DAKARACTU.COM Les Lions de la Téranga ont reçu hier après midi le drapeau national des mains du chef de l’Etat, avant d’aller rejoindre le Gabon et la Guinée Equatoriale où ils doivent disputer la Coupe d’Afrique des nations (CAN) du football. Nous allons vivre avec eux deux semaines de passions extrêmes qui vont nous rappeler les années de bonheur de 2002 où nous avions atteint et la finale de la CAN au Mali et les quarts de finale au Mondial. Les Sénégalais ne sont jusqu’à présent jamais redescendus de leur nuage euphorisant, malgré de lourdes déconvenues lors de toutes les autres expéditions auxquelles nos lions ont pris part. Ce n’est pas pour rien que le chef de l’Etat, très en verve, leur a rappelé que « la flamme de 2002 est toujours dans le cœur des Sénégalais». A bon entendeur… Salut ! L’Etat sénégalais n’a pas lésiné sur les moyens. Primes payées et budget conséquent de plus d’un milliard et demi mis à la disposition de notre équipe nationale ! Jamais une équipe depuis 2002 n’a donné autant à espérer d’une victoire finale. C’est pourtant la CAN de tous les dangers. Mais aussi pour certains de tous les espoirs. Du 21 janvier au 10 février, nous allons être happés par le petit écran et suivre comme un seul homme toutes les parties de nos représentants. Le M23, qui a décidé de mobiliser entre le 23 et le 29 janvier toute la population, risque de voir cette mobilisation s’essouffler en cas de parcours euphorisant de nos lions. Lesquels, en cas de victoire finale, feraient passer une décision favorable à Wade du Conseil constitutionnel au second plan et porteraient certainement le chef de l’Etat, qui avait dit « j’ai joué, j’ai gagné » en 2002, aux nues et au pinacle présidentiel. A contrario, une élimination ferait monter l’amertume et risquerait de déchaîner les foules qui n’auraient plus d’exutoire à leur disposition, pour affronter des jours difficiles à vivre dans un pays exsangue et démobilisé, à la limite de la désespérance. Wade compte sur Niang et ses camarades pour tisser des liens d’unité nationale. Ce qui ne veut pas dire pour autant que l’opposition espère une défaite de nos lions, qui ferait passer Wade pour un porte-malheur qui ne nous mène que de défaites en désillusions. Le Sénégal doit être capable de gagner et une CAN et une crédibilité institutionnelle. C’est le pari heureux que tous espèrent ici.
La CAN 2012 en pleine campagne électorale, opium ou brasier du peuple ? (le commentaire du jour de Cheikh Yérim Seck)
Mercredi 18 Janvier 2012