Mesdames et Messieurs,
Je ne suis pas venu, jeunes d'Afrique, pour pleurer avec vous sur les malheurs de l'Afrique. Car l'Afrique n'a pas besoin de mes pleurs. Je ne suis pas venu, jeunes d'Afrique, pour m'apitoyer sur votre sort parce que votre sort est d'abord entre vos main.
Dans cet imaginaire où tout recommence toujours, il n'y a de place ni pour l'aventure humaine ni pour l'idée de progrès. Les Présidents veulent régner jusqu’à la mort avant de céder le fauteuil à leurs fils. Dans cet univers où la nature démoniaque et machiavélique commande tout, l'Homme africain est plus qu’angoissé par son avenir et celui de ses enfants. Tout semble immobile au milieu d'un ordre immuable où tout semble être écrit d'avance. L'Homme s'élance vers l'avenir, il lui vient à l'idée de sortir de la répétition pour s'inventer un destin mais l’épée de Damoclès n’est pas loin. Les Chefs d’Etat sont prêts à s’abreuver du sang de leurs citoyens pour rester au pouvoir.
Le problème de l'Afrique, c'est que les Puissances étrangères ont un double discours ! Ce qu’elles disent tout haut n’a rien à voir avec ce qu’elles disent tout bas. Le problème de l’Afrique c’est l’hypocrisie appelée diplomatie. Le problème de l'Afrique, c'est que trop souvent les Puissances attendent qu’il y ait 5 000 morts avant d’agir. 3 morts en 3 jours ce n’est pas grave ! Il en faut toujours plus, il faut qu’ils se comptent par milliers !
Le problème de l’Afrique c’est que les Chefs d’Etat se prennent pour des messies ! Avant d’arriver au pouvoir, ils sont capables de promettre monts et merveilles mais ceux-ci cachent leur cupidité et leur soif de pouvoir !
Le défi de l'Afrique, c'est d'apprendre à regarder son accession à l'universel par l’instauration d’une vraie démocratie ! Aucun chef d’Etat sanguinaire et/ou dictateur, même soupçonné de l’être, ne devra plus être accueilli dans le Pays des Droits de l’Homme !
Le défi de l'Afrique, c'est d'apprendre à se sentir l'héritière de tout ce qu'il y a d'universel dans toutes les civilisations humaines, c'est de s'approprier les droits de l'Homme, la démocratie, la liberté, l'égalité, la justice comme l'héritage commun de toutes les civilisations et de tous les Hommes, c'est de s'approprier la science et la technique modernes comme le produit de toute l'intelligence humaine.
Ne vous laissez pas, jeunes d'Afrique, voler votre avenir par ceux qui veulent vous imposer la monarchie sauvage à vie ! Ne vous laissez pas, jeunes d'Afrique, voler votre avenir par ceux qui veulent se servir de l’intérêt général au lieu de le servir !
Car le problème de l'Afrique, c'est encore trop de famine, trop de misère. La réalité de l'Afrique, c'est la rareté qui suscite la violence. La réalité de l'Afrique, c'est le développement qui ne va pas assez vite, c'est l'agriculture qui ne produit pas assez, c'est le manque de routes, c'est le manque d'écoles, c'est le manque d'hôpitaux. La réalité de l'Afrique, c'est un grand gaspillage d'énergie, de courage, de talents, d'intelligence. La réalité de l'Afrique, c'est celle d'un grand continent qui a tout pour réussir et qui ne réussit pas parce qu'il n'arrive pas à se libérer de ses dictateurs acceptés et soutenus par certaines puissances.
La renaissance dont l'Afrique a besoin, vous seuls, jeunes d'Afrique, vous pouvez l'accomplir parce que vous seuls en aurez la force. Cette renaissance, je suis venu vous la proposer ; je suis venu vous la proposer pour que nous l'accomplissions ensemble parce que de la renaissance de l'Afrique dépend pour une large part la renaissance de l'Europe et la renaissance du monde.
