Le 21 mars dernier, l’armée malienne a été attaquée à Tessit, dans le cercle d’Ansongo. L’assaut est revendiqué 24 heures plus tard par l’État Islamique. Mais la nouveauté de cette revendication, c’est qu’elle est faite au nom de la « Province de l’État Islamique au Sahel », indiquant que l’ex-EIGS est détachée de la province de l’État Islamique en Afrique de l’Ouest à laquelle il était rattaché depuis 2019 après quatre ans d'existence.
Depuis sa création en 2015 suite à l’allégeance de Abubakar Shekau, cette province était sous l’autorité de djihadistes nigérians. Suite à un malentendu avec le commandement de l’État Islamique, le successeur de Mohamed Yusuf a été évincé au profit du fils de ce dernier. Abu Musab al Barnawi a été lui-même rétrogradé en 2019 avant de revenir aux affaires début 2021 pour prendre l’intérim du commandement de la PEIAO. Le chef djihadiste avait pour mission de faire revenir Shekau dans les rangs. Attaqué dans son fief de la forêt de Sambisa courant mai 2021, Abubakar Shekau a préféré se suicider que de se rendre à ses « frères ennemis ».
Dans la même période, la branche sahélienne de l’État Islamique perdait ses dirigeants à travers des opérations menées par l’armée française. Le la de ces opérations a été la neutralisation de l’émir du groupe, Adnan Abou Walid al Sahraoui, au sud de Menaka. Cette série d’arrestations et d’éliminations de ses chefs avait placé la branche sahélienne de l’État Islamique dans une position inconfortable et avait installé un climat de méfiance au sein du groupe.
Mais la réorganisation de l’opération Barkhane au Mali semble avoir donné de la marge de manœuvre aux djihadistes qui ont eu le temps de se réorganiser pour mener des actions depuis quelques mois aussi bien au Mali qu’au Burkina Faso.
Le 8 mars dernier, des affrontements ont été signalés à Ménaka entre des éléments de l’ex-EIGS et du Cadre Stratégique permanent, regroupant des membres du MSA (Mouvement pour la salut de l’Azawad) et du GATIA (Groupe d’autodéfense Touaregs, Imghad et alliés). Lors de ces affrontements, les djihadistes se seraient livrés à des exactions sur les civils, faisant dire au secrétaire général du GATIA, Fahad ag Mahmoud que « le massacre de Tamalat est le plus grand de l’histoire du Sahel ».
Après s’être fait remarquer à Tamalat, à Insinanane et à Abderemboukane, les djihadistes se seraient dirigés vers la région des trois frontières sous la houlette du remplaçant d’Adnan Abou Walid al Sahraoui. Connu sous le surnom d’Abou al Bara al Sahraboui, ce dernier ne serait personne d’autre que le frère de Dadi Ould Chougaib alias Abou Darda, arrêté en juin 2021 par l’armée française dans le liptako malo-nigerien.
Dans ce contexte de « renaissance », l’ex EIGS a participé à la campagne de renouvellement d’allégeance des provinces de l’État Islamique au nouveau « Calife », Abu al Hassan al Hachimi al Quraych, intronisé le 10 mars suite à la mort d’Abu Ibrahim al Hachimi al Quraychi.
Le Directeur de la société Jihad Analytics, spécialisée dans l’analyse du djihad global et cyber, Damien Ferré a remarqué que les djihadistes sahéliens ont fait leur allégeance sous la bannière de la province de l’État Islamique en Afrique occidentale. Un détail qui donne une indication claire sur la responsabilité du nouveau « Calife » sur l’érection du Sahel comme une nouvelle « Province ».
À l’en croire, « cette restructuration qui fait de l’État Islamique au Sahel la septième province en Afrique, est probablement décidée par le nouveau calife ».
De l’avis de Damien Ferré, cette nouvelle évolution « laisse augurer une meilleure communication entre l’EIS et l’EI Central ». Ce qui ne devrait pas être une bonne nouvelle pour les pays sahéliens où le groupe est actif.
