L’injustice prend le dessus sur la légalité et la justice au Sénégal


« Dire la vérité c’est être libre »

Saint Jean
Nous avions suivi de très loin les rebellions du Printemps arabe. Les Egyptiens et Tunisiens ont repris leur souveraineté confisquée durant des années. La violence avec laquelle ils avaient procédé nous avait meurtri entant qu’africains, solidaires que nous étions de nos frères. Ils n’avaient cependant pas d’autres choix. La violence, malheureusement, s’imposait.
Aujourd’hui, cette même injustice qui avait rebellé nos frères tunisiens et égyptiens, est manifeste dans notre pays. Peut-on échapper à cette violence qui nous avait meurtris et qui c’était déroulée sous d’autres horizons ?
Ce que nous appelons aujourd’hui l’affaire Barthélimy Dias nous sert de prétexte pour rappeler toutes les injustices subies par le peuple sénégalais et toutes les maladresses commises par notre justice et notre police.
En droit pénal on nous apprend qu’en valeur absolue, la valeur de l’agressé est supérieur à celle de l’agresseur. Barthélémy Dias a été par conséquent, agressé jusque dans sa propre mairie qui plus est une institution. Avait-il d’autres choix que de se défendre face à l’armada des nervis, venus pour le malmener ? Qu’en est-il des commanditaires nullement inquiétés ? Que peut-on espérer aujourd’hui de notre justice et de notre police qui ont, à plusieurs occasions, prouvé leurs docilités et leurs partis pris ?
La réponse à ces questions compte tenu de la décision du doyen des juges nous désole.
L’histoire nous enseigne que les commanditaires de l’assassinat de Me Seye ont été élargis de prison. Cette même histoire nous enseigne que les commanditaires de la tentative d’assassinat de Talla Sylla court encore les rues, que les pilleurs de l’As et 24H Chrono connus sont aujourd’hui haut perchés dans les arcanes du pouvoir. Le meurtrier de Malick Bâ qui a fini par bénéficier de la légitime défense est semble t il promu. Ces faits ne nous rassurent guère et nous exposent tous autant que nous sommes.

Il s’avère, par conséquent, certain que ceux qui ont envoyé les nervis menacés l’intégrité des habitants de la Sicap Mermoz - Baobab et des travailleurs de cette mairie dont Barthélimy Dias sont du côté du pouvoir. Ont-ils été inquiétés ? Ont-ils connus autant de pressions que celui que l’on accuse d’homicide volontaire ? Barthélimy n’a-t-il pas fait que se défendre et défendre sa mairie ? Aurait-il fusillade et mort d’hommes s’il n’avait pas été provoqué par des nervis armés ?
Dans cette affaire, des noms sont cités (un garde du corps du Président de la République, Abdoulaye Wade et le fils de l’Administrateur du PDS – Parti au pouvoir) qui sont introuvables. La machination est dans cette affaire énorme et frise le ridicule.

Dans la théorie de la loi, personne ne peut se prévaloir d’être au dessus de celle ci, mais dans la pratique au Sénégal des hommes et des femmes ont le droit de piller et de tuer et d’autres régis par la même loi n’ont pas la possibilité de se défendre alors que la justice et la police ont fini par montrer leur incapacité à servir de protection aux sénégalais lambda. Où est dans tout ça l’état de droit ? La justice et la police sont instrumentalisées. Les membres et affiliés du parti au pouvoir (PDS) ont le droit de faire tout ce que la loi réprime et cette même loi les sert plus que ceux qu’ils assaillent, piétinent et bastonnent parfois à mort.

Nous sommes certes des légalistes, mais face à la situation actuelle avons-nous le droit de laisser cette injustice continuer ? L’intégrité d’honnêtes citoyens est menacée là où notre justice et notre police se mettent du côté des délinquants. Qu’avons-nous à espérer de cette situation ? Nous désolé certes, mais aussi agir pour y mettre un terme.
Pour toutes ces raisons et tant d’autres, DEBOUT, nous devons (et il est temps) savoir mettre fin à ce vacarme qui désole tous les dignes fils de ce pays. C’est alors à notre tour de retrouver notre souveraineté confisquée et de mettre hors d’état de nuire tous les délinquants à colle blanc !
Qu’ils n’oublient surtout pas qu’ils devront nous rendre des comptes le moment venu puisque du tort ils en ont causé à plus d’un dans ce pays.
Abdou Kebe

Le déçu de l’alternance
Jeudi 29 Décembre 2011