C’est un Dominique Ndecky meurtri, comme pas deux, que nous avons trouvé, dans son domicile, niché dans la lointaine banlieue dakaroise, plus précisément à Boune. Entouré de ses amis d’enfance entre autres, le papa du jeune inconditionnel de Balla Gaye 2, qui est passé de vie à trépas le dimanche 31 Juillet dernier, a les yeux bouffis. Il a le cœur gros et cache mal son amertume. Dominique Ndécky ne réclame, ni plus moins, que justice soit faite « après le crime odieux dont mon cadet a été victime. Je réclame que celui ou ceux qui ont attenté à la vie de mon fils soit alpagué ». Et le ci-devant vieux chauffeur retraité de l’entreprise BATIMAT (pub gratis) de se rappeler, entre deux sanglots, cette journée « noire » du dimanche, qui restera à jamais gravée dans sa mémoire. « Il était là avec toute la famille en train de regarder le combat entre Balla et Tyson. Il était euphorique avant le combat. Il n’a pas même pas attendu que la confrontation commence pour quitter à grandes enjambées la maison. Il m’a juste dit : « Papa, prie pour Balla, je reviens ». Hélas, le jeune Bienvenu ne reviendra plus jamais. En disant à son pater qu’il sera « bientôt de retour », Bienvenu ne savait pas qu’il avait rendez vous avec la Grande Faucheuse. « Ce sont les Sapeurs Pompiers qui nous ont alertés, par téléphone », ajoute le vieux Ndecky, qui éclate encore en sanglots, non sans réclamer fermement que justice soit faite. Il sera réconforté par ses compagnons de toujours, qui lui tiennent compagnie depuis le rappel à Dieu de son fils cadet. Des vieux avec lesquels il dit cheminer depuis sa tendre enfance. Ironie du sort : il dit partager le même « grand place » avec … Double Less (Ndlr : père de Balla Gaye2).
Toutefois, Dominique Ndecky, papa d’une fratrie de plusieurs bouts de bois de Dieu, tient à préciser, dans un moment de sérénité, que Bienvenu était d’un calme olympien. « Franchement, je ne lui connais aucun ennemi », témoigne-t-il, avant de jurer, la main sur le cœur que son regretté fils était « de commerce facile, toujours gai », à tel enseigne qu’il lui a une fois demandé pourquoi il était constamment jovial. Pour toute réponse, il m’a dit : « Papa, pourquoi me fâcher alors que ce monde est futile et périssable », finit- il avant de craquer encore. Il n’était plus à même d’émettre un seul mot ! Diantre !
EDOUARD DIAGNE