Le SAES et le CUSEMS dénoncent une ‘’gestion calamiteuse’’ du système


Le Syndicat autonome des enseignants du supérieur (SAES) et le Cadre unitaire du syndicat de l’enseignement du moyen et secondaire(CUSEMS) ont accusé mercredi le gouvernement d’une ’’gestion calamiteuse’’ qui a causé les perturbations au sein du système scolaire.

Les responsables des deux syndicats étaient en conférence de presse commune au restaurant supérieur de l’UCAD.

‘’La maladie du système éducatif est (..) dûe à une gestion calamiteuse par des ministres souvent dépassés par les réformes mais aussi par une politique éducative faite de manquements répétés dans le respect des accords, d’agressions renouvelées contre les enseignants’’, ont-ils dit dans leur déclaration liminaire.

Ils ont dénoncé les retards récurrents dans le paiement des salaires et des indemnités et aussi et surtout les déficits de constructions induisant des effectifs plus que pléthorique dans les amphithéâtres.

Le SAES et le CUSEMS ont fustigé le comportement des deux ministres de tutelle, soulignant que ‘’leurs différentes audiences renseignent à suffisance sur la duplicité et sur leur désir commun et certainement concertés de casser’’ les deux syndicats.

Ils ont également dénoncé également ‘’l’irruption malvenue, décalée et déplacée du Ministre des Finances dans le débat sur la crise scolaire lors de l’examen du projet de loi de règlement des années 2008-2009 et 2010 devant les sénateurs’’.

Lors de cette séance plénière, le ministre de l’Economie avait déclaré que les arriérés dûs aux enseignants ne pourraient pas être payés par le budget 2012.

’’Les indemnités dûes aux professeurs de l’enseignement secondaire se chiffrent à 48 milliards de francs CFA, celles des enseignants de l’école élémentaire à 88 milliards’’, a indiqué M. Diop lors de l’examen de projets de loi de règlement des années 2008, 2009 et 2010.

A ces montants s’ajoutent une dette de 13 milliards de francs contractée par les universités publiques, selon lui.

‘’Ces arriérés ne peuvent pas être pris en charge par le Budget actuel. Globalement, c’est plus de 100 milliards qu’on nous demande de dégager. C’est insupportable. C’est quelque chose que ni vous ni nous n’avions prévu dans le Budget de cette année’, a-t-il dit aux sénateurs.

Toutefois, a-t-il poursuivi, ‘’nous continuons de mener la réflexion, pour arriver à faire des propositions au président de la République, faire preuve de responsabilité et éviter l’année blanche’’.

‘’L’Etat ne peut pas aller au-delà de ses limites, sous peine d’être sanctionné. Il y a des normes de gestion qu’on est obligé de respecter’’, a-t-il souligné.

En d’autres termes pour les responsables syndicaux, ‘’le discours du ministre n’est pas en congruence avec la volonté exprimée par le Président de la République lors des audiences du 21 et 24 janvier 2012 accordées respectivement au SAES et au CUSEMS’’.

Selon eux, le gouvernement accorde ‘’la priorité aux politiciens et aux personnels intervenant dans le processus électoral ou dans le maintien de l’ordre inégalitaire et au détriment du personnel chargé de former le capital humain duquel dépend ce que sera le Sénégal de demain’’.

‘’Ce qui se joue actuellement dans le système éducatif avec les grèves du SAES et CUSEMS ne concerne pas seulement le présent et l’avenir de notre école mais aussi et surtout la place prochaine de notre pays dans le concert de la nouvelle société du savoir’’, soutient les deux syndicats.

En grève depuis décembre, le SAES a décrété, lundi, 96 heures de grève et annoncé des assemblées générales de campus vendredi à 10 heures.

Ses revendications sont liées à l’augmentation des budgets des universités, la finition des infrastructures pédagogiques, le recrutement conséquent d’enseignants, la réforme des titres universitaires, etc.

Pour sa part, le Syndicat autonome des enseignants du moyen et secondaire du Sénégal (SAEMSS-CUSEMS) multiplie les mots d’ordre depuis le début de l’année.

Il a récemment invité l’ensemble des enseignants à retenir les notes du premier semestre et à boycotter les compositions face à ‘’l’indifférence et au mépris du gouvernement’’ par rapport aux questions cruciales de l’école au profit de la campagne électorale.

Les enseignants du moyen secondaire sont, en outre, appelés à ‘’redoubler de vigilance et à renforcer la détermination et la mobilisation par le respect strict des plans d’action’’.

L’organisation syndicale ‘’dégage toute responsabilité face à la situation de blocage qui frappe l’école publique sénégalaise’’.

Elle déplore ‘’le manque de volonté notoire affiché par le gouvernement à aller résolument vers le vote du projet de loi portant sur la validation des années de vacation et de contractualisation des fonctionnaires qui concerne 15.000 collègues, alors que toutes les procédures administratives sont bouclées’’.

Les syndicalistes ont ainsi dénoncé ‘’les tergiversations du gouvernement à aller dans le sens de l’application effective des décrets portant sur la création des Centres régionaux de formation professionnelle de l’enseignement (CRFPE ) et des passerelles professionnelles à partir d’octobre 2012, au moment où la FASTEF a atteint ses limites objectives en termes de capacité d’accueil’’.

Dans le document signé par le secrétariat exécutif du SAEMSS-CUSEMS, les syndicalistes ont aussi fustigé ‘’l’irresponsabilité notoire du gouvernement à ne pas vouloir convoquer une commission technique après examen de la nouvelle plateforme du SAEMSS-CUSEMS le 26 janvier 2012’’.

Il s’agit, dans cette plateforme, de faire des propositions concrètes sur des points tels que l‘augmentation substantielle de l’indemnité de logement, la défiscalisation des indemnités (logement et IRD), ainsi que la régularisation de l’indemnité de logement des enseignants contractuels.
APS

Mercredi 22 Février 2012
Fidèle GUINDOU