Avec l'avènement de la pandémie à Covid-19, il est indéniable que l’expérience de gestion épidémique africaine, la mobilisation des mécanismes de solidarité régionale, la réactivité des États et organisations régionales africaines, ainsi que la composition démographique relativement jeune du continent, ont permis de ralentir la progression de l’épidémie de la Covid-19, sans pour autant réellement en contrôler l’étendue et en encourant des coûts politiques et économiques considérables, qui pourront, sur le long terme, accroître l’insécurité socioéconomique et sanitaire.
En effet, l’apparente résilience du continent face à la crise sanitaire ne doit pas occulter les risques découlant des conséquences socioéconomiques, politiques et sécuritaires de l’épidémie sur le long terme, ni le besoin criard d’une refonte des systèmes sanitaires, dans le but de pallier les pénuries de personnels de santé, d’augmenter le nombre de lits d’hôpitaux disponibles et de faciliter l’accès à l’ensemble des couches sociales. Le tuyau financier que représente la lutte contre la pandémie de la Covid-19, détourne l’attention politique et financière de priorités sanitaires africaines particulièrement pressantes.
De plus, l’afflux de patients atteints du Coronavirus submerge les systèmes de santé, tandis que les mesures de distanciation sociale et de confinement introduites pour stopper la transmission du virus entravent souvent l’accès aux services de santé pour les patients non-Covid et interrompent les chaînes d’approvisionnement en médicaments.
Les bailleurs de fonds réorientent leurs priorités pour se concentrer exclusivement sur la recherche d’un traitement ou d’un vaccin contre la Covid-19, tandis que les gouvernements transfèrent les ressources dédiées au contrôle des maladies infectieuses vers la lutte contre le Coronavirus et l’atténuation de ses impacts multidimensionnels.
Cependant l’OMS, pour sa part, avertit que "les perturbations provoquées par la pandémie au niveau des programmes de lutte contre le paludisme pourraient faire doubler le nombre de décès dus au paludisme en Afrique subsaharienne". Il en est de même, pour les programmes de lutte contre la tuberculose et le VIH/sida qui risquent également d’être interrompus ou de faire l’objet d’importantes réductions budgétaires. Ces risques répliquent ceux encourus entre 2014 et 2016, lorsque l’attention disproportionnée portée à l’épidémie d’Ebola avait contribué à la surmortalité de personnes infectées par le paludisme, la tuberculose et le VIH, dont les décès ont même surpassé ceux résultant d’Ebola en soi.
D'après le rapport de 'Policy Center' parcouru par Dakaractu, "ces faits stylisés permettent de dégager les recommandations suivantes, afin de lutter contre la Covid-19 tout en priorisant le développement de la résilience des systèmes sanitaires aux chocs futurs et en ajustant les politiques en fonction du contexte géographique, socio culturel, sécuritaire et économique.
Il s'agit d'abord d'augmenter les dépenses publiques en soins de santé : Dans ce cas de figure, l’ODD pourrait être amendé de façon à inclure certains sous-objectifs visant à promouvoir davantage d’efficience, ainsi qu’un système qui soit dans l’ensemble en mesure de contenir tout choc sévère. Par ailleurs, un sous-objectif de l’ODD pourrait établir l’obligation que les pays dépensent au moins 10% du PIB par habitant pour la santé d’ici 2025, en doublant éventuellement ce chiffre à l’orée 2030 - 35.
Toujours dans sa liste de recommandations, 'Policy Center' propose la Généralisation de la CSU : Elle implique une opportunité pour les pays du continent, afin de permettre un accès équitable aux soins de santé, réduire les charges financières liées à la maladie et consolider les bases d’une croissance économique à long terme.
Il faudra également adopter une approche multidimensionnelle à la promotion de la bonne santé des populations, en s’attaquant aux déterminants socio-économiques de l’insécurité sanitaire, y compris la pauvreté, l’accès inégal aux réseaux d’assainissement et d’eau potable, l’insalubrité…
L'intensification des efforts de collaboration régionaux et l'accroissement des capacités de dépistage, notamment en investissant pour la construction de laboratoires de recherche spécialisés, afin de contrôler la progression de toute épidémie déclarée.
La promotion de la mobilisation communautaire et la bonne communication sont également des options pour l'Afrique. Elles permettront de sensibiliser les populations au respect des mesures d’hygiène et de la distanciation sociale, notamment via des spots publicitaires et du porte-à-porte, dans le but de renforcer la maîtrise des connaissances nécessaires à la navigation des systèmes de santé.
Il s'agit également de mettre en place des systèmes de lutte contre la corruption dans le but d’améliorer la prévisibilité des flux, leur transparence et le respect du principe de responsabilité.
