Le 26 février 2012, les citoyens sénégalais voteront pour élire le président de la République.
Il en sera ainsi, si seulement nous parvenons à maintenir la paix sociale et la sécurité des personnes et des biens. Dans un passé récent, ce qui apparait aujourd’hui comme une éventualité, était une quasi- certitude parce que le front politique était habituellement marqué par la sérénité des acteurs. Si nous nous interrogeons aujourd’hui, non pas sur l’incertitude à organiser des élections présidentielles à terme échu, mais sur le climat de sécurité et de paix qui prévaudra, c’est parce que la démocratie sénégalaise est réellement malade. Elle est victime de la surenchère érigée en discours-programme par les hommes politiques qui aspirent à conduire les destinées de ce pays.
Les citoyens ont une conscience collective latente, qui les pousse à réclamer de l’Etat, le droit : à un travail, à un habitat salubre, à un meilleur système de santé, à une bonne éducation pour leurs enfants, à la liberté, à la justice et à la paix. Cependant, ils ne sont pas nécessairement outillés pour comprendre et pour structurer l’ensemble des paramètres qui modèlent cette conscience populaire.
Il revient aux hommes politiques, d’avoir une parfaite compréhension des besoins et des préoccupations du peuple et de les traduire de façon cohérente en concept, en opinion, afin que celui-ci se reconnaisse, à travers leurs discours ou leurs programmes.
L’incapacité de l’homme politique sénégalais à dépasser ses propres ressentiments pour se situer au dessus de la mêlée, est porteuse de germes dommageables à l’œuvre d’édification de la nation sénégalaise en construction.
Si nous ne prenons garde, le Sénégal basculera dans des troubles majeurs et dans l’instabilité. Ce sera alors, la mort de l’exception sénégalaise, en terme stabilité politique et de vitrine de la démocratie en Afrique sub-saharienne. Si cela survenait, la classe politique nationale en porterait la responsabilité devant l’histoire.
Ce patrimoine sociologique n’est pas une œuvre spontanée ni le fruit du hasard. C’est la somme de consensus, d’acceptation de l’autre, de tolérance sociale, de définition de valeurs éducatives traditionnelles préservées, de comportements républicains d’autorités politiques, administratives et religieuses. En d’autres termes, elle est le résultat de la sédimentation d’apports de plusieurs générations, de sénégalais, qui ont patiemment construit la nation sénégalaise unie dans sa diversité. Personne n’a le droit, de détruire cet héritage démocratique légué par les devanciers.
La concorde nationale dont bénéficient les sénégalais est un bien très précieux que nous devons tous sauvegarder ; d’autant plus que la région ouest africaine vit une instabilité chronique depuis une vingtaine d’années.
La démocratie, consubstantielle de la liberté d’expression, est comprise par certains compatriotes, comme un espace où la virulence dans le propos, l’arrogance dans le comportement, l’injure et l’insulte envers les autres, la violence dans les actes, constituent les seuls modes d’affirmation de soi. Il y a une explication à cette pauvreté du discours politique.
L’inexistence de formation politique au profit des militants et des futurs dirigeants des partis politiques en est la principale cause. Ceux qui adhèrent dans les partis politiques ne suivent plus un cursus politique normal, de militant à la base, avant de devenir cadres en politique. La plupart sont des analphabètes politiques ; même s’ils se revêtent du manteau de cadres, parce que détenteurs de diplômes académiques. Ainsi, dans les partis politiques, les militants les plus téméraires, les plus loquaces et les activistes, passent du stade de recrue-débutant, à celui de commandant, et se croient de facto, porteur d’un destin national. La majeur partie, de ceux qui parlent au nom des formations politiques, ne comprennent ni la doctrine ni l’idéologie des partis où ils militent. Cette carence a eu deux conséquences dommageables sur l’organisation de l’espace politique national.
Premièrement, ledit espace est pollué par la prolifération de partis, qui naissent des flancs de partis-originels parce que les dirigeants sont incapables de surpasser leurs contradictions internes, qui souvent ne sont ni doctrinaires ni idéologiques mais souvent crypto-personnel.
