L’élection présidentielle sénégalaise qui se profile à l’horizon avec le ballet incessant des candidats donne assurément le prétexte pour réfléchir sur les motivations de ceux qui aspirent à assumer la fonction de président de la République. Bien évidemment, tout citoyen, s’il remplit les conditions définies par la Constitution et le Code électoral, a le droit de présenter sa candidature à une élection présidentielle dans un pays qui se veut démocratique.
Vouloir prendre en charge le destin d’une communauté nationale est une noble ambition. Du reste, c’est l’ambition tout court qui guide inexorablement la vie de toute personne. Ce n’est pas pour rien que le sociologue allemand, Norbert Elias affirmait de façon lapidaire que pour connaitre un individu, il faut connaitre les ambitions auxquelles il tend à réaliser et sa vie n’aura de sens que s’il parvient à les réaliser. Ainsi, les amis d’enfance ou les voisins des candidats déclarés pourraient témoigner, dans une certaine mesure, du caractère logique et cohérent de leur candidature.
Mais il faut reconnaitre que, pour la prochaine élection présidentielle, il existe des candidats fantaisistes et fantasques qui n’ont qu’une simple vision sommaire et parcellaire des responsabilités de président de la République. Ne sont-ils pas téléguidés par une sorte de prédiction mystique ou astrale traduite en ces termes : « Mon enfant, tu seras, un jour, Président dans ce pays » ? Un tel fait ne peut que les projeter résolument dans une fiction présidentielle qui pourrait être assimilée à un simple fantasme. En tout état de cause, nul ne doit être candidat pour des motifs narcissiques et nombrilistes, surtout pas pour « plaire à sa femme » ou pour « faire plaisir à sa famille ». La fonction de Président de la République est trop sérieuse. Elle exclut tout caprice et toute comédie. Et l’élection présidentielle, c’est la rencontre d’une femme ou d’un homme avec son peuple, pour paraphraser le Général De Gaulle.
Ce qui est inquiétant, c’est de voir des candidats déclarés se retirer subitement après avoir suscité soit de l’espoir chez certains, soit de la moquerie chez d’autres. Quelques soient les raisons avancées, cela prouve qu’ils n’ont pas bien pris la mesure, la gravité et la sacralité de la fonction. On ne s’improvise pas Président de la République, on le devient à la suite d’un parcours « politique » honorable ponctué par une volonté ferme de servir honnêtement sa Nation tout en ayant comme sacerdoce de veiller au respect de la dignité des populations qui la composent. Et au bout, la récompense sera forcément une consécration par le sacre électoral du suffrage universel.
Autant dire que les rêves ne suffisent pas pour être candidat à une élection présidentielle. Il faut des dispositions certaines, une bonne organisation soutenue par une équipe dévouée. Demandez à Jacques Chirac(1995) et à Sarkozy(2007) qui ont fait respectivement en deux ans (bien avant les campagnes électorales) le tour de la France des profondeurs. Ou encore à Mitterrand(1981) qui disait sans ambages: « J’ai besoin de cent personnes fidèles et loyales pour conquérir le pouvoir ». Loin de nous, toute comparaison forcenée. A la limite peu importe ! Y-a-t-il du mal à reconnaitre les talents et les compétences de femmes et d’hommes qui ont réussi des choses formidables chez eux ?
Au fond, c’est seul un travail minutieux, bien orchestré et sans amateurisme qui peut créer facilement une adhésion et une sympathie autour d’un candidat. Les citoyens sénégalais ne sont pas du troupeau qu’on peut orienter à tout moment, à l’aide d’un bâton. Donc il faut de la rigueur dans le discours et dans les actes avec une forte conviction éthique empreinte d’humilité (une qualité rare en politique). Surtout ne pas oublier qu’en politique, dire, c’est faire.
