Kedougou/72h de poésie et slam : la 4e édition aura lieu du 17 au 19 mai à Salémata


La quatrième édition du festival des 72h de poésie et slam  de Kédougou se tiendra du 17 au 19 Mai 2024 à Salémata, sous le thème : « lire pour lutter contre les violences basées sur le genre ». Cette annonce a été faite par l’Association Food For children(FFC) de Kédougou. Selon un communiqué parvenu à la rédaction , cet événement est placé sous la présidence effective du préfet du département de Salémata, Monsieur Jean Paul Malick FAYE. A l’en croire  par ce festival, l’Association veut promouvoir la richesse culturelle de la région par la force de l’oralité. « A cet effet, elle a jugé opportun voire nécessaire, d’organiser une telle activité qui promeut le livre et la lecture tout en participant au développement du patrimoine culturel immatériel dont regorge la région de Kédougou. La culture étant un puissant vecteur de communication pouvant déboucher sur un changement de comportement des populations, nous pensons que le festival est un moment fort et/ou offre un cadre de communication, pour le renforcement de l’inclusion et la cohésion sociales par un changement de paradigme et l’adoption de nouvelles pratiques et/ou comportements soucieux des droits Humains et sensible à l’environnement. En reconnectant l’enfant à la lecture par la promotion et le développement du livre par des moyens à la fois ludiques et pédagogiques comme la poésie (slam) et le conte, il s’agit de mieux faire prendre conscience à ce dernier de l’importance de la lecture comme « Nourriture » de l’esprit d’une part et d’autre part comme outil de construction des connaissances, du savoir, savoir-faire et savoir être.  C’est conscient que le livre est un outil indispensable pour l’éducation, l’information, l’expression créatrice, le progrès social, le plaisir personnel et le dialogue des cultures que l’enfant est placé au cœur avec des ateliers d’écriture, de prise de parole, de dire poétique pour lui permettre de s’exprimer et d’exploiter le génie créateur qui sommeille en lui », peut-on lire sur ledit document.
 
Au Sénégal, « la maîtrise de la langue française est essentielle pour la réussite scolaire. Or, cette maîtrise passe nécessairement par l’apprentissage de la langue orale. Pour apprendre à lire et à écrire, l’enfant doit d’abord avoir un usage efficace de la langue parlée ; car c’est en parlant qu’on apprend à communiquer. L’apport de l’importance de la lecture n’est plus à démontrer dans le développement cognitif de l’enfant », a –t- il souligné. Elle est une réelle opportunité pour les enfants de développer des compétences littéraires et sociales importantes pour leur développement culturel et intellectuel, leur réussite scolaire et à terme leur insertion sociale. Le choix de la thématique de cette quatrième édition n’est pas fortuit. Selon une étude rendue publique par Allo Docteur Africa : « Au Sénégal, 27 % des femmes âgées de 15 à 49 ans ont subi des violences physiques, selon les derniers chiffres officiels. Dans 55 % des cas, le mari ou le partenaire est l’auteur de ces actes. Si la violence basée sur le genre est la violation la plus répandue des droits humains, elle reste la moins visible. 68% des femmes de 15-49 ans victimes de violences n'en ont jamais parlé avec quelqu'un, ni cherché d’aide ». De même une étude d’ONIFEM réalisée en 2018 renseigne qu’au Sénégal : « des différentes tranches d’âge, les femmes, très jeunes, jeunes et moins jeunes, sont les plus nombreuses à être victimes des violences physiques et verbales ou psychologiques que les hommes ». Ces comportements vont du viol aux injures en passant par le dénigrement entre autres. En plus, la presse nationale rapporte au quotidien des abus et violences à l’endroit de jeunes femmes et des jeunes filles surtout en milieu scolaire. Cette situation interpelle les pouvoirs publics mais aussi tous les autres acteurs. « Après les trois(3) précédentes éditions organisées à Kédougou (2021 et 2022) et Saraya(2023), l’Association Food for children(FFC) dont les objectifs sont entre autres de promouvoir la scolarisation des enfants et prévenir le décrochage précoce par l’amélioration de l’environnement scolaire de l’enfant; promouvoir le livre et la lecture, par la valorisation des expressions culturelles ; lutter contre le paludisme et l’insécurité alimentaire par la valorisation des produits locaux et le développement d’initiatives citoyennes locales veut offrir les mêmes opportunités aux enfants du département de Salémata et encourager les collectivités territoriales à intégrer l’activité dans leur agenda culturel », a –t- il révélé.
 
 Il faut rappeler que le  festival est organisé en partenariat avec la commune de Salémata, le conseil départemental, l’inspection de l’éducation et de la formation de Salémata, l’accompagnement du ministère de la jeunesse des sports et de la culture par le biais de la Direction du livre (DLL). Le festival a aussi été retenu dans le projet de labellisation des festivals, par le réseau européen des organisations engagées dans les relations culturelles(EUNIC). Il verra la participation des artistes comme Meïssa Mara, Dieuwrine-j, double Servo et El hadj Leeboon aux côtés des jeunes slameurs de Kédougou déjà formés par le festival lors des précédentes éditions.
Lundi 6 Mai 2024
Dakaractu