L’Economie du Sénégal selon FMI: revue à la baisse de la croissance à 4,1%, hausse de l’inflation à 6,5%, 550 milliards Fcfa de subventions à l’énergie jugées coûteuses.


Le Fonds monétaire international (Fmi) a procédé conjointement, ce 24 octobre, avec le ministère des finances et du budget à la restitution des conclusions de sa mission pour la première revue du nouveau programme économique et financier soutenu par le Mécanisme Élargi de Crédit (MEC), la Facilité Élargie de Crédit (FEC) et la Facilité de Résilience et de Durabilité (FRD). L’institution financière internationale a, au terme de sa mission de 13 jours en terre sénégalaise, conclu avec le Sénégal, un accord de principes qui sera soumis à l’approbation de la direction du Fonds monétaire international lequel sera examiné par le conseil d’administration prévu à la mi-décembre de l’année. A l’issue, le Sénégal aura accès à 126 milliards Fcfa au niveau de la première facilité élargie de crédit (FEC) et un montant de 40 milliards Fcfa au niveau de la facilité pour la résilience et la durabilité (FRD) liée aux changements climatiques.

En ce qui concerne l’Economie, le Fmi a renseigné que le Sénégal n’a pas encore repris son rythme d’avant la pandémie de la Covid-19 et plusieurs forces internes et externes continuent de freiner la pleine reprise de l’activité économique, notamment, la guerre russo-ukrainienne, l’augmentation des prix du pétrole et des produits alimentaires et la crise au Moyen Orient, entre autres. Pour tous ces facteurs, le Fmi a révisé la croissance du pays au titre de 2023 de 5,3% à 4,1% du Pib. L’inflation également a été revue à la hausse de 3,1% à 6,5% du Pib et la balance de comptes courants au niveau de la balance des paiements, actuellement, estimé à 14,5% du Pib avec une légère augmentation par rapport à ce qui a été projeté 13,5%.



Pour 2024, la croissance a été revue à la baisse de 10,6% à 8,3% à cause, principalement, du retard au niveau de la production des hydrocarbures. L’inflation qui était estimée à 2% a été revue à la hausse avec 3,9% du Pib. Par contre, le compte courant au niveau de la balance des paiements, il est attendu une baisse significative de 14,5% du Pib en 2023 à un peu moins de 8% en 2024, principalement, à cause des importations liées aux investissements dans le secteur des hydrocarbures qui vont baisser d’une façon assez significative.

« Quoi que nous avons révisé le taux de croissance cette année et l’année prochaine, si nous comparons les taux de croissance du Sénégal par rapport à l’Afrique subsaharienne, cette année le Sénégal est à 4,1% alors que la moyenne pour l’Afrique subsaharienne est de 3,3%. L’année prochaine le Sénégal sera à 8,3% alors l’Afrique subsaharienne a une moyenne de 4% de croissance. Tout cela pour dire que la croissance au Sénégal est toujours bonne mais elle n’a pas atteint le taux qu’elle avait atteint avant la pandémie et les différentes crises qu’on a vues », a confié le Chef de Mission du FMI pour le Sénégal, M. Edward R. GEMAYEL.



En ce qui concerne la politique budgétaire, l’institution de Breton Woods a renseigné que le gouvernement sénégalais est toujours engagé à graduellement baisser le déficit du budget de 6,6% du Pib en 2022 à 3% du Pib en 2025 pour créer un quotient budgétaire et également, contenir l’inflation qui est toujours assez élevée.



En terme de recettes fiscales, un objectif de 20% du Pib est visé d’ici 2025. Il est aussi projeté une graduelle élimination des subventions à l’énergie qui sont non ciblées et très coûteuses. 

“Cette année, elles sont estimées au-delà de 550 le milliards Fcfa et l’idée c’est de les baisser à, à peu près, 200 et 215 milliards Fcfa en 2023.”,a indiqué M. Edward R. GEMAYEL.



La mission du Fmi a également relevé un surfinancement cette année du fait de l’élection présidentielle en perspective prévue en février. 

“Ce surfinancement sera compensé par un sous financement équivalent, l’année prochaine, de façon à ce que si on prend les deux années 2023-2024, l’endettement est plus ou moins neutre.”, a expliqué le Chef de mission du Fmi.



Dans les perspectives, la dette du Sénégal reste toujours soutenable selon le le responsable du Fmi. Elle va atteindre à la fin de l’année 72,2% du Pib et 69,2% si on y exclut le surfinancement. Cette dette va, cependant, avoir une tendance baissière en 2024.

Au niveau des programmes de la MEC et de la FEC, tous les critères de performance ont été atteints, a constaté la mission du Fmi. Pour ce qui est des repères structurels au nombre de six (6), trois (3) ont été atteint et le gouvernement s’est engagé à atteindre les autres restants. Tous ces résultats fournis par la mission de l’intitution financière internationale seront repertoriés dans un mémorandum des politiques économiques et financiers.
Mardi 24 Octobre 2023
Dakaractu




Dans la même rubrique :