La société civile guinéenne veut renouer le fil du dialogue entre gouvernement et opposition.


La première réunion prévue ce lundi 25 juillet 2011 entre le gouvernement et l'opposition a été reportée sine die. Les différents partis avaient été conviés à dialoguer à l'invitation du ministre de l'Administration du territoire. Aucune explication officielle n'a été fournie pour justifier ce report. Cependant, la société civile entame un dialogue avec les institutions. De son côté, le ministre de la Justice est allé rendre visite aux personnes interpellées dans le cadre de l'enquête sur l'attaque de la résidence privée du président Alpha Condé.

La lettre d'invitation du ministre est datée du 22 juillet, trois jours après la tentative d'assassinat contre Alpha Condé. Le motif du report n'est donc pas a priori lié à cette affaire. Il se pourrait que le président guinéen ait decidé d'attendre l'issue d'une concertation menée par la société civile auprès des institutions .
 
Sollicités par l'opposition, des responsables de la société civile rencontrent aujourd'hui des représentants du Conseil économique et social ainsi que du Conseil national de la communication. Ils vont leur soumettre un plan qui doit permettre un dialogue direct entre le gouvernement et l'opposition afin de régler divers contentieux en particulier celui des élections législatives, attendues avant la fin de l'année. 
 
La réunion de ce mardi se tient sous l'égide du Conseil national de transition qui fait office de Parlement. Si elle obtient un consensus des institutions, la proposition de la société civile pourrait apaiser le climat et créer un contexte plus rassurant pour l'opposition. Avant l'attaque de son domicile, le president guinéen s'etait engagé à ouvrir le dialogue avec l'opposition.
 
Depuis l'attaque contre le domicile privé du président guinéen, et à quelques jours de sa visite à la Maison Blanche pour rencontrer Barack Obama, d'autres signaux positifs ont été enregistrés.
 
Le ministre de la Justice, Christian Sow a rendu visite aux personnes arrêtées dans le cadre de l'enquête sur la tentative d'assassinat du chef de l'État guinéen pour s'enquérir de leur état de santé et de leurs conditions de détention à l'escadron de la gendarmerie mobile n°3 de Matam, à Conakry. Il leur a assuré que leurs droits seront respectés.
 
Si les identités de certains détenus sont connues, aucune liste officielle n'a été encore publiée. Les médias d'État mentionnent 38 détenus (25 militaires et 13 civils).  Une annonce qui met fin aux rumeurs qui s'étaient emparées de la capitale guinéenne, avançant entre 60 et 80 arrestations.
 
Parmi les personnes interpellées, les généraux Nouhou Thiam, ancien chef d'état-major de l'armée et Bachir Diallo, ancien directeur de cabinet du président de la transition Sékouba Konaté, le colonel Algassimou Barry et le commandant Sidiki Camara (surnommé « commandant De Gaulle »)
 
Certains détenus pourraient être déférés dès le 28 juillet devant le tribunal.

( Avec RFI ) 
Mardi 26 Juillet 2011