Le fils du président et aussi ministre d’Etat chargé des Infrastructures, de l’Energie, du ciel et de la terre est autiste et sourd aux problèmes des Sénégalais. Alors que ceux-ci se débattent dans les problèmes de rentrée scolaire, de Tabaski à venir, de factures de courant non consommé à payer quand même, lui fait ses promenades en ville et se gargarise de ses réussites bétonnées qui envahissent notre espace. Il est content de nous offrir tant de béton en guise de routes, comme s’il nous avait fait sortir de notre moyen-âge poussiéreux et que Dakar était né en 2000. Il se vante de nous apporter de la croissance à tout bout de sentier bétonné, dont nous ne savons d’ailleurs pas pour combien de milliards, et il nous demande de nous sentir bienheureux de l’avoir, lui, comme ministre de la construction. Le peuple est content. Dès qu’il emprunte la « plus belle corniche du Cap au Caire », le Sénégalais lambda pousse un rôt énorme de satisfaction, il en est rassasié de plaisir. Et lorsqu’il passe sur la Route de Ouakam, il a tout le loisir d’y ramasser les cailloux qui jonchent depuis maintenant quatre années cette route en perpétuels travaux, pour aller les apporter à son épouse et lui demander de lui faire sur le champ son plat préféré de cette décennie wadienne, qui s’appelle « des briques à la sauce caillou », que nous dégustons depuis maintenant sept longues années. Mais ce que nous n’ignorons pas, c’est que sous toutes les latitudes, sous toutes les républiques, les travaux publics fleurissent surtout à l’approche d’élections. C’est là qu’on prend ce qui est au-delà de la virgule. Effectivement la croissance ça se mange. Mais avec tout ce béton, gare à la constipation.
Karim Wade prend ses routes pour des voies digestives (le commentaire du jour de Cheikh Yérim Seck).
Mercredi 2 Novembre 2011