La «gueule» de M. Alain Juppé (Par Mamadou Bamba Ndiaye, député de la mouvance présidentielle)


La «gueule» de M. Alain Juppé (Par Mamadou Bamba Ndiaye, député de la mouvance présidentielle)
Attention, ce titre n’est pas désobligeant. Je l’emprunte à M. Alain Juppé lui-même, ministre français des Affaires étrangères, qui s’exprimait le 2 février 2012 à propos de la loi relative au problème arménien : « Je suis dans une situation où je ferme ma gueule… ».
Prenant connaissance de cette déclaration, j’ai profondément regretté que le ministre n’ait pas adopté la même attitude la veille, au lieu de s’autoriser, devant l’Assemblée nationale française, à réclamer « un passage de génération » à la tête de l’Etat sénégalais. Soyons clairs : je ne récuse pas le devoir d’ingérence en matière de respect des droits de l’homme et des principes démocratiques. Au contraire, il y a là une avancée considérable, porteuse de solidarité et de fraternité humaines, qui nous change de la vieille complicité des gouvernements occidentaux avec ceux qui, au Sénégal notamment, se sont maintenus au pouvoir pendant plusieurs décennies grâce à la fraude électorale, à la répression des opposants et à la négation des libertés d’expression et de manifestation.
Par contre, la demande d’un « passage (forcé ?) de génération » me laisse dubitatif. A ma connaissance, elle ne renvoie à aucun principe juridique universellement admis. Au demeurant, M. Juppé n’est-il pas âgé de 67 ans au moment où de nombreux observateurs de la vie politique française lui prêtent l’ambition « en embuscade » de succéder à l’actuel locataire de l’Elysée, qui est son cadet de 10 ans ? Le passage de génération est certes un phénomène souhaitable et tout à fait inévitable. Mais enfoncer cette porte ouverte à quelques jours d’une campagne électorale, au nom de l’Etat français et devant le Parlement, c’est évidemment dénier, avec une subtilité douteuse, une candidature, la nôtre, en violation manifeste des codes de la bienséance diplomatique.
Ah ! Si Wade avait signé les fameux Ape…
L’opinion sénégalaise ne peut manquer de s’interroger sur les motivations d’une attitude aussi surprenante. Pour ma part, je ne retiendrais pas les explications indexant un complexe de supériorité civilisationnelle. Il est vrai que, trois jours après la sortie de M. Juppé, son collègue de l’Intérieur, M. Claude Guéant, vient de déclarer que « toutes les civilisations ne se valent pas » et que la civilisation occidentale serait « supérieure » aux civilisations musulmanes et africaines (je me permets ici de préciser son expression au vu des exemples qu’il a cités à l’appui de sa thèse : foulard islamique, prières de musulmans dans la rue).
Cette remise à jour en plein 21ème siècle des spéculations fumeuses de Gobineau et Gustave Le Bon est sidérante. Tout aussi sidérante est la réaction de la gauche française dont les porte-parole se sont empressés d’expliquer la déclaration de M. Guéant comme relevant d’une simple « démarche électoraliste », ce qui est une façon de jeter une pudique feuille de vigne sur une plaie béante et purulente, à savoir l’évidence indéniable qu’une fraction significative de la classe gouvernementale française est ouvertement xénophobe.
L’hypothèse que je retiens est fondée sur des variables moins idéologiques et plus terre-à-terre. La France vient de perdre son « triple A » dans un contexte où la crise de la dette souveraine submerge les économies européennes et immerge certains Etats, comme le Portugal, dans une faillite qui est synonyme de dépendance durable vis-à-vis de « civilisations inférieures » comme la Chine. Une modification substantielle des rapports de force internationaux est en cours. Où et comment reprendre pied pour sauvegarder la place de la « civilisation supérieure » dans le monde ? That is the question.
Le président Sarkozy y répondait il y a deux ans à Nice : « L’Afrique est l’avenir de l’Europe (…) Le formidable dynamisme démographique de l’Afrique, ses ressources considérables, en font la principale réserve de croissance ». La question devient alors de savoir comment l’Europe pourrait-elle mettre (ou plutôt remettre) la main sur cette « réserve » qui a été placée sous sa coupe réglée des siècles durant, et que lui disputent aujourd’hui, avec un succès évident, des acteurs nouveaux, pour le plus grand profit des pays africains dont la plupart connaissent une véritable révolution infrastructurelle qui, seule, peut garantir une croissance soutenue et une éradication de la pauvreté et de l’ignorance.
Déstabilisation simultanée de trois pays clés de la Cedeao
Par rapport à cet enjeu, certains aspects de la politique initiée par le président Wade depuis l’alternance de l’an 2000 sont évidemment dérangeants. Il s’agit en particulier du développement de la coopération économique avec les nouveaux acteurs que sont les pays asiatiques émergents, notamment la Chine. Il s’agit aussi du rôle d’animateur qu’il a joué dans l’opposition des pays de la Cedeao à la signature des Accords de partenariat économique (Ape) qui ont été imaginés pour insuffler du sang neuf à une Europe déclinante, par l’utilisation à son profit exclusif des « ressources considérables » de l’Afrique. Rappelons à ce propos la manifestation qu’il avait organisée en janvier 2008 à Bruxelles contre ces accords, dont la signature aurait définitivement ruiné les agriculteurs, appauvri les classes moyennes et hypothéqué les avancées obtenues ces dernières années dans les domaines de l’éducation et de la santé.
Le président Abdoulaye Wade en est bien conscient, lui qui vient de déclarer au meeting d’ouverture de la campagne électorale à Mbacké : « Ils m’en veulent parce que je défends les intérêts du Sénégal et de l’Afrique ». Crime de lèse-majesté ! Le projet de confiscation de l’avenir de l’Afrique n’a pas besoin, à la tête de nos pays, de présidents du profil de Me Wade. Il requiert des présidents béni oui-oui, des guignols et autres pantins, les moins représentatifs, les moins expérimentés et les moins cultivés possibles. Des otages, conscients de devoir leur position non aux suffrages de leurs concitoyens mais à la courte échelle de puissances étrangères. Ce projet porte ainsi en lui une interruption brutale de la démocratisation en cours sur notre continent.
Là sont les véritables enjeux de l’entreprise globale de déstabilisation politique observée simultanément dans les trois pays-clés de la Cedeao que sont le Nigeria, le Mali et le Sénégal. M. Juppé et ses collègues le comprennent : sans un alignement total des pouvoirs politiques africains sur les intérêts européens, l’Afrique risque d’être l’« avenir » … de l’Afrique et non de l’Europe. Nul doute que la « génération » dont ils exigent aujourd’hui l’accession au pouvoir au Sénégal a déjà souscrit des engagements fermes de signature des Ape et de freinage de la coopération avec les puissances émergentes. Mais, comme le disent nos cousins français, il y a loin de la coupe aux lèvres …

