Quelle mouche a piqué Sylvie Hubac, l'ancienne directrice de cabinet aujourd'hui recasée au RMN-Grand Palais, de fixer à 9 895 euros mensuel le salaire du coiffeur attitré du président de la République ? En effet, c'est elle qui, début mai 2012, rédige et signe le contrat d'engagement d'Olivier B., 46 ans, - dont l'existence a été révélée dans le livre L'Elysée Off d'Aziz Zemouri et Stéphanie Marteau -, pour prendre soin des cheveux présidentiels. Le Canard enchaîné s'est procuré la lettre d'engagement du capilliculteur, recommandé par un proche conseiller du président, Faouzi Lamdaoui (qui a quitté l'Élysée fin 2014), qui en était le client.
La somme paraît faramineuse puisqu'elle égale celle d'un ministre (9 940,20 euros). L'attitude de Sylvie Hubac est d'autant moins compréhensible que François Hollande avait donné des consignes claires et strictes de sobriété dans le fonctionnement de l'Élysée. Nous étions alors dans le temps du « président normal » qui devait prendre le train, ne résidait pas à l'Élysée, mais rue Cauchy, chez sa compagne d'alors, s'arrêtait aux feux rouges, négligeait sa sécurité, etc. Curieux, en effet, dans la mesure où François Hollande avait, de lui-même, décidé de diminuer de 30 % le salaire du chef de l'État : 14 999,78 euros en 2016.
Du cirage de chaussures à la coiffure présidentielle
Bien sûr, le coiffeur du président est soumis à une astreinte particulière. Il se doit d'être corvéable en permanence, prêt à donner le petit coup de peigne ou de ciseaux à tout moment, y compris à l'occasion de déplacements à l'étranger. L'image de la France passe par les cheveux sagement organisés de la tête (au sens propre) de l'État. Ce sacerdoce exige de lui la discrétion la plus absolue, y compris lorsque la fonction contractuelle arrive à terme. On pourrait parfaitement comprendre que cette discrétion a un prix supérieur à une prestation lambda, mais de là à accorder à un coiffeur le salaire d'un ministre... Quand on songe également au travail qu'abattent les conseillers des ministres (ceux qui bossent vraiment les dossiers), à leur vie de famille sacrifiée par le service de l'État, et qui sont moins bien payés encore, on se dit qu'il y a une disproportion incompréhensible...
Contactée par Le Point, la communication de l'Élysée attend d'avoir lu l'article du Canard enchaîné dans son intégralité pour préparer une réponse. Il faut se méfier de ces histoires qui n'ont l'air de rien mais qui laissent flotter un parfum royal dans une République déjà affaiblie. À l'Élysée, le conseiller Aquilino Morelle avait payé cher la fuite sur le fait qu'il avait fait venir à l'Élysée son propre cireur de chaussures (payé de sa poche, faut-il le rappeler). Rien de vraiment scandaleux, en fait. Mais c'est ce que la vox populi avait retenu... Souvent l'histoire d'un quinquennat ne tient qu'à un fil. Il ne faudrait pas que cela soit un cheveu, fût-il présidentiel.
La somme paraît faramineuse puisqu'elle égale celle d'un ministre (9 940,20 euros). L'attitude de Sylvie Hubac est d'autant moins compréhensible que François Hollande avait donné des consignes claires et strictes de sobriété dans le fonctionnement de l'Élysée. Nous étions alors dans le temps du « président normal » qui devait prendre le train, ne résidait pas à l'Élysée, mais rue Cauchy, chez sa compagne d'alors, s'arrêtait aux feux rouges, négligeait sa sécurité, etc. Curieux, en effet, dans la mesure où François Hollande avait, de lui-même, décidé de diminuer de 30 % le salaire du chef de l'État : 14 999,78 euros en 2016.
Du cirage de chaussures à la coiffure présidentielle
Bien sûr, le coiffeur du président est soumis à une astreinte particulière. Il se doit d'être corvéable en permanence, prêt à donner le petit coup de peigne ou de ciseaux à tout moment, y compris à l'occasion de déplacements à l'étranger. L'image de la France passe par les cheveux sagement organisés de la tête (au sens propre) de l'État. Ce sacerdoce exige de lui la discrétion la plus absolue, y compris lorsque la fonction contractuelle arrive à terme. On pourrait parfaitement comprendre que cette discrétion a un prix supérieur à une prestation lambda, mais de là à accorder à un coiffeur le salaire d'un ministre... Quand on songe également au travail qu'abattent les conseillers des ministres (ceux qui bossent vraiment les dossiers), à leur vie de famille sacrifiée par le service de l'État, et qui sont moins bien payés encore, on se dit qu'il y a une disproportion incompréhensible...
Contactée par Le Point, la communication de l'Élysée attend d'avoir lu l'article du Canard enchaîné dans son intégralité pour préparer une réponse. Il faut se méfier de ces histoires qui n'ont l'air de rien mais qui laissent flotter un parfum royal dans une République déjà affaiblie. À l'Élysée, le conseiller Aquilino Morelle avait payé cher la fuite sur le fait qu'il avait fait venir à l'Élysée son propre cireur de chaussures (payé de sa poche, faut-il le rappeler). Rien de vraiment scandaleux, en fait. Mais c'est ce que la vox populi avait retenu... Souvent l'histoire d'un quinquennat ne tient qu'à un fil. Il ne faudrait pas que cela soit un cheveu, fût-il présidentiel.