La crise en Casamance doit être au coeur du débat électoral, dit un militant de la société civile


Le directeur exécutif du Centre de recherche sur le développement et l’appui au partenariat (CERPAD), Kaoussou Sylla, a lancé samedi un appel aux candidats à la présidentielle du 26 février, les exhortant à placer le conflit en Casamance au cœur du débat électoral, pour trouver des solutions.

‘’La question centrale de l’élection présidentielle de 2012 doit être la crise en Casamance et sa résolution’’, a affirmé M. Sylla lors d’un point de presse sur ’’les enjeux de la présidentielle de 2012 : la part de la Casamance dans le débat national’’.

‘’Nous invitons tous les candidats à la présidentielle à décliner leurs propositions de sortie de crise’’, a ajouté M.Sylla, un militant de la société civile locale.

Il estime que la crise en Casamance pose ’’une question identitaire’’ à laquelle il faut répondre en la plaçant au ’’centre du débat national’’ de la campagne électorale.

‘’Depuis 30 ans, des pourparlers ont été initiés entre l’Etat du Sénégal et le MFDC (Mouvement des forces démocratiques de Casamance), mais sans aboutir à un véritable accord entre les deux parties. Il est temps qu’on s’arrête et s’interroge sur les causes de cette crise identitaire’’, a-t-il souligné.

’’Toutes les voies de sortie de crise n’ont pas été explorées ou suffisamment explorées. Le rafistolage ne peut plus prospérer’’, a dit M. Sylla.

‘’L’Etat et le MFDC doivent reconnaitre que la solution n’est pas militaire, mais politique. La crise en Casamance interpelle toute la nation sénégalaise et ne saurait être une affaire des seuls Casamançais’’, a-t-il analysé.

‘’Les conditions d’une négociation sérieuse n’ont jamais été réunies. Les négociations doivent se tenir sous la caution internationale’’, a poursuivi le directeur exécutif du CERPAD.

La Casamance, constituée des régions de Kolda, Sédhiou et Ziguinchor, est le théâtre, depuis 1982, d’affrontements ayant fait de nombreux morts chez les civils, les militaires de l’armée nationale et les rebelles du MFDC.
APS

Samedi 11 Février 2012
Fidèle GUINDOU