Mamadou Bamba Ndiaye, Député, Secrétaire général du Mouvement populaire socialiste (Mps/Selal)


Lundi 6 Février 2012
Namadou Bamba NDIAYE




1.Posté par BARGNY LA MINE le 06/02/2012 14:27
BIEN DIT ET FAIT POUR SA GUEULE A LUI. WE ARE FREE !!!!!
CEPENDANT,
LA COMMUNE DE BARGNY EN DÉFAUT DE PAIEMENT. DEPUIS TROIS MOIS LES AGENTS MUNICIPAUX N'ONT PAS PERÇUS LEURS SALAIRES.
LA DÉLÉGATION SPÉCIALE EST LA BIENVENUE POUR BALAYER LE MAIRE.QUI PAR MÉCHANCETÉ A ÉCARTÉ TOUTES LES COMPÉTENCES POUR S'ENTOURER DE MÉDIOCRES ET MAGOUILLEURS. LA PREUVE : LA BOULANGERIE KARAKI DE MME ALAOUI QUI EST UN T.F. OBSTRUE LA PLACE PUBLIQUE PAR LA FAUTE D'UN MAIRE QUI NARGUE TOUT LE MONDE , QUI NE SAIT PAS COMMENT NÉGOCIER CETTE AFFAIRE..
ON DIRAIT QU'IL N' Y A PAS D'OPPOSANTS A BARGNY.

2.Posté par nabi le 06/02/2012 15:03
ta gueule toi meme monsieur le député parce que tu ne reflètes pas la volonté du peuple mais celui qui te donne la gamelle sale chien alors profites en pendant qu'il est encore temps

3.Posté par Baye Peul le 06/02/2012 16:44
Mais Nabi tu n'as pas besoin de t'emporter devant ce vers de terre qui a même pris la précaution de dire qu'il est député de la mouvance présidentielle et non député du Sénégal. Il défend sa gamelle comme tu dis mais il n'en fait qu'à sa "Gueule". Je pense que ces gens sont à plaindre car s'accrocher comme ils font aprés avoir trahi Mamadou Dia pour répondre , gamelle à la main, à l'appel du ventre lancé par le vieux bouc n'est surement ^pas une position confortable. De toute façon le Sénégal est à la croisée des chemins et pour se maintenir au pouvoir ils n'ont plus d'autres choix que renforcer la répression et c'est là le problème. C'est un pouvoir fini et la phase suivante est le réglement de compte inévitable car trop de mal a été subi par des sénégalais. Ceux qui l'ont compris sont entrain de quitter le bateau comme les rats quittant le navire avant le naufrage. A partir du 1er Mars les choses vont s"'accelerer

4.Posté par malick le 06/02/2012 22:09
qu'elle honte d'ententre un député parler de cette façon,je pense que la peur de perdre son fauteil le 26 et ses privileges qui vont avec l'oblige a parler ainsi. tous ses amis du gouvernement font la meme chose.qui vas remboursés tout cet argent empruntes pour le prestige d,un homme imbu de sa personne (wade) qui soudoie les gens à coup de millions (deputes,militaires)et de milliards religieux alors que les sous regions manque de tout (eau,electricite,telephone,hopital,nourritures)ou les pistes sont defoncées empèchant les gens de ce deplacer.alors oui ces nous sénégalais qui allont remboursés.alors monsieur le depute en parlant d,ingerence dite au peuple ce que vous etes en train de faire de notre beau pays sinon de le vendre aux chinois.



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