La décision de la Cour de justice de la CEDEAO a provoqué le télescopage de moult appréciations, interprétations, précisions, commentaires et convictions. Un ministre de la Justice qui se veut savant et des avocats qui se montrent percutants, ont croisé le fer autour de l’arrêt communautaire. Un bruit juridico-politique qui couvre et/ou étouffe difficilement le coup rudement encaissé par l’Etat du Sénégal. Cet Exécutif sénégalais qui – face à cette éprouvante et gênante péripétie du procès de Khalifa Sall – titube plus qu’il ne se redresse. Embêté qu’il (Etat du Sénégal) est, non pas par un ordre ou une injonction de la CEDEAO, mais par l’arrière-plan d’une décision qui accable le gouvernement du Président Macky Sall, au plan communautaire. Donc ouest-africain.
En effet, le Sénégal est mal placé pour hurler contre une décision d’un organe de la CEDEAO. C’est fort et fier d’un mandat octroyé par la CEDEAO que le chef suprême des armées, Macky Sall, avait fait des Jambars, les fers de lance d’une coalition militaire qui chassa le Gambien Yaya Jammeh. Quand on est disposé à envoyer au casse-pipe (à la mort) des soldats sénégalais sous la bannière communautaire, on a forcément du mal à déchirer un document émanant de la Cour de Justice qui n’est rien d’autre qu’une instance spécialisée de la CEDEAO. Car un mandat de la CEDEAO qui dégage militairement Yaya Jammeh, et une décision d’une juridiction près la CEDEAO qui souligne l’arbitraire dans quelques séquences de la procédure relative à l’emprisonnement de Khalifa Sall, ont une toile de fond juridique et…commune. Le savantissime discours du fécond Professeur Ismaïla Madior Fall n’y change rien. « On peut tout soutenir, sauf l’inconséquence » professait Mirabeau. Pour la netteté de son image et l’éclat de son rayonnement, le Sénégal doit veiller à ce que ses rapports avec les organisations régionales, supranationales et internationales soient exempts de grincements persistants.
Dakar ne peut pas être, à la fois, aux avant-postes et à la queue. Lorsqu’un pays accepte – pour juger Hissène Habré – de mixer des juridictions sénégalaises et des juridictions non sénégalaises dans des Chambres Africaines Extraordinaires; lorsque le Sénégal répète avec justesse et fierté qu’il est le septième Etat contributeur de troupes dans les missions onusiennes de maintien de la paix ; lorsque de valeureux Généraux sénégalais ont eu et ont encore l’honneur de commander des Troupes composées de contingents indiens, péruviens et marocains ; lorsqu’on se rappelle que l’avocat Sidiki Kaba (actuel ministres des Affaires Etrangères) a successivement présidé aux destinées de la FIDH et des Etats-parties de la CPI ; lorsque le mandat du député sénégalais Moustapha Cissé Lo est en cours à la tête du Parlement de la CEDEAO ; le Président Macky Sall et son gouvernement doivent privilégier la place du Sénégal dans le concert des nations et non coller aux crispations domestiques et…dérisoires.
Hier, c’était Aminata Touré, l’amazone de la traque des biens mal acquis qui se moquait de la
décision de la même Cour de Justice de la CEDEAO, en maintenant l’interdiction de sortie du territoire, au détriment de personnalités qui n’étaient ni inculpées, ni détenues ni jugées. Aujourd’hui, c’est un de ses successeurs, Ismaïla Madior Fall, qui disserte éloquemment sur l’arrêt rendu par des juristes africains en poste à Abuja. Vivement que le Sénégal retrouve le vieil et parfait amour avec une organisation d’intégration comme la CEDEAO qui, à l’instar de toute organisation de même type, empiète sur la souveraineté des pays membres. Faute de quoi, le grand discours sur l’intégration africaine – une allocution de bonne facture prononcée lors du Forum d’Assilah, au Maroc, par le Président Macky Sall – sera vite rangée dans le registre des proses creuses. Si le gouvernement du Président Macky Sall veut ignorer constamment et royalement les décisions et autres directives d’Abuja, il devra alors opter pour un « Dakarexit » ou le pendant sénégalais du « Brexit » britannique.