Deuxièmement, les partis satellites ont piégé les formations politiques les plus significatives, en les enfermant dans des coalitions bâties sur des bases qui jurent avec la proximité idéologique ou des identités programmatiques. Les partis nains, ont besoin, comme les mouches de coche, de s’accrocher sur des supports plus solides et plus visibles. L’effet du nombre faisant le reste, les grands partis finissent par perdre petit à petit leur capacité de prise de décision autonome au profit du sacro-saint consensus de groupe.
Cette perte d’autonomie, en conditionnant toute prise de position, qui en principe devait engager les formations politiques individuellement pris, est l’un des facteurs bloquants dialogue politique.
Les antagonismes et les adversités exacerbées, favorisent l’instinct de conservation. Plus la coalition est numériquement importante, plus les partis membres se sentent sécurisés en tant qu’élément du groupe. Les petits partis ont tellement compris cela, qu’ils continuent de souffler sur les braises.
Pour nous citoyens, il est inconcevable, que des hommes qui ambitionnent de présider aux destinées de la nation, soient incapables de se placer au dessus de la mêlée pour se parler et œuvrer pour la sauvegarde de la paix sociale. Autant le parti au pouvoir a l’obligation de garantir aux citoyens la paix et la sécurité, autant l’opposition doit favoriser la pacification du front social pour accéder aux affaires dans un contexte propice au travail
Les acteurs doivent pouvoir s’accorder donc, sur un consensus minimum, entre pouvoir et opposition. Aujourd’hui, la classe politique prend en otage la population sénégalaise par une surenchère qui en dit long sur leurs aptitudes à apprécier correctement le contexte politique dans lequel nous évoluons.
Le refus de se rencontrer et de se parler, est un aveu implicite de faiblesse. L’argument souvent avancé par les uns et par les autres, est le manque de confiance à la partie adverse. A l’analyse, cet argument n’est pas pertinent. En effet, on ne peut pas vouloir revêtir le manteau de leader politique et refuser l’affrontement dialectique et discursif. Dans un dialogue politique, aucune partie ne pourra imposer à l’autre sa volonté. Au tour de la table de négociation, on accepte ou refuse ce que l’autre propose, mais au moins on se parle.
Le refus de dialogue peut être aussi interpréter par les observateurs, comme une manque de confiance en soi ou à la faiblesse des arguments à opposer à l’autre.
Cette responsabilité non assumée, place les dirigeants politiques à la remorque des hommes se réclamant de la société civile, qui occupent le champ politique laissé vacant, sans avoir l’expertise qui convient. Il en résulte, un dérèglement général du système, par l’inversion des rôles.
Les uns et les autres ont ainsi pris la fâcheuse habitude de porter les contradictions entre camps politiques, devant les chancelleries occidentales installées à Dakar. Cette démarche pourrait se retourner demain contre le Sénégal en tant qu’Etat souverain. Pourquoi alors continuer à impliquer systématiquement les ambassades et les capitales occidentales, aux combats politiques qui ne concernent que le Sénégal et les sénégalais ?
Que ceux agissent ainsi, ne viennent pas demain, se plaindre d’une ingérence intempestive des dirigeants des pays occidentaux, auprès de qui, ils croient trouver directives ou injonctions en défaveurs de leurs adversaires.
Les actes posés par les puissances occidentales depuis la disparition de l’URSS, notamment ceux, concernant le Soudan, par la remise en cause de l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation et le soutien militaire massif, apporté à la rébellion Libyenne, commandent à tout dirigeant africain de se préoccuper à la fois de la sauvegarde la souveraineté nationale et de la démocratie.
Aujourd’hui l’image du Sénégal est sérieusement écornée par la faute des politiques. Les hauts dirigeants doivent se convaincre que ce jeu de massacre, fait d’invectives et de dénonciations, résultant principalement de considérations crypto-personnel, ne profitera à personne; mais fera perdre au Sénégal le respect et la considération dont il jouissait en Afrique.
