Pour faire court, la démocratie sous les cieux africains, c'est un système d'imitations caricaturales de postures, de propos, de protocoles et de proclamations de principes qui, ramenés à la réalité des faits a quelque chose d’irréel, de tragique et parfois de comique… C'est comme si en Afrique, les élites dirigeantes assises sur la destinée de leurs nations « jouaient à la République ». Un jeu de société conçu et codifié par la puissance coloniale à son avantage exclusif. Aux « indépendances » ardemment réclamées par les peuples, les « décolonisateurs » ont substitué un changement de joueurs, en continuant à définir les règles du jeu, prenant bien soin d’être toujours du côté des vainqueurs. Jeu de dupes… C'est ainsi que les élites dirigeantes africaines qui acceptent, sans conditions, les règles définies par les colons, quant à la défense de leurs intérêts, sont promues au-dessus de tous, envers et contre la volonté des Peuples africains. Moyennant enrichissement personnel, familial, clanique et flatteries non méritées, plusieurs dirigeants post coloniaux sont allés jusqu’à faire assassiner les vrais opposants à l'ordre colonial, ceux qui voulaient changer les règles du jeu et non pas seulement les joueurs…
Durant tous les siècles qui ont suivi notre rencontre brutale et meurtrière avec l’Occident, son système esclavagiste et capitaliste, des générations d'hommes et de femmes se sont succédées dans ce déterminisme implacable : opulence au Nord et misère au Sud. Et à chaque génération sont apparus des complices du Sud se contentant des déchets du Nord et s’arrachant leurs subsides. Et comme depuis toujours, ceux-là font preuve de zèle et de servilité pour sacrifier l'avenir de la majorité à l'autel de leur aisance présente. Ils sont juste heureux de devenir les plus riches des pauvres, les borgnes au pays des aveugles. A tout prix. Pauvre et misérable ambition !
Ces hommes politiques et d'affaires , inféodés aux puissances dominantes et garantes du statu quo, sont rémunérés pour leur tristes besognes. Ils sont à l'image du renégat, si bellement décrit par David DIOP, poète révolutionnaire à la plume trempée dans l’encre irréductible du sang des peuples opprimés, à travers son poème intitulé… Le Renégat ( !)
« Mon frère aux dents qui brillent sous le compliment hypocrite
Mon frère aux lunettes d’or
Sur tes yeux rendus bleus par la parole du Maître
Mon pauvre frère au smoking à revers de soie
Piaillant et susurrant et plastronnant dans les salons de la condescendance
Tu nous fais pitié… »
Ces gens-la sont facilement reconnaissables. Ils ressemblent à des greffes irréelles et comiques sur la misère crasse de leurs peuples., Ils se barricadent derrière des limousines aux vitres teintées, remontées pour se cacher des bras miséreux qui se tendent, des doigts émaciés qui accusent…Ils se croient supérieurement intelligents. Ils sont juste moralement indigents !
Mais l'Afrique se réveille. Lentement. Mais sûrement. Et la jeunesse africaine piaffe d’impatience, hurle sa colère et dénonce l’apathie des dirigeants d'un continent béni : riche en ressources naturelles, minérales, végétales, humaines et qui, pourtant, abrite toute la misère du monde. Un continent si jeune face à un monde vieillissant, condamné à un avenir venant d’Afrique…Seul un leadership inspiré nous fait défaut pour nous aider à y voir clair et tirer enfin notre épingle du jeu ! Nous savons ce qu’il nous reste à faire…
Dans ce décor continental, notre petit pays le Sénégal a toujours fait office de laboratoire. Très tôt chouchou de la puissance coloniale, les premières écoles françaises y ont été construites. Saint-Louis du Sénégal, capitale de l'Afrique occidentale…française a été le creuset de modélisation des premières élites africaines occidentalisées. Avec plus ou moins de bonheur, puisqu'au fil du temps, la plupart des grands cadres, sénégalais et africains, se sont ralliés à la cause du Peuple participant aux luttes d’émancipation du Continent. Mais cela, c'est une autre et trop longue histoire…
Mais retenons que les élites, promues par le décolonisateur pour diriger le Sénégal dans tous les secteurs stratégiques, ont toujours été les plus atteintes par le virus de la servilité. L’acceptation implicite que seul le modèle occidental de progrès était concevable. Et que l'avenir n’était pas envisageable hors de la soumission à un ordre du monde dirigé par les puissances occidentales et leurs désidératas. Cet ordre mental et psychologique, l’école française et ses programmes ont eu, pour mission essentielle, de nous l’ inculquer depuis la tendre enfance et de l’enraciner dans notre être le plus profond. A un point tel qu'envisager le monde autrement en devienne terrifiant…Il faut guérir de l’école française, c’est-à-dire décomplexer les savoirs acquis et les filtrer à travers une lecture juste de l’Histoire. Ne plus avaler toutes les histoires qui ne racontent que nos défaites. C'est impératif pour vivre libre !