Surgie des entrailles de l’OUA, l’UA a ouvert son 31ème Sommet, dans un pays limitrophe du Sénégal : la Mauritanie. Aussi « machin » mais plus impuissante voire impotente que l’ONU, l’UA offre ses coulisses et ses couloirs au Président français Emmanuel Macron, pour de décisifs conciliabules. Hors tribune mais marge du Sommet de Nouakchott, Paris s’investira intensément dans le devenir du G 5 Sahel qui s’est dégradé et mué en cirque 5 Sahel. Au point d’être moqué de façon sanglante par les terroristes, jusque dans son Quartier Général totalement pulvérisé. Une Force incapable de sécuriser son Etat-major, comment peut-elle – conformément à sa mission première – pacifier les fuseaux Ouest, Centre et Est de ce vaste Sahel ? D’ailleurs, les Présidents Abdelaziz et Idriss Déby expriment, en privé, leur fureur et leur stupeur devant la fragilité grandissante du Mali.
A juste raison ! Comment la porte d’entrée d’un Quartier Général dans un pays en guerre depuis 2012, peut être approchée, abordée et franchie comme la porte de la Maison des Arts et de la Culture de Bamako ? Une entrée non fortifiée par le Génie militaire malien. La bizarrerie est à son comble, quand on sait que la région de Mopti (siège du commandement du G 5 Sahel) est gouvernée par le Général de brigade Sidi Alassane Touré, avant-dernier directeur des services de renseignement maliens et, de surcroit, natif du cercle de Niafunké, au cœur de ce Macina-Peul, en ébullition. La plupart des attachés militaires, en poste à Bamako, sont perplexes. Interrogés par Dakaractu, ces Colonels-diplomates ont répété, à l’unisson, que le Patron du G 5 Sahel, le Général Didier Dacko, reste pourtant le meilleur fantassin et le plus « opérationnel » de l’armée malienne.
A Nouakchott, le Président Emmanuel Macron réitérera, ce lundi, aux cinq chefs d’Etat de cette Force en coton (le cirque 5 Sahel) sa volonté de décamper vite des sables chauds de la bande saharo-sahélienne. La téméraire, sanglante et urbaine embuscade (au cœur de la ville de Gao) donne une démentielle dimension à la fanatique combativité des djihadistes et cadenasse de plus en plus Barkhane dans la nasse. Assurément, les conseillers politiques et militaires de l’Elysée sont tracassés par le casse-tête que voici : au milieu du gué, peut-on remballer l’opération Barkhane, alors que le radeau du G 5 Sahel est en carton ?
En effet, le Sénégal est mal placé pour hurler contre une décision d’un organe de la CEDEAO. C’est fort et fier d’un mandat octroyé par la CEDEAO que le chef suprême des armées, Macky Sall, avait fait des Jambars, les fers de lance d’une coalition militaire qui chassa le Gambien Yaya Jammeh. Quand on est disposé à envoyer au casse-pipe (à la mort) des soldats sénégalais sous la bannière communautaire, on a forcément du mal à déchirer un document émanant de la Cour de Justice qui n’est rien d’autre qu’une instance spécialisée de la CEDEAO. Car un mandat de la CEDEAO qui dégage militairement Yaya Jammeh, et une décision d’une juridiction près la CEDEAO qui souligne l’arbitraire dans quelques séquences de la procédure relative à l’emprisonnement de Khalifa Sall, ont une toile de fond juridique et…commune. Le savantissime discours du fécond Professeur Ismaïla Madior Fall n’y change rien. « On peut tout soutenir, sauf l’inconséquence » professait Mirabeau. Pour la netteté de son image et l’éclat de son rayonnement, le Sénégal doit veiller à ce que ses rapports avec les organisations régionales, supranationales et internationales soient exempts de grincements persistants.