Secrétaire général section PDS
Il en sera ainsi, si seulement nous parvenons à maintenir la paix sociale et la sécurité des personnes et des biens. Dans un passé récent, ce qui apparait aujourd’hui comme une éventualité, était une quasi- certitude parce que le front politique était habituellement marqué par la sérénité des acteurs. Si nous nous interrogeons aujourd’hui, non pas sur l’incertitude à organiser des élections présidentielles à terme échu, mais sur le climat de sécurité et de paix qui prévaudra, c’est parce que la démocratie sénégalaise est réellement malade. Elle est victime de la surenchère érigée en discours-programme par les hommes politiques qui aspirent à conduire les destinées de ce pays.
Les citoyens ont une conscience collective latente, qui les pousse à réclamer de l’Etat, le droit : à un travail, à un habitat salubre, à un meilleur système de santé, à une bonne éducation pour leurs enfants, à la liberté, à la justice et à la paix. Cependant, ils ne sont pas nécessairement outillés pour comprendre et pour structurer l’ensemble des paramètres qui modèlent cette conscience populaire.
Il revient aux hommes politiques, d’avoir une parfaite compréhension des besoins et des préoccupations du peuple et de les traduire de façon cohérente en concept, en opinion, afin que celui-ci se reconnaisse, à travers leurs discours ou leurs programmes.
L’incapacité de l’homme politique sénégalais à dépasser ses propres ressentiments pour se situer au dessus de la mêlée, est porteuse de germes dommageables à l’œuvre d’édification de la nation sénégalaise en construction.
Si nous ne prenons garde, le Sénégal basculera dans des troubles majeurs et dans l’instabilité. Ce sera alors, la mort de l’exception sénégalaise, en terme stabilité politique et de vitrine de la démocratie en Afrique sub-saharienne. Si cela survenait, la classe politique nationale en porterait la responsabilité devant l’histoire.
Ce patrimoine sociologique n’est pas une œuvre spontanée ni le fruit du hasard. C’est la somme de consensus, d’acceptation de l’autre, de tolérance sociale, de définition de valeurs éducatives traditionnelles préservées, de comportements républicains d’autorités politiques, administratives et religieuses. En d’autres termes, elle est le résultat de la sédimentation d’apports de plusieurs générations, de sénégalais, qui ont patiemment construit la nation sénégalaise unie dans sa diversité. Personne n’a le droit, de détruire cet héritage démocratique légué par les devanciers.
La concorde nationale dont bénéficient les sénégalais est un bien très précieux que nous devons tous sauvegarder ; d’autant plus que la région ouest africaine vit une instabilité chronique depuis une vingtaine d’années.
La démocratie, consubstantielle de la liberté d’expression, est comprise par certains compatriotes, comme un espace où la virulence dans le propos, l’arrogance dans le comportement, l’injure et l’insulte envers les autres, la violence dans les actes, constituent les seuls modes d’affirmation de soi. Il y a une explication à cette pauvreté du discours politique.
L’inexistence de formation politique au profit des militants et des futurs dirigeants des partis politiques en est la principale cause. Ceux qui adhèrent dans les partis politiques ne suivent plus un cursus politique normal, de militant à la base, avant de devenir cadres en politique. La plupart sont des analphabètes politiques ; même s’ils se revêtent du manteau de cadres, parce que détenteurs de diplômes académiques. Ainsi, dans les partis politiques, les militants les plus téméraires, les plus loquaces et les activistes, passent du stade de recrue-débutant, à celui de commandant, et se croient de facto, porteur d’un destin national. La majeur partie, de ceux qui parlent au nom des formations politiques, ne comprennent ni la doctrine ni l’idéologie des partis où ils militent. Cette carence a eu deux conséquences dommageables sur l’organisation de l’espace politique national.
Premièrement, ledit espace est pollué par la prolifération de partis, qui naissent des flancs de partis-originels parce que les dirigeants sont incapables de surpasser leurs contradictions internes, qui souvent ne sont ni doctrinaires ni idéologiques mais souvent crypto-personnel.
