Karim Wade, Mbaye Ndiaye et le business des travailleurs temporaires (Par Cheikh Yérim Seck).


DAKARACTU.COM  Depuis la mi- août 2O11, le Ministre d'Etat chargé des Infrastructures, de la Coopération internationale, des Transports aériens et de l'Energie, Karim Wade, a donné son accord au Syndicat des professionnels des aéroports du Sénégal (SYNPAAS), dirigé par Moustapha Gaye dit Mara, pour recruter tous les temporaires fixes de l'aéroport de Dakar. Une fois la nouvelle tombée, les agents temporaires étaient très heureux de pouvoir enfin être embauchés. Mais les fruits n'ont pas tenu la promesse des fleurs. Mbaye Ndiaye, directeur général des Aéroports du Sénégal, et son fils Mouhamadou Falilou Ndiaye, tout-puissant contrôleur de gestion des aéroports du Sénégal, ne font pas bouger les choses. Et donnent même l'impression de s'employer à torpiller l'opération. A quelles fins ?
Il existe deux sociétés qui fournissent des temporaires aux aéroports. La Sosate et la SET sucent à blanc ces travailleurs vulnérables. Une grande nébuleuse entoure le poste de dépenses de cette catégorie d'employés. Selon une source interne qui s'est confiée à dakaractu, il y a un énorme gap entre le nombre de temporaires réellement déclarés et le nombre de temporaires effectivement payés. La Sosate et la SET facturent chacune, chaque mois, pour au moins 200 personnes, soit un total de 400 temporaires en moyenne, alors que le nombre exact de temporaires régulièrement repertoriés à l'aéroport ne fait pas plus de 88 personnes. Ces agents sur-exploités touchent des miettes par rapport au montant payé par les Aéroports du Sénégal. Qui profite de ce différentiel énorme ? Le business sur les temporaires est juteux. Or, chaque mois qui passe enrichit davantage les propriétaires de ces sociétés d'intérim. A qui rétrocèdent-ils tout ou partie des sommes indûment perçues ? Est-ce ce qui explique le peu d'empressement des autorités à régulariser la situation des temporaires, conformément à l'accord de la tutelle ?
En tout état de cause, des dysfonctionnements graves persistent au sein des Aéroports du Sénégal. Mbaye Ndiaye, qui a atteint l'âge de la retraite, continue à s'accrocher à son fauteuil et à ses priviléges. Alors que l'administration mène grand train, les travailleurs temporaires ne voient même plus le diable pour lui tirer la queue. Le ministre d'Etat a marqué son accord pour que leur situation s'améliore, le syndicat se bat tous les jours pour accélérer le processus de leur titularisation. En vain. Au même moment, des agents sont payés sans travailler, y compris des gens décédés.
Mal payés, sans statut, les temporaires supportent le gros du travail à l'aéroport. Leur recrutement aurait dû être bouclé durant ce mois de septembre, mais Mbaye Ndiaye, son fils, et le directeur des ressources humaines retardent le processus.
En octobre prochain, l'aéroport va entamer la préparation du pèlerinage, moment de sur-travail, dans le statu quo ante. Ces injustices risquent d'exploser un jour. La pagaille est indescriptible à l'aéroport de Dakar. Le recouvrement des taxes aéroportuaires est un cas d'école. L'aéroport perd beaucoup d'argent à cause du retard dans le paiement des compagnies, qui préférent donner des dessous de table contre l'octroi de moratoires à l'infini. Tout cela se passe sous le regard du directeur général des transports aériens, notoirement incapable de changer quoi que ce soit. Supérieur hiérarchique du directeur général des Aéroports du Sénégal, il ne fait rien pour mettre de l'ordre dans la structure. Pas même pour faire exécuter l'instruction de son ministre de tutelle, Karim Wade. 
Dimanche 25 Septembre 2011
anonymous