Alors, je sais bien que la jeunesse africaine ne doit pas être la seule jeunesse du monde assignée à résidence. Elle ne peut pas être la seule jeunesse du monde qui n'a le choix qu'entre la clandestinité et le repliement sur soi. Elle doit pouvoir acquérir hors d'Afrique la compétence et le savoir qu'elle ne trouverait pas chez elle. Mais elle doit aussi à la terre africaine de mettre à son service les talents qu'elle aura développés. Il faut revenir bâtir l'Afrique ; il faut lui apporter le savoir, la compétence, le dynamisme de ses cadres. Il faut mettre un terme au pillage des élites africaines dont l'Afrique a besoin pour se développer.
Ce que veut la jeunesse africaine, c'est ne pas être à la merci des passeurs sans scrupules qui jouent avec votre vie. Ce que veut la jeunesse d'Afrique, c'est que sa dignité soit préservée, c'est pouvoir faire des études, c'est pouvoir travailler, c'est pouvoir vivre décemment. C'est au fond ce que veut toute l'Afrique. L'Afrique ne veut pas de la charité. L'Afrique ne veut pas d'aide. L'Afrique ne veut pas de passe-droit. L’Afrique veut la démocratie et le développement socio-économique et ceux-ci ne sont pas compatibles avec la gabegie, la corruption et le détournement des deniers publics.
Ce que veut l'Afrique et ce qu'il faut lui donner, c'est la solidarité, la compréhension et le respect. Ce que veut l'Afrique, ce n'est pas que l'on prenne son avenir en main, ce n'est pas que l'on pense à sa place, ce n'est pas que l'on décide à sa place. Ce que veut l'Afrique est ce que veut la France, c'est la coopération, c'est l'association, c'est le partenariat entre des Nations égales en droits et en devoirs mais sans dictateurs, sans politiciens prestidigitateurs qui n’ont aucun respect pour la Constitution de leurs pays !
Jeunesse africaine, vous voulez la démocratie, vous voulez la liberté, vous voulez la justice, vous voulez le droit ? C'est à vous d'en décider. La France ne décidera pas à votre place. Mais si vous choisissez la démocratie, la liberté, la justice et le droit, alors la France s'associera à vous pour les construire.
Jeunes d'Afrique, vous voulez le développement, vous voulez la croissance, vous voulez la hausse du niveau de vie. Voulez-vous que cesse l'arbitraire, la corruption, la violence ? Voulez-vous que la propriété soit respectée, que l'argent soit investi au lieu d'être détourné ? Voulez-vous que l'État se remette à faire son métier, qu'il soit allégé des bureaucraties qui l'étouffent, qu'il soit libéré du parasitisme, du clientélisme, que son autorité soit restaurée, qu'il domine les féodalités, qu'il domine les corporatismes ? Voulez-vous que partout règne l'État de droit qui permet à chacun de savoir raisonnablement ce qu'il peut attendre des autres ? Si vous le voulez, alors la France sera à vos côtés pour l'exiger, mais personne ne le voudra à votre place.
Voulez-vous qu'il n'y ait plus de famine sur la terre africaine ? Voulez-vous que, sur la terre africaine, il n'y ait plus jamais un seul enfant qui meure de faim ? Alors cherchez l'autosuffisance alimentaire. Alors développez les cultures vivrières. L'Afrique a d'abord besoin de produire pour se nourrir. Si c'est ce que vous voulez, jeunes d'Afrique, vous tenez entre vos mains l'avenir de l'Afrique et la France travaillera avec vous pour bâtir cet avenir.
Qu'attendent Nicolas Sarkozy et François Hollande pour regarder Wade les yeux dans les yeux et lui demander de respecter la Constitution de son pays et de partir ? Wade n'a-t-il pas demandé à Khadafi de partir ? Il a dit avoir agi en vrai démocrate ce jour-là ! Il voulait mettre un terme à la guerre civile en Libye mais pourquoi veut-il aujourd'hui entraîner la guerre civile dans son propre pays, le Sénégal ! Pourquoi le laisse-t-on faire? C'est évident, on attend la limite des 5 000 morts !!!
Pape Moussa Samba, un Sénégalais adopté par le Finistère.