Deuxièmement, les partis satellites ont piégé les formations politiques les plus significatives, en les enfermant dans des coalitions bâties sur des bases qui jurent avec la proximité idéologique ou des identités programmatiques. Les partis nains, ont besoin, comme les mouches de coche, de s’accrocher sur des supports plus solides et plus visibles. L’effet du nombre faisant le reste, les grands partis finissent par perdre petit à petit leur capacité de prise de décision autonome au profit du sacro-saint consensus de groupe.
Cette perte d’autonomie, en conditionnant toute prise de position, qui en principe devait engager les formations politiques individuellement pris, est l’un des facteurs bloquants dialogue politique.
Les antagonismes et les adversités exacerbées, favorisent l’instinct de conservation. Plus la coalition est numériquement importante, plus les partis membres se sentent sécurisés en tant qu’élément du groupe. Les petits partis ont tellement compris cela, qu’ils continuent de souffler sur les braises.
Pour nous citoyens, il est inconcevable, que des hommes qui ambitionnent de présider aux destinées de la nation, soient incapables de se placer au dessus de la mêlée pour se parler et œuvrer pour la sauvegarde de la paix sociale. Autant le parti au pouvoir a l’obligation de garantir aux citoyens la paix et la sécurité, autant l’opposition doit favoriser la pacification du front social pour accéder aux affaires dans un contexte propice au travail
Les acteurs doivent pouvoir s’accorder donc, sur un consensus minimum, entre pouvoir et opposition. Aujourd’hui, la classe politique prend en otage la population sénégalaise par une surenchère qui en dit long sur leurs aptitudes à apprécier correctement le contexte politique dans lequel nous évoluons.
Le refus de se rencontrer et de se parler, est un aveu implicite de faiblesse. L’argument souvent avancé par les uns et par les autres, est le manque de confiance à la partie adverse. A l’analyse, cet argument n’est pas pertinent. En effet, on ne peut pas vouloir revêtir le manteau de leader politique et refuser l’affrontement dialectique et discursif. Dans un dialogue politique, aucune partie ne pourra imposer à l’autre sa volonté. Au tour de la table de négociation, on accepte ou refuse ce que l’autre propose, mais au moins on se parle.
Le refus de dialogue peut être aussi interpréter par les observateurs, comme une manque de confiance en soi ou à la faiblesse des arguments à opposer à l’autre.
Cette responsabilité non assumée, place les dirigeants politiques à la remorque des hommes se réclamant de la société civile, qui occupent le champ politique laissé vacant, sans avoir l’expertise qui convient. Il en résulte, un dérèglement général du système, par l’inversion des rôles.
Les uns et les autres ont ainsi pris la fâcheuse habitude de porter les contradictions entre camps politiques, devant les chancelleries occidentales installées à Dakar. Cette démarche pourrait se retourner demain contre le Sénégal en tant qu’Etat souverain. Pourquoi alors continuer à impliquer systématiquement les ambassades et les capitales occidentales, aux combats politiques qui ne concernent que le Sénégal et les sénégalais ?
Que ceux agissent ainsi, ne viennent pas demain, se plaindre d’une ingérence intempestive des dirigeants des pays occidentaux, auprès de qui, ils croient trouver directives ou injonctions en défaveurs de leurs adversaires.
Les actes posés par les puissances occidentales depuis la disparition de l’URSS, notamment ceux, concernant le Soudan, par la remise en cause de l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation et le soutien militaire massif, apporté à la rébellion Libyenne, commandent à tout dirigeant africain de se préoccuper à la fois de la sauvegarde la souveraineté nationale et de la démocratie.
Aujourd’hui l’image du Sénégal est sérieusement écornée par la faute des politiques. Les hauts dirigeants doivent se convaincre que ce jeu de massacre, fait d’invectives et de dénonciations, résultant principalement de considérations crypto-personnel, ne profitera à personne; mais fera perdre au Sénégal le respect et la considération dont il jouissait en Afrique.
Secrétaire général section PDS