DAKARACTU.COM Hier, au cours de la réunion du comité directeur de son parti, Abdoulaye Wade a rectifié le Parti socialiste français dans un ton manifestement agacé : «Ils me critiquent alors qu’ils ne savent même pas de quoi ils parlent. La Cedeao interdit les modifications constitutionnelles non pas un an mais six mois avant une échéance électorale.» Il faut dire que le communiqué du principal parti d’opposition français n’a pas été tendre. Dakaractu.com vous le propose en intégralité.
COMMUNIQUÉ
Le parti socialiste s'inquiète de la dégradation du climat politique au Sénégal et des ambiguïtés du gouvernement français en la matière.
Lors du dernier sommet du G8 à Deauville, Nicolas Sarkozy a ostensiblement présenté le Ministre Karim Wade au Président Barack Obama, ce qui, dans le contexte sénégalais, peut laisser croire à une préférence de la France quant à l'avenir du Sénégal. Le 22 juin, la réaction du quai d'Orsay au projet de changement de constitution a semblé bien mesurée, alors même que les règles et usages de l'Union africaine écartent la possibilité d'un changement aussi important dans une constitution, moins d'un an avant une élection présidentielle, prévue début 2012 au Sénégal. La France semblait ainsi s'accommoder d'un projet visant à permettre l'élection d'un président potentiellement minoritaire, puisqu'il aurait suffi de 25% des voix au premier tour pour être élu.
Enfin, une dépêche AFP du 6 juillet 2011 révèle que le ministre Wade aurait demandé, dans la nuit du 27 au 28 juin, à l'avocat Robert Bourgi une aide militaire de la France pour maintenir l'ordre au Sénégal, ce qui interroge une nouvelle fois, côté français, sur l'existence de circuits diplomatiques officieux parallèles aux circuits officiels. Le PS demande donc au gouvernement français d'apporter tous les éclairages nécessaires sur la réalité de cette demande d'assistance et son traitement par le gouvernement français, tout en affirmant son opposition de principe à ce que les forces armées nationales interviennent dans ce cas précis.