La farce de Bennoo prend fin (le commentaire du jour de Cheikh Yérim Seck).


DAKARACTU.COM  Ci-gît Bennoo Siggil Senegaal, pourrait-on lire en épitaphe d’un mauvais scénario politique. La coalition que personne n’avait voulu accréditer est morte, après bien des convulsions. Les plus perspicaces avaient noté que cette alliance avait tout du mariage de la carpe et du lapin, ce qui s’est révélé exact. Après bien des pas d’un tango ravageur aux yeux d’une opinion déboussolée, les deux ténors de Bennoo viennent publiquement d’annoncer que leurs fiançailles ne pouvaient pas les conduire au mariage. Au grand dam d’un peuple qui avait misé sur eux. Ce que l’on a pu constater, c’est l’impossibilité pour Moustapha Niasse et Ousmane Tanor Dieng de passer au second plan leurs ambitions personnelles et leurs égos surdimensionnés, face au destin de tout un peuple, face aux espérances de renouveau de toute une nation exsangue de tant d’années de tâtonnements libéraux. 19 partis sur 33 ont donné la primeur à Moustapha Niasse et Tanor Dieng a publiquement dit qu’il réfutait leur choix, il a publiquement admis qu’il a été des mois durant l’acteur d’une comédie politique. Ces choix, les Sénégalais les sanctionneront, car les politiciens de l’opposition ont démontré leur décalage d’avec les préoccupations des gens. Ils font même rigoler dans nos chaumières, passent pour de gentils plaisantins au regard des problèmes qui nous assaillent. Ils ont donné raison à leurs contempteurs, en se voulant peureux vis-à-vis de la société civile qui prend de plus en plus de poids dans le landernau politique à la suite des Assises Nationales auxquelles ces partis ne se sont associés que très mollement. De plus, ils ne se sont pas montrés à l’écoute des populations se recroquevillant sur leurs militants fidèles et forcément paramétrés à leurs idées et à leur influence patrimoniale. Bennoo a donc vécu, et c’est tant mieux. Au vu des attaques des candidats les uns contre les autres, on constate que ni Niasse ni Tanor ne font partie des cibles privilégiées. Ils ne comptent même pas, transparents qu’ils sont dans ce débat crucial qui entoure les futures élections présidentielles et législatives déterminantes pour l’avenir de notre pays. Ils ne sont même pas les dindons de la farce. Ils se sont bernés eux-mêmes. En toute inconscience patriotique et en toute inconséquence politique.
Vendredi 2 Décembre 2011