clamé tout de la nécessité voire de l’obligation de réformer en profondeur l’organisation judiciaire au Sénégal.


Au moment où le débat sur l’avis du Conseil Constitutionnel sur la non réduction du mandat du Président de la République continue de soulever moult commentaire, les uns plus opposés aux autres, le juge au Tribunal d’instance hors classe de Dakar,  Babacar N'gom vient d’apporter sa contribution pour une meilleure organisation judiciaire du Sénégal.
Le magistrat n’a pas manqué de formuler des propositions dynamiques de réforme en vue d’une meilleure indépendance de la magistrature au Sénégal. C’est dans ce sens qu’il recommande que  le Président de la République et le ministre de la Justice ne siégeront plus  au Conseil Supérieur de la Magistrature comme successivement Président et Vice-Président.
Mieux, le  juge au Tribunal d’instance hors classe de Dakar n’est pas toujours d’accord avec le système de nomination des magistrats. Selon lui, il est plus judicieux de  voir la concrétion d’un système de gestion financière qui donne aux cours et tribunaux une meilleure autonomie, avec des pouvoirs d’ordonnateur et la mise en place de véritables services de gestion. Au final, il est question de montrer que la réforme du système judiciaire en vue de le rendre plus indépendant est une exigence du niveau actuel de la démocratie sénégalaise.
Toujours  dans son ouvrage, le magistrat décline ce qui semble être les jalons d’une justice indépendante. Il s’agit, selon lui, de prôner avant tout et surtout une garantie constitutionnelle qui doit être le socle de toute indépendance. Parce que explique-t-il,  d’une meilleure organisation des dispositions constitutionnelles, légales et réglementaires.
La question de la séparation des pouvoirs, du principe de la soumission des juges qu’à l’autorité de la loi dans l’exercice de leurs fonctions, du principe de l’inamovibilité du magistrat du siège etc..., sont autant de questions qui préoccupent Babacar Ngom qui ne semble pas être d’accord sur le fait que c’est le conseil Supérieur de la magistrature qui est chargé de gérer la carrière des magistrats et de  l’existence d’un statut particulier fixé par une loi organique.
Samedi 20 Février 2016
Yusufa Niang