Candidats à l’élection présidentielle, méfiez-vous de la flatterie. C’est un piège redoutable qui n’épargne personne. Par consolation ou par mégarde, on tombe facilement dans ce piège. Mêmes ceux qui vous flattent, aujourd’hui, tomberont, demain, eux- aussi, dans ce même piège. Tous ceux qui vous applaudissent dans les manifestations ne voteront pas forcément pour vous. Evitez tout ce qui pourrait alimenter un culte de la personnalité et débarrassez-vous du « je, je, je » ou du « moi, moi, moi » abusif et hypertrophié. Pascal avait bien tiré sur la sonnette d’alarme : « Le Moi est haïssable ». Alors, le « Nous » collectif ne nuit jamais. Au contraire ! « Ensemble tout devient possible !» (Slogan de Sarkozy 2007 » ou « Yes we can !» (Obama en 2008). En effet, on voit nettement qu’un slogan doit-être une idée-force qui fonctionne comme force de mobilisation.
Quelques affiches de nos «supposés » candidats sont pleines d’enseignements. Au hasard et à tout Seigneur, tout Honneur ! Regardons l’affiche du candidat Wade « Gorgui doli nu » (Conception alimentaire du pouvoir ou le Bal des Affamés). Idy4 Président (Une obsession d’être le quatrième président : Désir ardent de pouvoir ou la passion aveugle). Macky 2012(Une personnalisation rampante. Et après 2012, on fait quoi ?). La stature de président de la République, dans une société démocratique, est un combat permanent contre toute tentation autoritaire et messianique.
Alors, Candidats, il vous faut apprendre aussi à sourire davantage. Quel est le leader politique sénégalais qui sourit vraiment en public? Les Sénégalais ont besoin aussi de vos sourires radieux qui les rassurent de votre nature humaine, trop humaine d’ailleurs.
Et si l’on sait que les batailles politiques se gagnent dans l’imaginaire social, il faut alors penser à des slogans de campagne qui parlent concrètement aux Sénégalais, plus particulièrement aux « souffrants », aux « désespérés », aux « veuves » et aux « orphelins ». Voilà des catégories sociales et psychologiques qui constituent la majorité silencieuse et qui rêvent tout simplement qu’on leur allège leurs souffrances, au-delà des discours pompeux et assourdissants d’un « Sénégal émergeant » ou d’une « Vision pour le Sénégal ». La majorité des Sénégalais a un vœu sacré : Vivre Dignement sous le manteau d’un Désir d’Avenir.
Lamine SOUANE
lamine.souane@laposte.net
Vouloir prendre en charge le destin d’une communauté nationale est une noble ambition. Du reste, c’est l’ambition tout court qui guide inexorablement la vie de toute personne. Ce n’est pas pour rien que le sociologue allemand, Norbert Elias affirmait de façon lapidaire que pour connaitre un individu, il faut connaitre les ambitions auxquelles il tend à réaliser et sa vie n’aura de sens que s’il parvient à les réaliser. Ainsi, les amis d’enfance ou les voisins des candidats déclarés pourraient témoigner, dans une certaine mesure, du caractère logique et cohérent de leur candidature.
Mais il faut reconnaitre que, pour la prochaine élection présidentielle, il existe des candidats fantaisistes et fantasques qui n’ont qu’une simple vision sommaire et parcellaire des responsabilités de président de la République. Ne sont-ils pas téléguidés par une sorte de prédiction mystique ou astrale traduite en ces termes : « Mon enfant, tu seras, un jour, Président dans ce pays » ? Un tel fait ne peut que les projeter résolument dans une fiction présidentielle qui pourrait être assimilée à un simple fantasme. En tout état de cause, nul ne doit être candidat pour des motifs narcissiques et nombrilistes, surtout pas pour « plaire à sa femme » ou pour « faire plaisir à sa famille ». La fonction de Président de la République est trop sérieuse. Elle exclut tout caprice et toute comédie. Et l’élection présidentielle, c’est la rencontre d’une femme ou d’un homme avec son peuple, pour paraphraser le Général De Gaulle.