Dakar ne peut pas être, à la fois, aux avant-postes et à la queue. Lorsqu’un pays accepte – pour juger Hissène Habré – de mixer des juridictions sénégalaises et des juridictions non sénégalaises dans des Chambres Africaines Extraordinaires; lorsque le Sénégal répète avec justesse et fierté qu’il est le septième Etat contributeur de troupes dans les missions onusiennes de maintien de la paix ; lorsque de valeureux Généraux sénégalais ont eu et ont encore l’honneur de commander des Troupes composées de contingents indiens, péruviens et marocains ; lorsqu’on se rappelle que l’avocat Sidiki Kaba (actuel ministres des Affaires Etrangères) a successivement présidé aux destinées de la FIDH et des Etats-parties de la CPI ; lorsque le mandat du député sénégalais Moustapha Cissé Lo est en cours à la tête du Parlement de la CEDEAO ; le Président Macky Sall et son gouvernement doivent privilégier la place du Sénégal dans le concert des nations et non coller aux crispations domestiques et…dérisoires.
Hier, c’était Aminata Touré, l’amazone de la traque des biens mal acquis qui se moquait de la
décision de la même Cour de Justice de la CEDEAO, en maintenant l’interdiction de sortie du territoire, au détriment de personnalités qui n’étaient ni inculpées, ni détenues ni jugées. Aujourd’hui, c’est un de ses successeurs, Ismaïla Madior Fall, qui disserte éloquemment sur l’arrêt rendu par des juristes africains en poste à Abuja. Vivement que le Sénégal retrouve le vieil et parfait amour avec une organisation d’intégration comme la CEDEAO qui, à l’instar de toute organisation de même type, empiète sur la souveraineté des pays membres. Faute de quoi, le grand discours sur l’intégration africaine – une allocution de bonne facture prononcée lors du Forum d’Assilah, au Maroc, par le Président Macky Sall – sera vite rangée dans le registre des proses creuses. Si le gouvernement du Président Macky Sall veut ignorer constamment et royalement les décisions et autres directives d’Abuja, il devra alors opter pour un « Dakarexit » ou le pendant sénégalais du « Brexit » britannique.
Surgie des entrailles de l’OUA, l’UA a ouvert son 31ème Sommet, dans un pays limitrophe du Sénégal : la Mauritanie. Aussi « machin » mais plus impuissante voire impotente que l’ONU, l’UA offre ses coulisses et ses couloirs au Président français Emmanuel Macron, pour de décisifs conciliabules. Hors tribune mais marge du Sommet de Nouakchott, Paris s’investira intensément dans le devenir du G 5 Sahel qui s’est dégradé et mué en cirque 5 Sahel. Au point d’être moqué de façon sanglante par les terroristes, jusque dans son Quartier Général totalement pulvérisé. Une Force incapable de sécuriser son Etat-major, comment peut-elle – conformément à sa mission première – pacifier les fuseaux Ouest, Centre et Est de ce vaste Sahel ? D’ailleurs, les Présidents Abdelaziz et Idriss Déby expriment, en privé, leur fureur et leur stupeur devant la fragilité grandissante du Mali.
A juste raison ! Comment la porte d’entrée d’un Quartier Général dans un pays en guerre depuis 2012, peut être approchée, abordée et franchie comme la porte de la Maison des Arts et de la Culture de Bamako ? Une entrée non fortifiée par le Génie militaire malien. La bizarrerie est à son comble, quand on sait que la région de Mopti (siège du commandement du G 5 Sahel) est gouvernée par le Général de brigade Sidi Alassane Touré, avant-dernier directeur des services de renseignement maliens et, de surcroit, natif du cercle de Niafunké, au cœur de ce Macina-Peul, en ébullition. La plupart des attachés militaires, en poste à Bamako, sont perplexes. Interrogés par Dakaractu, ces Colonels-diplomates ont répété, à l’unisson, que le Patron du G 5 Sahel, le Général Didier Dacko, reste pourtant le meilleur fantassin et le plus « opérationnel » de l’armée malienne.
A Nouakchott, le Président Emmanuel Macron réitérera, ce lundi, aux cinq chefs d’Etat de cette Force en coton (le cirque 5 Sahel) sa volonté de décamper vite des sables chauds de la bande saharo-sahélienne. La téméraire, sanglante et urbaine embuscade (au cœur de la ville de Gao) donne une démentielle dimension à la fanatique combativité des djihadistes et cadenasse de plus en plus Barkhane dans la nasse. Assurément, les conseillers politiques et militaires de l’Elysée sont tracassés par le casse-tête que voici : au milieu du gué, peut-on remballer l’opération Barkhane, alors que le radeau du G 5 Sahel est en carton ?