L’heure de vérité aurait-elle sonné pour Moustapha Niasse ?


On nous parle souvent de ce miracle qui est supposé se produire dans l’échiquier politique du Sénégal, un sang neuf, un inconnu de la scène politique, un nouvel acteur qui boostera l’économie et fera de notre agriculture un modèle d’accroissement, futur miroir des pays en voie de développement. Ceux qui le disent sont souvent déconnectés des réalités du Sénégal car son histoire n’acceptera jamais, et en aucune manière, qu’un novice, même disposant de tous les diplômes du monde, tenir les commandes du bateau qu’est le Sénégal.

D’autres ignorent le bourbier où notre gouvernement s’est engouffré et conçoivent mal l’idée de la chaise éjectable sur laquelle ce pouvoir s’est aisément logé et se disent même que le pouvoir en place est indétrônable et ses racines qui ont poussé un peu partout, même prenant souvent leurs indépendances, ont dans les deux cas une position de favori. Et pourtant 2012 se présente autrement et les signaux qui le régissent sont cryptés et ne le décode pas qui veut.

Les surprises seront nombreuses en 2012, surtout chez ceux qui se sont anticipé récemment, se précipitant sans état d’âme pour installer leur état-major dans un Palais imaginaire, pensant que les jeux sont déjà faits car les foules les suivent partout ; cependant tout comme l’histoire, la foule non plus n’aime pas l’injustice, et ce n’est pas parce que tu vis dans l’injustice, que cette foule devrait faire de toi son futur dirigeant. Bien au contraire, elle se complaira à te suivre pour te consoler, vidant son sac de reconnaissance, avant de porter son choix sur le plus apte à être aux commandes.

Portrait du plus apte à être aux commandes

D’abord il se doit d’être un fédérateur, respectant les fondamentaux de la laïcité, être encré profondément dans la spiritualité pour ensuite pouvoir pardonner et tolérer quand il sera en face de ses perpétuels détracteurs, car il n’en manquera point. Il doit maitriser parfaitement l’histoire de nos cultures et être doté d’une courtoisie exceptionnelle, sans aucune arrogance.

Il devra, avec les moyens de l’état, connaitre les hommes biens et ceux dont le comportement laisse à désirer, et communiquer avec toutes les couches sociales sans jamais blesser, comme un sage averti, pansant les plaies de sa communauté avec douceur, tout en gardant bien sûr son autorité et toute sa personnalité d’homme intègre.

Il devra aussi dans sa quiétude et dans son attachement aux respects de l’être humain et aux valeurs de ce dernier, ne jamais être un otage d’un quelconque camp, d’un groupe de personnes, ou d’un individu tout court. Il aura ainsi l’obligation de disposer d’un bagage intellectuel et des compétences diplomatiques pour mieux servir son pays avec un talent d’équilibriste remarquable, voir qui il veut, consulter qui il veut et instaurer autour de lui le respect et la respectabilité.

Il devra aussi être à la fois le miroir de tout un chacun et le reflet de la délivrance tant attendue. Il va sans dire que pour être au chevet du peuple meurtri par un gouvernement qui, comme la peste il fût un temps, est malheureusement devenu sans équivoque le fléau de notre nation, son état de santé physique et intellectuelle ne doit laisser supposer aucune carence.

Martyr dans l’âme, ses perspectives doivent à tout prix être en adéquation avec ce désir de miracle qui nourrit chaque fils de ce pays depuis plus d’une décennie.

Sa témérité, son charisme et son sens de l’équité et de la justice devront indubitablement être ses principales qualités pour remettre sur pied une constitution méconnaissable, parce que sans cérémonie, tripatouillée, bafouée et instrumentalisée par un régime sans âme.

Voilà ce que nous attendons de ce futur président, un père pour tous les sénégalais, car depuis 2000 nous sommes orphelins, aucune autorité autour de l’idéologie d’une république saine, aucune sensibilité pour la protection des citoyens, nous souffrons, nous sommes anémiés. Notre peuple n’a plus le droit à la parole et pire encore, il est sans arrêt ramené à « l’ordre » par des instances supposées défendre ce même droit. Ordre disons-le, fixé par des donneurs de leçons, leçons données sous la base de morales taillées sur mesure pour leur image de nervis impétueux. Voilà nos insuffisances, le peuple est devenu par la volonté de ses gouvernants moribonds, délaissé et marginalisé.

Qu’il se prépare alors à vivre ses dernières heures dans cette opposition républicaine, qu’il s’installe dès à présent dans ses habits de président car il n’aura aucun répit. Une tache lourde l’attend, un nettoyage profond qui nécessitera beaucoup d’intelligence, une gestion rigoureuse qui demande beaucoup de rigueur et d’abnégation. Le chantier est certes énorme, mais pas impossible à réaliser pour le futur locataire du palais présidentiel. Il devra impérativement, avec l’appui de tout un peuple, avoir les coudées franches pour venir à bout de l’asphyxie qui a fini de gagner les sénégalais et ceci dans une large mesure.

Source:assirou.net
Jeudi 15 Décembre 2011