La diplomatie française confirme dakaractu.com


DAKARACTU.COM - Beaucoup d'observateurs, y compris certains de nos lecteurs, avaient critiqué la position de dakaractu.com lorsqu'il a monté deux "unes" successives du weekend autour du désamour qui caractérise les rapports actuels entre la France et le régime d'Abdoulaye Wade. Les faits corroborent ce que nous avions écrit. Le Premier ministre français, François Fillon, a fait une tournée africaine qui l'a conduit au Gabon, au Ghana et en Côte d'Ivoire, ignorant royalement notre pays. Le chef de la diplomatie de l'Hexagone, Alain Juppé, a fait une tournée en Mauritanie, dans le proche voisinage du Sénégal, sans y faire ne serait-ce une escale technique. Ce snobisme de Paris vis-à-vis de Dakar était inimaginable il y a peu.

Devenu une sorte de plaque tournante du "pré-carré français" depuis l'éclatement de la crise politico-miliaire en Côte d'Ivoire, en septembre 2002, Dakar est en passe d'être supplanté par Abidjan dans ce rôle-phare. Plusieurs raisons expliquent cette évolution. La paix revient peu à peu sur les bords de la lagune Ebrié. La Côte d'Ivoire, qui promet de retrouver très bientôt son poids économique et géopolitique, est dirigée par Alassane Ouattara, un ami de longue date de Nicolas Sarkozy, qui entretient d'excellents rapports personnels avec le locataire de l'Elysée. La renaissance ivoirienne coïncide avec une crise politique grave au Sénégal, causée par une volonté de fausser les règles du jeu démocratique lors de l'élection de février 2012. Signe d'une régression démocratique, cette crise a d'autant plus porté atteinte au prestige international de Dakar qu'Abdoulaye Wade n'a jamais jamais joui d'une bonne image aux yeux des autorités françaises et américaines. Il est fort à craindre que le Sénégal fasse l'objet d'un isolement diplomatique croissant si Wade persiste à être candidat à la prochaine présidentielle.   
Lundi 18 Juillet 2011