DAKARACTU.COM Le Sénégal vit des heures graves et pénibles. La politique et l’atmosphère prévalant dans cette campagne électorale conduisent notre pays dans les bas-fonds sinistres d’une apocalypse certaine. Les opposants sont arcboutés sur leur volonté de ne pas laisser Abdoulaye Wade, qui a épuisé deux mandats, concourir à cette élection la plus dangereuse de l’histoire de notre démocratie. Le candidat de la coalition « Taxaw Temm » a maintenu sa décision de manifester vendredi dernier sur la Place de l’Indépendance, après que le pouvoir lui ait interdit de le faire, mais il a brandi, et à juste titre selon l’avis de la Commission électorale nationale autonome (Cena), son droit de tenir meeting comme tous ceux qui briguent la magistrature suprême. De ce contentieux est née une attitude de défiance de l’opposition à la force publique. La manifestation a donné lieu à de violentes échauffourées, qui ont causé de nombreux blessés et conduit à la triste profanation de la Zawiya d’Elhadji Malick Sy à Dakar. Des images terribles qui ont contribué à mettre encore plus d’huile sur un feu insurrectionnel déjà incandescent. Ces réactions en chaînes ont essaimé partout dans le Sénégal, de Dakar à Tivaouane où la maison du maire a été saccagée, la mairie brûlée, et à Kaolack où il y a eu, hélas !, mort d’homme après qu’il a reçu une grenade en plein visage. C’est dans ce climat de terreur que le ministre de l’intérieur, voulant apaiser la communauté tidjane, s’est rendu à Tivaouane, sous une pluie de pierres et dans un déluge de feux causés par des incendies de tous matériaux. Il a fallu l’intervention du GIGN pour le sortir vivant de cette ville, ce qui met en évidence une perte d’influence certaine du pouvoir.
La journée de dimanche a connu un embrasement généralisé de la situation. Des émeutes dans tous les quartiers de Dakar, mais surtout, fait nouveau, le rejet par les jeunes tidjanes du ndigueul d’Abdoul Aziz Sy Junior qui leur demandait de revenir à des sentiments plus apaisés, en lui criant à la sortie de la zawiya un cinglant « gno bagne !!! » (« nous refusons !!! », en wolof). Ces jeunes disciples d’Elhadji Malick Sy n’ont plus peur. Ni des forces de l’ordre, ni de mourir. Un des leurs a succombé ce dimanche 19 février à Rufisque dans des conditions atroces et à la fleur de l’âge. Cette mort a encore plus embrasé le pays qui s’est retrouvé partout sous l’emprise d’une jeunesse surexcitée et déterminée à en découdre, qui a mis le feu à Dakar dans les quartiers de la Médina, la Corniche, le Tunnel de Soumbédioune…, a dispersé violemment un meeting de Fal 2012, et ensuite, comme une trainée de poudre, incendié toutes les grandes artères de la capitale, mais aussi les grandes villes du pays comme Diourbel, Thiès, Rufisque, Kaolack, Saint-Louis… Ils se dressent devant une police débordée, sans munitions, fatiguée par des jours et des nuits sans dormir ni manger, mais surtout peut-être démobilisée, si on en juge par le taux extrêmement faible de participation des forces militaires et para militaires à l’élection présidentielle à laquelle elles votaient par anticipation ce weekend.
Tard dans la nuit du dimanche au lundi, alors que tous croyaient que les hostilités étaient derrière nous le temps d'un repos nocturne réparateur, un jeune père de famille de 26 ans est tombé sous une balle assassine de la police. Les Sénégalais pleurent, les Sénégalais saignent et les Sénégalais meurent. On a l’impression d’être sur un navire sans gouvernail, livré à lui-même, avec des responsables politiques aux actes et propos irresponsables, plus pyromanes que la pyromanie. Ils sont insensibles aux morts et aux multiples blessés, insensibles aux appels de la communauté internationale, de la Cedeao qui nous envoie ce mardi Olesegun Obasanjo auquel, ironie de l’histoire, Abdoulaye Wade était allé en son temps demander de ne pas briguer un troisième mandat auquel il n’avait pas droit.
