Le décès de Serigne Mamoune Niasse, des suites d’une crise cardiaque, a été l’occasion d’une série d’initiatives des candidats à l’élection présidentielle, dans le but inavoué de récupérer les suffrages des fidèles de l’ancien porte-parole de la famille Niasse. Tout commence au moment où le drame est connu, et ce dans la stupeur, car, à part la volonté divine, rien ne laissait présager une si funeste nouvelle, l’home s’étant montré publiquement en pleine forme au moment où il scellait son accord avec Idrissa Seck, une semaine auparavant au Méridien. Le président de la République est parmi les premiers à apprendre la nouvelle du décès de l’homme politique religieux de Kaolack. Tout de suite, il appelle la famille du défunt et propose aux enfants et aux parents de prendre des dispositions adéquates. Ce que la famille décline poliment, arguant qu’elle avait pris toutes les dispositions pour l’organisation des cérémonies funéraires. Le jour des obsèques, c’est un président de la République accompagné de presque tout le gouvernement et des plus hautes autorités parlementaires du Sénégal qui se rend à Kaolack. Il y fait un grand discours, discute en tête-à-tête avec le khalife Général des Niassènes et, dans la foulée, nomme sur place le fils du défunt au Sénat en remplacement de son père. Une annonce qui, convenons-en, n’avait rien d’urgent sauf à donner des gages à la famille Niasse, les convenances liées à ce genre d’instants se limitant à la présentation de condoléances et au départ des lieux. Mais le défunt n’est pas n’importe quel défunt et il avait un poids politique que d’autres ont envie d’additionner au leur. Aux mêmes obsèques il y a aussi Macky Sall qui arrive au moment où Wade fait son allocution, ne le salue pas, quitte les lieux avant que le président ne s’en aille, pour aller à Coutal avant de revenir plus tard auprès de la famille. Mais tout cela n’est rien en regard de l’accueil qu’ a reçu Idrissa Seck alors que ce dernier, bloqué à Paris pour des raisons de grève dans les transports aériens, n’a pu arriver à temps pour assister à l’enterrement de son allié politique. La famille niassène lui a témoigné une attention particulière en ces douloureuses circonstances. L’ancien Premier ministre est arrivé à Kaolack tard dans la nuit du dimanche en provenance directe de Paris. Il s’est rendu immédiatement sur la sépulture de Serigne mamoune Niasse, et est resté éveillé jusqu’à 9 heures du matin. Les enfants du défunt l’ont mené chez le khalife général, afin qu’il lui présente ses condoléances, et ont sollicité des prières pour l’associé politique de leur père décédé, réaffirmant ainsi leur volonté de le soutenir comme leur père le souhaitait. La surprise a été grande lorsque le khalife général, après avoir reçu les condoléances de Idrissa Seck, lui a dit qu’à son tour il lui devait des condoléances qu’il lui a affectivement faites en se rendant sur son lieu de résidence. Mais l’acte le plus significatif aura été le pacte scellé publiquement et physiquement entre les deux fils de Mamoune Niasse et Idrissa Seck, un pacte de fidélité réciproque. Ils ont tenu à marquer ainsi cette alliance comme pour rappeler qu’il y a 5 ans, lors de la présidentielle, l’accord que leur père avait passé avec le candidat Wade avait été bafoué, et que Mamoune Niasse avait été lâché par la suite. C’est ainsi que Idrissa Seck a déclaré que ces manœuvres de récupération étaient indignes et il a rappelé les mises à l’écart successives des alliés de Wade, que ce soit lui-même, ou Moustapha Niasse, ou Macky Sall.
C’est sûr, si une personnalité a reçu un soutien sans faille de la part de la communauté niassène en vue de l’élection présidentielle, c’est bien Idrissa Seck, qui aura bénéficié de sa récente alliance avec le défunt Serigne Mamoune Niasse.
C’est sûr, si une personnalité a reçu un soutien sans faille de la part de la communauté niassène en vue de l’élection présidentielle, c’est bien Idrissa Seck, qui aura bénéficié de sa récente alliance avec le défunt Serigne Mamoune Niasse.