Le double jeu de l’Union européenne (UE) sur la candidature de Wade.


DAKARACTU.COM  Une délégation de l’Union européenne conduite par Nicolas Westcott, directeur Afrique du service d’action extérieure de l’UE, était en visite au Sénégal dans le but de clarifier, ou d’aider à le faire, les relations entre le pouvoir et l’opposition regroupée au sein du M23, relations tendues du fait de la volonté de Wade de se représenter pour un troisième mandat.
Cette délégation a d’abord été reçue par le M23, qui a réitéré son opposition à une telle volonté, en disant comme arguments à l’appui que cette candidature était irrecevable, en demandant à cette délégation de l’UE de convaincre le président sénégalais de ne pas se représenter pour éviter des violences, mais aussi elle a profité de cette visite pour demander à l’UE de superviser dès maintenant tout le processus électoral, pour anticiper sur les mécanismes de fraude qui peuvent être mis en branle. C’est sur ces mots que la délégation européenne a mis le cap sur le palais de la République, où elle a été reçue par Abdoulaye Wade. Mais là, selon nos sources, ce fut pour ne rien répercuter de toutes les recommandations du M23 à Me Wade. Silence sur toute la ligne. Ils se sont limités à recommander à Wade de garantir la paix, sans un mot sur l’irrecevabilité de sa candidature invoquée par les membres du M23. Pourquoi ce double jeu, lorsque l’on sait que l’Union Européenne s’était déjà bien investie dans la fluidité du dialogue politique, lorsque celui-ci était bloqué, et la mise en place du comité de veille, et qu’on pouvait s’attendre à ce qu’elle s’implique un peu plus que ce « service minimum ».
D’ailleurs, la présidence de la République a annoncé à la suite de cette visite qu’elle va inviter l’Union européenne à envoyer une mission électorale indépendante pour observer le processus de l’élection présidentielle « en amont et en aval », comme l’a indiqué le porte-parole de la présidence, Serigne Mbacké Ndiaye sur RFI.
Pour Nicolas Westcott, chef de cette délégation de l’UE, « le Sénégal doit rester une source d’inspiration démocratique et un modèle de stabilité pour la région », avant d’appeler  toutes les parties « à la mesure et à restaurer le climat de confiance ». Le langage diplomatique est comme cela : il ne tranche pas. Il fluctue entre deux eaux ; ce qui ne les rend pas moins troubles… Hélas.
Dimanche 23 Octobre 2011