Tout cela pour dire que, si notre actualité est dominée par une crise politique des valeurs, celle-ci procède des mêmes dynamiques : Celle des prédateurs soumis à l'ordre occidental contre celle des défenseurs de la cause du Peuple, en quête de vérité et de droiture, fortement enracinés dans les valeurs de Justice, d’Indépendance et d’égalité. Les pires de tous les protagonistes de ces dynamiques sociales, politiques et économiques étant ceux qui adoptent le discours des uns en agissant dans le sens des autres… Les hypocrites ! Les opportunistes…
Dans le débat en cours sur la gestion des ressources de notre pays et la mise en perspective de l'avenir de nos enfants, la grille de lecture ne change pas. Les alliances qui se nouent autour des enjeux pétroliers et gaziers suivent les mêmes logiques. L’hypothèque sur nos souverainetés hydrauliques et énergétiques, la cession de nos télécommunications à des capitaux étrangers, l’aliénation, en trompe l'œil, à des privés non identifiables de notre raffinerie à la veille de notre devenir pétrolier entrent dans la même veine de jeux d'ombres… Des ombres malfaisantes qui tirent les ficelles et se ramassent des commissions en milliards indus… Les dynamiques de dénonciation et de résistance, elles aussi, restent dans les mêmes sillages historiques. A armes inégales, seule la Foi fait la différence. Disons le clairement, dans ces batailles, il n'y a rien de personnel. Juste des intérêts qui se cristallisent, des convictions qui s’expriment. Des enjeux qui dépassent nos individualités.
Au demeurant, les Institutions de la « République » postcoloniale n'ont que l'aura de ceux qui sont sensés les incarner pour servir le peuple et ses intérêts supérieurs . Si les hommes et les femmes qui occupent des positions dans l’administration de la République servent des intérêts particuliers ou étrangers, qu'ils soient économiques et financiers ou politiques et stratégiques, ils trahissent les serments tacites ou explicites attachés à l’exercice de certains mandats. Ils devront en répondre devant l’Histoire. Mais à Dieu ne plaise, il est arrivé aussi dans notre pays que des personnalités se dressent envers et contre la tendance générale pour porter le combat des valeurs, défendre et illustrer le courage de dire NON, au préjudice de leurs intérêts personnels, immédiats. Comment ne pas penser à Nafi Ngom Keita, Vérificatrice Générale dont le courage et la détermination devraient inspirer et être cités en exemple ? Avant elle et jusqu’à nos jours , combien de sénégalais anonymes ont opposé une résistance à l’octroi de passe-droits ou d'avantages indus ? Au prix de leur carrière. Dans le secret de leurs consciences. Ils ont de dignes héritiers. Ceux-ci inscriront en lettres d'or leurs noms au Panthéon mémoriel de notre peuple. Ils sont fiers, ils sont grands, ils regardent le monde les yeux dans les yeux…Ils sont journalistes, militants de la société civile, hommes et femmes politiques ou simples citoyens. Ils sont débout pour défendre notre bien commun. Et sous leurs pas résolus, ils tracent les sillons d'un nouvel avenir.
En bref, le droit d'exiger la lumière sur toutes les zones d'ombres qui apparaissent dans la gestion des premiers pas de notre devenir pétrolier, ne doit ni faiblir ni dévier de l’impératif de salubrité publique et de bonne gouvernance qui doit rester le ciment de notre commune volonté de vivre ensemble. Nul n'est au-dessus des lois. Nul n’a le droit de jouer avec le bien commun. Aucun tour de passe-passe ne doit distraire les patriotes sincères et les honnêtes gens. Encore moins ceux qui craignent, par-dessus tout, le Jugement Dernier. Celui, inéluctable devant lequel aucune préséance ne vaudra absolution. La question du pétrole et du gaz n'est pas réductible à de la politique politicienne Sénégalo-sénégalaise. Ses enjeux ont des ramifications géopolitiques et géostratégiques mondiales. Face à cela, le sens des responsabilités aurait dû pousser les autorités actuelles à bâtir un consensus national fort sur la défense et la préservation des intérêts supérieurs de notre pays. Car, face aux majors et autres pays plus puissants que nous, nous ne ferons jamais le poids. Encore moins dans la division. Que de pays détruits sous nos yeux pour permettre aux entreprises pétrolières de forer tranquillement ! Que de braves gens ont vu leurs vies détruites pour l’enrichissement illicite d'une poignée d’individus ! Il est dès lors irresponsable de laisser perdurer un sentiment de concussion, une ambiance délétère de corruption. Dans un environnement sous régional en pleine ébullition, il va falloir inventer des stratégies de sortie de crise à la hauteur des défis qui rôdent : si le chaos s'installe en Mauritanie, on peut parier que la mèche qui va mettre le feu aux poudres de la sous région va s'allumer. Or le Sénégal est en première ligne…
A ceux qui réfléchissent d'anticiper, de prévoir et d’agir. . Je parle à ceux qui pensent un peu à tous ces misérables qui vont y perdre la seule chose qu’ils possèdent : la vie !
