La présidente de Femmes Africa solidarité ne désespère pas d’un retour au calme


La présidente de Femmes Africa solidarité (FAS) Bineta Diop a fait part mercredi à Dakar de sa panique, relativement à la situation du pays, avant d’assurer qu’elle ne désespère pas cependant d’un retour au calme après les violences électorales de ces derniers jours qui ont occasionné des morts et de nombreux blessés dans le pays.

"J’allais toujours dans les foyers de tension en Afrique pour expliquer que cela ne se passe pas comme ça chez nous. Aujourd’hui que ça arrive dans mon pays, je panique", a-t-elle dit, en marge de la cérémonie de lancement du message de paix des femmes de la Plateforme de veille contre les violences.

"Mais, j’espère qu’on a encore des soupapes pour arrêter toutes ces violences qui sévissent et montrer notre capacité à gérer tout cela", a ajouté Mme Diop, chargée de la coordination de la Plateforme regroupant des associations et organisations de femmes actives dans la défense et la protection des droits de la femme et la promotion de la paix.

Des violences ont éclaté dans divers endroits du pays après la validation par le Conseil constitutionnel de la candidature du président sortant Abdoulaye Wade à la présidentielle du 26 février prochain. L’opposition et la société civile regroupées au sein du Mouvement du 23 juin (M23) ont jugé que la candidature de Me Wade à un troisième mandat à la tête du pays n’est pas conforme aux dispositions de la Constitution.

"Le Sénégal avait la chance d’avoir des groupes homogènes, un mélange des ethnies, les familles se marient entre elles. Il ne faut pas perdre cet acquis. Nous devons avoir des interventions rapides pour arrêter ce qui se passe actuellement. Je ne le cache pas, je suis très anxieuse", a dit Bineta Diop.

Ciitée en 2011 parmi les 100 personnalités les influentes dans le monde dont la liste avait été établie par le magazine ’’Time’’, Bineta Diop a indiqué que "rien n’est irréversible" et qu’elle va continuer à mettre la pression sur les leaders politiques pour leur faire entendre raison.

"Plus nous allons vers le jour du scrutin, plus nous voyons la tension monter. Cela veut dire que les signaux d’alerte sont là mais il faut savoir s’arrêter avant qu’il ne soit trop tard", a-t-elle dit, avant d’assurer que les femmes du Sénégal, avec le soutien de leurs sœurs africaines, iront jusqu’au bout pour éviter "l’embrasement de notre pays".

Selon Mme Diop, les femmes ont la légitimité d’agir et elles comptent l’utiliser pour ramener tous les candidats à la table de négociation.

Quatorze prétendants dont deux femmes se disputent le fauteuil présidentiel. La participation à l’élection du président sortant Abdoulaye Wade est contestée par l’opposition qui appelle à des manifestations violemment réprimées par la police.

Depuis le début de la campagne électorale le 5 février dernier, quelque 10 morts ont été dénombrés et plusieurs personnes blessées dans les affrontements qui ont lieu un peu partout à travers le pays.
APS

Mercredi 22 Février 2012
Fidèle GUINDOU