Notre pays connaît une situation qui est en train de pousser le candidat socialiste à la présidentielle française, François Hollande, à faire une déclaration pour demander un coup d’arrêt à la répression contre les Sénégalais qui manifestent pacifiquement. Le Sénégal est à la croisée de l’aventure la plus dangereuse de son histoire. Pour une élection présidentielle qui aurait pu se dérouler sans heurts si nous avions eu une classe politique à la hauteur de ce moment historique, animée d’une claire conscience des enjeux stratégiques pour notre pays. Mais n’est pas un chef d’Etat loyal ni un opposant élégant qui veut. Or n’importe qui peut être Néron. Il suffit d’être dénué de scrupules au point de pouvoir brûler l'empire par goût du pouvoir et de ses fastes.
La journée de dimanche a connu un embrasement généralisé de la situation. Des émeutes dans tous les quartiers de Dakar, mais surtout, fait nouveau, le rejet par les jeunes tidjanes du ndigueul d’Abdoul Aziz Sy Junior qui leur demandait de revenir à des sentiments plus apaisés, en lui criant à la sortie de la zawiya un cinglant « gno bagne !!! » (« nous refusons !!! », en wolof). Ces jeunes disciples d’Elhadji Malick Sy n’ont plus peur. Ni des forces de l’ordre, ni de mourir. Un des leurs a succombé ce dimanche 19 février à Rufisque dans des conditions atroces et à la fleur de l’âge. Cette mort a encore plus embrasé le pays qui s’est retrouvé partout sous l’emprise d’une jeunesse surexcitée et déterminée à en découdre, qui a mis le feu à Dakar dans les quartiers de la Médina, la Corniche, le Tunnel de Soumbédioune…, a dispersé violemment un meeting de Fal 2012, et ensuite, comme une trainée de poudre, incendié toutes les grandes artères de la capitale, mais aussi les grandes villes du pays comme Diourbel, Thiès, Rufisque, Kaolack, Saint-Louis… Ils se dressent devant une police débordée, sans munitions, fatiguée par des jours et des nuits sans dormir ni manger, mais surtout peut-être démobilisée, si on en juge par le taux extrêmement faible de participation des forces militaires et para militaires à l’élection présidentielle à laquelle elles votaient par anticipation ce weekend.
Tard dans la nuit du dimanche au lundi, alors que tous croyaient que les hostilités étaient derrière nous le temps d'un repos nocturne réparateur, un jeune père de famille de 26 ans est tombé sous une balle assassine de la police. Les Sénégalais pleurent, les Sénégalais saignent et les Sénégalais meurent. On a l’impression d’être sur un navire sans gouvernail, livré à lui-même, avec des responsables politiques aux actes et propos irresponsables, plus pyromanes que la pyromanie. Ils sont insensibles aux morts et aux multiples blessés, insensibles aux appels de la communauté internationale, de la Cedeao qui nous envoie ce mardi Olesegun Obasanjo auquel, ironie de l’histoire, Abdoulaye Wade était allé en son temps demander de ne pas briguer un troisième mandat auquel il n’avait pas droit.
Notre pays connaît une situation qui est en train de pousser le candidat socialiste à la présidentielle française, François Hollande, à faire une déclaration pour demander un coup d’arrêt à la répression contre les Sénégalais qui manifestent pacifiquement. Le Sénégal est à la croisée de l’aventure la plus dangereuse de son histoire. Pour une élection présidentielle qui aurait pu se dérouler sans heurts si nous avions eu une classe politique à la hauteur de ce moment historique, animée d’une claire conscience des enjeux stratégiques pour notre pays. Mais n’est pas un chef d’Etat loyal ni un opposant élégant qui veut. Or n’importe qui peut être Néron. Il suffit d’être dénué de scrupules au point de pouvoir brûler l'empire par goût du pouvoir et de ses fastes.