Amadou Tidiane WONE
Durant tous les siècles qui ont suivi notre rencontre brutale et meurtrière avec l’Occident, son système esclavagiste et capitaliste, des générations d'hommes et de femmes se sont succédées dans ce déterminisme implacable : opulence au Nord et misère au Sud. Et à chaque génération sont apparus des complices du Sud se contentant des déchets du Nord et s’arrachant leurs subsides. Et comme depuis toujours, ceux-là font preuve de zèle et de servilité pour sacrifier l'avenir de la majorité à l'autel de leur aisance présente. Ils sont juste heureux de devenir les plus riches des pauvres, les borgnes au pays des aveugles. A tout prix. Pauvre et misérable ambition !
Ces hommes politiques et d'affaires , inféodés aux puissances dominantes et garantes du statu quo, sont rémunérés pour leur tristes besognes. Ils sont à l'image du renégat, si bellement décrit par David DIOP, poète révolutionnaire à la plume trempée dans l’encre irréductible du sang des peuples opprimés, à travers son poème intitulé… Le Renégat ( !)
« Mon frère aux dents qui brillent sous le compliment hypocrite
Mon frère aux lunettes d’or
Sur tes yeux rendus bleus par la parole du Maître
Mon pauvre frère au smoking à revers de soie
Piaillant et susurrant et plastronnant dans les salons de la condescendance
Tu nous fais pitié… »
Ces gens-la sont facilement reconnaissables. Ils ressemblent à des greffes irréelles et comiques sur la misère crasse de leurs peuples., Ils se barricadent derrière des limousines aux vitres teintées, remontées pour se cacher des bras miséreux qui se tendent, des doigts émaciés qui accusent…Ils se croient supérieurement intelligents. Ils sont juste moralement indigents !
Mais l'Afrique se réveille. Lentement. Mais sûrement. Et la jeunesse africaine piaffe d’impatience, hurle sa colère et dénonce l’apathie des dirigeants d'un continent béni : riche en ressources naturelles, minérales, végétales, humaines et qui, pourtant, abrite toute la misère du monde. Un continent si jeune face à un monde vieillissant, condamné à un avenir venant d’Afrique…Seul un leadership inspiré nous fait défaut pour nous aider à y voir clair et tirer enfin notre épingle du jeu ! Nous savons ce qu’il nous reste à faire…
Dans ce décor continental, notre petit pays le Sénégal a toujours fait office de laboratoire. Très tôt chouchou de la puissance coloniale, les premières écoles françaises y ont été construites. Saint-Louis du Sénégal, capitale de l'Afrique occidentale…française a été le creuset de modélisation des premières élites africaines occidentalisées. Avec plus ou moins de bonheur, puisqu'au fil du temps, la plupart des grands cadres, sénégalais et africains, se sont ralliés à la cause du Peuple participant aux luttes d’émancipation du Continent. Mais cela, c'est une autre et trop longue histoire…
Mais retenons que les élites, promues par le décolonisateur pour diriger le Sénégal dans tous les secteurs stratégiques, ont toujours été les plus atteintes par le virus de la servilité. L’acceptation implicite que seul le modèle occidental de progrès était concevable. Et que l'avenir n’était pas envisageable hors de la soumission à un ordre du monde dirigé par les puissances occidentales et leurs désidératas. Cet ordre mental et psychologique, l’école française et ses programmes ont eu, pour mission essentielle, de nous l’ inculquer depuis la tendre enfance et de l’enraciner dans notre être le plus profond. A un point tel qu'envisager le monde autrement en devienne terrifiant…Il faut guérir de l’école française, c’est-à-dire décomplexer les savoirs acquis et les filtrer à travers une lecture juste de l’Histoire. Ne plus avaler toutes les histoires qui ne racontent que nos défaites. C'est impératif pour vivre libre !