S’il est prématuré de juger la résilience du continent africain face à la Covid-19, il apparaît que le renforcement des capacités sanitaires passe, certes, par des investissements économiquement rentables et socialement judicieux, visant à garantir un accès équitable aux soins de santé via des interventions ciblées selon le paysage épidémique, mais également par des politiques multidimensionnelles, reconnaissant la relation de causalité qui joint déterminants socioéconomiques et santé.
En effet, l’apparente résilience du continent face à la crise sanitaire ne doit pas occulter les risques découlant des conséquences socioéconomiques, politiques et sécuritaires de l’épidémie sur le long terme, ni le besoin criard d’une refonte des systèmes sanitaires, dans le but de pallier les pénuries de personnels de santé, d’augmenter le nombre de lits d’hôpitaux disponibles et de faciliter l’accès à l’ensemble des couches sociales. Le tuyau financier que représente la lutte contre la pandémie de la Covid-19, détourne l’attention politique et financière de priorités sanitaires africaines particulièrement pressantes.
De plus, l’afflux de patients atteints du Coronavirus submerge les systèmes de santé, tandis que les mesures de distanciation sociale et de confinement introduites pour stopper la transmission du virus entravent souvent l’accès aux services de santé pour les patients non-Covid et interrompent les chaînes d’approvisionnement en médicaments.
Les bailleurs de fonds réorientent leurs priorités pour se concentrer exclusivement sur la recherche d’un traitement ou d’un vaccin contre la Covid-19, tandis que les gouvernements transfèrent les ressources dédiées au contrôle des maladies infectieuses vers la lutte contre le Coronavirus et l’atténuation de ses impacts multidimensionnels.
Cependant l’OMS, pour sa part, avertit que "les perturbations provoquées par la pandémie au niveau des programmes de lutte contre le paludisme pourraient faire doubler le nombre de décès dus au paludisme en Afrique subsaharienne". Il en est de même, pour les programmes de lutte contre la tuberculose et le VIH/sida qui risquent également d’être interrompus ou de faire l’objet d’importantes réductions budgétaires. Ces risques répliquent ceux encourus entre 2014 et 2016, lorsque l’attention disproportionnée portée à l’épidémie d’Ebola avait contribué à la surmortalité de personnes infectées par le paludisme, la tuberculose et le VIH, dont les décès ont même surpassé ceux résultant d’Ebola en soi.
D'après le rapport de 'Policy Center' parcouru par Dakaractu, "ces faits stylisés permettent de dégager les recommandations suivantes, afin de lutter contre la Covid-19 tout en priorisant le développement de la résilience des systèmes sanitaires aux chocs futurs et en ajustant les politiques en fonction du contexte géographique, socio culturel, sécuritaire et économique.
Il s'agit d'abord d'augmenter les dépenses publiques en soins de santé : Dans ce cas de figure, l’ODD pourrait être amendé de façon à inclure certains sous-objectifs visant à promouvoir davantage d’efficience, ainsi qu’un système qui soit dans l’ensemble en mesure de contenir tout choc sévère. Par ailleurs, un sous-objectif de l’ODD pourrait établir l’obligation que les pays dépensent au moins 10% du PIB par habitant pour la santé d’ici 2025, en doublant éventuellement ce chiffre à l’orée 2030 - 35.
Toujours dans sa liste de recommandations, 'Policy Center' propose la Généralisation de la CSU : Elle implique une opportunité pour les pays du continent, afin de permettre un accès équitable aux soins de santé, réduire les charges financières liées à la maladie et consolider les bases d’une croissance économique à long terme.
Il faudra également adopter une approche multidimensionnelle à la promotion de la bonne santé des populations, en s’attaquant aux déterminants socio-économiques de l’insécurité sanitaire, y compris la pauvreté, l’accès inégal aux réseaux d’assainissement et d’eau potable, l’insalubrité…
L'intensification des efforts de collaboration régionaux et l'accroissement des capacités de dépistage, notamment en investissant pour la construction de laboratoires de recherche spécialisés, afin de contrôler la progression de toute épidémie déclarée.
La promotion de la mobilisation communautaire et la bonne communication sont également des options pour l'Afrique. Elles permettront de sensibiliser les populations au respect des mesures d’hygiène et de la distanciation sociale, notamment via des spots publicitaires et du porte-à-porte, dans le but de renforcer la maîtrise des connaissances nécessaires à la navigation des systèmes de santé.
Il s'agit également de mettre en place des systèmes de lutte contre la corruption dans le but d’améliorer la prévisibilité des flux, leur transparence et le respect du principe de responsabilité.
S’il est prématuré de juger la résilience du continent africain face à la Covid-19, il apparaît que le renforcement des capacités sanitaires passe, certes, par des investissements économiquement rentables et socialement judicieux, visant à garantir un accès équitable aux soins de santé via des interventions ciblées selon le paysage épidémique, mais également par des politiques multidimensionnelles, reconnaissant la relation de causalité qui joint déterminants socioéconomiques et santé.