L’analyste du djihad global et cyber prédit une « une valorisation des attaques perpétrées par la branche sahélienne jusque-là très peu revendiquées par l’État Islamique central ». Pour bénéficier d’une meilleure visibilité, le groupe vas s'inscrire dans une dynamique de mener plus d’attaques alors que l’Afrique regroupe la moitié des provinces actives de l’État Islamique.
Depuis sa création en 2015 suite à l’allégeance de Abubakar Shekau, cette province était sous l’autorité de djihadistes nigérians. Suite à un malentendu avec le commandement de l’État Islamique, le successeur de Mohamed Yusuf a été évincé au profit du fils de ce dernier. Abu Musab al Barnawi a été lui-même rétrogradé en 2019 avant de revenir aux affaires début 2021 pour prendre l’intérim du commandement de la PEIAO. Le chef djihadiste avait pour mission de faire revenir Shekau dans les rangs. Attaqué dans son fief de la forêt de Sambisa courant mai 2021, Abubakar Shekau a préféré se suicider que de se rendre à ses « frères ennemis ».
Dans la même période, la branche sahélienne de l’État Islamique perdait ses dirigeants à travers des opérations menées par l’armée française. Le la de ces opérations a été la neutralisation de l’émir du groupe, Adnan Abou Walid al Sahraoui, au sud de Menaka. Cette série d’arrestations et d’éliminations de ses chefs avait placé la branche sahélienne de l’État Islamique dans une position inconfortable et avait installé un climat de méfiance au sein du groupe.
Mais la réorganisation de l’opération Barkhane au Mali semble avoir donné de la marge de manœuvre aux djihadistes qui ont eu le temps de se réorganiser pour mener des actions depuis quelques mois aussi bien au Mali qu’au Burkina Faso.
Le 8 mars dernier, des affrontements ont été signalés à Ménaka entre des éléments de l’ex-EIGS et du Cadre Stratégique permanent, regroupant des membres du MSA (Mouvement pour la salut de l’Azawad) et du GATIA (Groupe d’autodéfense Touaregs, Imghad et alliés). Lors de ces affrontements, les djihadistes se seraient livrés à des exactions sur les civils, faisant dire au secrétaire général du GATIA, Fahad ag Mahmoud que « le massacre de Tamalat est le plus grand de l’histoire du Sahel ».
Après s’être fait remarquer à Tamalat, à Insinanane et à Abderemboukane, les djihadistes se seraient dirigés vers la région des trois frontières sous la houlette du remplaçant d’Adnan Abou Walid al Sahraoui. Connu sous le surnom d’Abou al Bara al Sahraboui, ce dernier ne serait personne d’autre que le frère de Dadi Ould Chougaib alias Abou Darda, arrêté en juin 2021 par l’armée française dans le liptako malo-nigerien.
Dans ce contexte de « renaissance », l’ex EIGS a participé à la campagne de renouvellement d’allégeance des provinces de l’État Islamique au nouveau « Calife », Abu al Hassan al Hachimi al Quraych, intronisé le 10 mars suite à la mort d’Abu Ibrahim al Hachimi al Quraychi.
Le Directeur de la société Jihad Analytics, spécialisée dans l’analyse du djihad global et cyber, Damien Ferré a remarqué que les djihadistes sahéliens ont fait leur allégeance sous la bannière de la province de l’État Islamique en Afrique occidentale. Un détail qui donne une indication claire sur la responsabilité du nouveau « Calife » sur l’érection du Sahel comme une nouvelle « Province ».
À l’en croire, « cette restructuration qui fait de l’État Islamique au Sahel la septième province en Afrique, est probablement décidée par le nouveau calife ».
De l’avis de Damien Ferré, cette nouvelle évolution « laisse augurer une meilleure communication entre l’EIS et l’EI Central ». Ce qui ne devrait pas être une bonne nouvelle pour les pays sahéliens où le groupe est actif.
L’analyste du djihad global et cyber prédit une « une valorisation des attaques perpétrées par la branche sahélienne jusque-là très peu revendiquées par l’État Islamique central ». Pour bénéficier d’une meilleure visibilité, le groupe vas s'inscrire dans une dynamique de mener plus d’attaques alors que l’Afrique regroupe la moitié des provinces actives de l’État Islamique.
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