Ce qui est inquiétant, c’est de voir des candidats déclarés se retirer subitement après avoir suscité soit de l’espoir chez certains, soit de la moquerie chez d’autres. Quelques soient les raisons avancées, cela prouve qu’ils n’ont pas bien pris la mesure, la gravité et la sacralité de la fonction. On ne s’improvise pas Président de la République, on le devient à la suite d’un parcours « politique » honorable ponctué par une volonté ferme de servir honnêtement sa Nation tout en ayant comme sacerdoce de veiller au respect de la dignité des populations qui la composent. Et au bout, la récompense sera forcément une consécration par le sacre électoral du suffrage universel.
Autant dire que les rêves ne suffisent pas pour être candidat à une élection présidentielle. Il faut des dispositions certaines, une bonne organisation soutenue par une équipe dévouée. Demandez à Jacques Chirac(1995) et à Sarkozy(2007) qui ont fait respectivement en deux ans (bien avant les campagnes électorales) le tour de la France des profondeurs. Ou encore à Mitterrand(1981) qui disait sans ambages: « J’ai besoin de cent personnes fidèles et loyales pour conquérir le pouvoir ». Loin de nous, toute comparaison forcenée. A la limite peu importe ! Y-a-t-il du mal à reconnaitre les talents et les compétences de femmes et d’hommes qui ont réussi des choses formidables chez eux ?
Au fond, c’est seul un travail minutieux, bien orchestré et sans amateurisme qui peut créer facilement une adhésion et une sympathie autour d’un candidat. Les citoyens sénégalais ne sont pas du troupeau qu’on peut orienter à tout moment, à l’aide d’un bâton. Donc il faut de la rigueur dans le discours et dans les actes avec une forte conviction éthique empreinte d’humilité (une qualité rare en politique). Surtout ne pas oublier qu’en politique, dire, c’est faire.
Candidats à l’élection présidentielle, méfiez-vous de la flatterie. C’est un piège redoutable qui n’épargne personne. Par consolation ou par mégarde, on tombe facilement dans ce piège. Mêmes ceux qui vous flattent, aujourd’hui, tomberont, demain, eux- aussi, dans ce même piège. Tous ceux qui vous applaudissent dans les manifestations ne voteront pas forcément pour vous. Evitez tout ce qui pourrait alimenter un culte de la personnalité et débarrassez-vous du « je, je, je » ou du « moi, moi, moi » abusif et hypertrophié. Pascal avait bien tiré sur la sonnette d’alarme : « Le Moi est haïssable ». Alors, le « Nous » collectif ne nuit jamais. Au contraire ! « Ensemble tout devient possible !» (Slogan de Sarkozy 2007 » ou « Yes we can !» (Obama en 2008). En effet, on voit nettement qu’un slogan doit-être une idée-force qui fonctionne comme force de mobilisation.
Quelques affiches de nos «supposés » candidats sont pleines d’enseignements. Au hasard et à tout Seigneur, tout Honneur ! Regardons l’affiche du candidat Wade « Gorgui doli nu » (Conception alimentaire du pouvoir ou le Bal des Affamés). Idy4 Président (Une obsession d’être le quatrième président : Désir ardent de pouvoir ou la passion aveugle). Macky 2012(Une personnalisation rampante. Et après 2012, on fait quoi ?). La stature de président de la République, dans une société démocratique, est un combat permanent contre toute tentation autoritaire et messianique.
Alors, Candidats, il vous faut apprendre aussi à sourire davantage. Quel est le leader politique sénégalais qui sourit vraiment en public? Les Sénégalais ont besoin aussi de vos sourires radieux qui les rassurent de votre nature humaine, trop humaine d’ailleurs.
Et si l’on sait que les batailles politiques se gagnent dans l’imaginaire social, il faut alors penser à des slogans de campagne qui parlent concrètement aux Sénégalais, plus particulièrement aux « souffrants », aux « désespérés », aux « veuves » et aux « orphelins ». Voilà des catégories sociales et psychologiques qui constituent la majorité silencieuse et qui rêvent tout simplement qu’on leur allège leurs souffrances, au-delà des discours pompeux et assourdissants d’un « Sénégal émergeant » ou d’une « Vision pour le Sénégal ». La majorité des Sénégalais a un vœu sacré : Vivre Dignement sous le manteau d’un Désir d’Avenir.
Lamine SOUANE
lamine.souane@laposte.net
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