Tout cela pour dire que, si notre actualité est dominée par une crise politique des valeurs, celle-ci procède des mêmes dynamiques : Celle des prédateurs soumis à l'ordre occidental contre celle des défenseurs de la cause du Peuple, en quête de vérité et de droiture, fortement enracinés dans les valeurs de Justice, d’Indépendance et d’égalité. Les pires de tous les protagonistes de ces dynamiques sociales, politiques et économiques étant ceux qui adoptent le discours des uns en agissant dans le sens des autres… Les hypocrites ! Les opportunistes…
Dans le débat en cours sur la gestion des ressources de notre pays et la mise en perspective de l'avenir de nos enfants, la grille de lecture ne change pas. Les alliances qui se nouent autour des enjeux pétroliers et gaziers suivent les mêmes logiques. L’hypothèque sur nos souverainetés hydrauliques et énergétiques, la cession de nos télécommunications à des capitaux étrangers, l’aliénation, en trompe l'œil, à des privés non identifiables de notre raffinerie à la veille de notre devenir pétrolier entrent dans la même veine de jeux d'ombres… Des ombres malfaisantes qui tirent les ficelles et se ramassent des commissions en milliards indus… Les dynamiques de dénonciation et de résistance, elles aussi, restent dans les mêmes sillages historiques. A armes inégales, seule la Foi fait la différence. Disons le clairement, dans ces batailles, il n'y a rien de personnel. Juste des intérêts qui se cristallisent, des convictions qui s’expriment. Des enjeux qui dépassent nos individualités.
Au demeurant, les Institutions de la « République » postcoloniale n'ont que l'aura de ceux qui sont sensés les incarner pour servir le peuple et ses intérêts supérieurs . Si les hommes et les femmes qui occupent des positions dans l’administration de la République servent des intérêts particuliers ou étrangers, qu'ils soient économiques et financiers ou politiques et stratégiques, ils trahissent les serments tacites ou explicites attachés à l’exercice de certains mandats. Ils devront en répondre devant l’Histoire. Mais à Dieu ne plaise, il est arrivé aussi dans notre pays que des personnalités se dressent envers et contre la tendance générale pour porter le combat des valeurs, défendre et illustrer le courage de dire NON, au préjudice de leurs intérêts personnels, immédiats. Comment ne pas penser à Nafi Ngom Keita, Vérificatrice Générale dont le courage et la détermination devraient inspirer et être cités en exemple ? Avant elle et jusqu’à nos jours , combien de sénégalais anonymes ont opposé une résistance à l’octroi de passe-droits ou d'avantages indus ? Au prix de leur carrière. Dans le secret de leurs consciences. Ils ont de dignes héritiers. Ceux-ci inscriront en lettres d'or leurs noms au Panthéon mémoriel de notre peuple. Ils sont fiers, ils sont grands, ils regardent le monde les yeux dans les yeux…Ils sont journalistes, militants de la société civile, hommes et femmes politiques ou simples citoyens. Ils sont débout pour défendre notre bien commun. Et sous leurs pas résolus, ils tracent les sillons d'un nouvel avenir.
En bref, le droit d'exiger la lumière sur toutes les zones d'ombres qui apparaissent dans la gestion des premiers pas de notre devenir pétrolier, ne doit ni faiblir ni dévier de l’impératif de salubrité publique et de bonne gouvernance qui doit rester le ciment de notre commune volonté de vivre ensemble. Nul n'est au-dessus des lois. Nul n’a le droit de jouer avec le bien commun. Aucun tour de passe-passe ne doit distraire les patriotes sincères et les honnêtes gens. Encore moins ceux qui craignent, par-dessus tout, le Jugement Dernier. Celui, inéluctable devant lequel aucune préséance ne vaudra absolution. La question du pétrole et du gaz n'est pas réductible à de la politique politicienne Sénégalo-sénégalaise. Ses enjeux ont des ramifications géopolitiques et géostratégiques mondiales. Face à cela, le sens des responsabilités aurait dû pousser les autorités actuelles à bâtir un consensus national fort sur la défense et la préservation des intérêts supérieurs de notre pays. Car, face aux majors et autres pays plus puissants que nous, nous ne ferons jamais le poids. Encore moins dans la division. Que de pays détruits sous nos yeux pour permettre aux entreprises pétrolières de forer tranquillement ! Que de braves gens ont vu leurs vies détruites pour l’enrichissement illicite d'une poignée d’individus ! Il est dès lors irresponsable de laisser perdurer un sentiment de concussion, une ambiance délétère de corruption. Dans un environnement sous régional en pleine ébullition, il va falloir inventer des stratégies de sortie de crise à la hauteur des défis qui rôdent : si le chaos s'installe en Mauritanie, on peut parier que la mèche qui va mettre le feu aux poudres de la sous région va s'allumer. Or le Sénégal est en première ligne…
A ceux qui réfléchissent d'anticiper, de prévoir et d’agir. . Je parle à ceux qui pensent un peu à tous ces misérables qui vont y perdre la seule chose qu’ils possèdent : la vie !
Amadou Tidiane WONE
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