Justina Franciscaine, directrice de la pouponnière de Medina: «Nous avons plus que besoin de la subvention de l'Etat»

La pouponnière des sœurs Franciscaines de la Medina à Dakar a été choisit ce 18 juillet par l’ambassade de l’Afrique du Sud, pour fêter la journée internationale Nelson Mandela. Occasion Justina Franciscaine, directrice de la pouponnière de lancer un appel à l’Etat et aux bonnes volontés pour venir en aide à cette maison qui ne survit que grâce aux dons. Visite guidée dans cet «empire» de bébés qui accueille, des enfants orphelins, des enfants issus des familles démunies et 10% des enfants abandonnés.


Justina Franciscaine, directrice de la pouponnière de Medina: «Nous avons plus que besoin de la subvention de l'Etat»
Les bébés abandonnés, les orphelins, les bébés dont la naissance pose un grave problème à la famille pour différentes motivations, les bébés issus de l’adultère… sont confiés à la pouponnière des sœurs Franciscaine de la Médina par le tribunal régional de Dakar. Cette structure constituée de trois étages est au service des enfants depuis le 5 août 1955, date de sa création.

Elle compte 80 bébés répartis dans les deux premiers étages : au premier se trouve les enfants âgés de six mois à un an et au deuxième ceux âgés de zéro à six mois. Ils sont répartis dans cinq box de huit berceaux, soit 40 enfants à chaque étage. Le rez-de-chaussée abrite les services généraux, une salle de jeux, une salle de soins, une salle à manger, les sanitaires et deux biberonneries.

Pour ce qui est du personnel, la pouponnière compte sept monitrices et trois religieuses. Louise Ngom, une monitrice qui a été formé à la pouponnière et y travaille depuis 1979, affirme que l’on s’occupe bien de ces enfants. «Avant de travailler ici, les bonnes reçoivent une formation de deux ans, on les apprend comment s’occuper des bébés, comment les changer … ». Selon elle le travail est difficile, mais passionnant surtout pour elle qui est une mère de famille.
«Je viens à huit heure, je regarde les enfants s’ils ont des boutons ou de la fièvre je le signale aux médecins qui sont sur place», confit-elle. Ces monitrices rencontrent des problèmes majeures pendant «l’hivernage où la plupart des bébés ont fréquemment la diarrhée», renchérit Louise Ngom.

A la pouponnière, «la plupart des enfants sont orphelins de mère, 10% des enfants reçus sont abandonnés», précise la directrice. Ces enfants sont gardés à la pouponnière jusqu’à ce qu’ils soient adopté. Les adoptions tournent autour de 20 à 24 adoptions par an.
«Nous ne travaillons qu’avec des dons, nous n’avons rien de fixe»

La pouponnière dispose de deux médecins qui sont sur place et s’occupent des enfants. Deux autres médecins bénévoles viennent tous les mardis et les vendredis s’occuper des enfants. Mais malgré cela, la pouponnière rencontre beaucoup de difficultés. D’ailleurs «nous avons une convention avec l’hôpital principal de Dakar, mais malheureusement il n’ya pas assez de lit en pédiatrie», se désole Justina Franciscaine directrice de la pouponnière.
Aussi rencontre-t-elle des problèmes pour payer les factures d’eau et d’électricité ainsi que pour payer le personnel. A cela s’ajoute les réparations de machines (trois machines industrielles de 25 kg) ainsi que le manque de couches pour les bébés. C’est pourquoi la directrice appelle les bonnes volontés à venir en aide à cette structure au service des enfants.

«Avant nous avions une subvention de l’Etat, mais avec le changement de régime nous ne l’avons plus. Je vais écrire une lettre au chef de l’Etat pour voir si nous pouvons avoir à nouveau une subvention…Mais, même avec la subvention, nous avons des problèmes. Nous ne travaillons qu’avec des dons, nous n’avons rien de fixe», ajoute la directrice.
La pouponnière a pour objectif d’accueillir et d’accompagner les enfants abandonnés, les enfants orphelins et ceux issus des familles démunies jusqu’à leur adoption. Les papiers à fournir pour entrer dans cette structure sont pour les orphelins de mère: un certificat de décès de la mère, un extrait de naissance de l’enfant, une photocopie légalisée de la carte d’identité du tuteur et le carnet de santé de la défunte mère.
Samedi 21 Juillet 2012
Sudonline




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