Instabilité politique/La RADDHO étale ses inquiétudes : « Ce qui se passe concourt à nous installer dans un contexte d’inquiétude. Nous invitons…» (Sadikh Niass/ SG)


Le secrétaire général de la Rencontre africaine des droits de l’homme exprime son inquiétude face à la situation d’instabilité sociale et politique que traverse le pays depuis quelque temps.
Sadikh Niass qui dit constater depuis quelque temps une forte dégradation du climat social et politique, dénonce ce qu’il considère comme une rupture de confiance.
« Comme tout le monde le constate, la situation politique et sociale est très tendue depuis quelques jours, une situation qui intervient alors que le pays fait face à la deuxième vague de la Covid-19. Donc ce qui dit que nous sommes dans une situation marquée par l’impact de cette pandémie. C’est pourquoi, nous regrettons la violence qui s’est produite dans journée du 9 février et nous déplorons également le fait qu’il y a eu le vice de forme dans des procédures concernant l’affaire Ousmane Sonko. Vouloir convoquer un parlementaire sans lever son immunité parlementaire, nous l’avons déploré en son temps. Nous avons aussi fait le constat qu’avec cette situation, il y a une profonde crise de confiance entre le citoyen et les institutions du pays et ça, c’est vraiment regrettable. Nous avons aussi constaté qu’il y a entre les acteurs politiques une forte dégradation du climat. Tout cela concourt à nous installer dans un contexte d’inquiétude », regrette le secrétaire général de la RADDHO.
 
Pour les séries d’arrestations notées depuis quelque temps parmi les acteurs politiques et les activistes, Sadikh Niass a invité les autorités judiciaires à faire de sorte que toutes les enquêtes se fassent de la manière la plus indépendante.
 
« Pour les arrestations notées depuis quelques temps sur des militants qui appartiennent au parti Pastef, nous demandons que les enquêtes se fassent en toute indépendance et de manière non ciblée. Nous exigeons que ces personnes soient présentées dans des délais requis devant un juge et inculpé selon une infraction prévue par la loi sinon que ces personnes soient libérées. Et  nous mettons en garde contre les mauvais traitements ou la torture entre autres. Nous rappelons également aux autorités que les droits des personnes arrêtées dans le cadre des enquêtes doivent être respectés, c’est-à-dire le droit à la présomption d’innocence, le droit d’être assisté par un avocat et le droit de ne pas faire l’objet de torture, le droit d’être présenté devant un juge ou d’être inculpé selon les procédures de la loi ou d’être d'être libéré si on ne trouve pas la nécessité d’être inculpé », a rappelé le membre de la société civile, dans une interview avec Dakaractu.
 
Par ailleurs, la rencontre africaine des droits de l’homme invite la classe politique sénégalaise à œuvrer pour l’apaisement de l’espace politique afin de conserver les acquis démocratiques du pays au grand bonheur de tous les citoyens sénégalais.
 
« Nous lançons un appel à toute la classe politique, à l’opposition comme le pouvoir de se ressaisir et de préserver l’intérêt du pays. Nous les exhortons de tout faire pour que les acquis démocratiques du pays puissent être conservés et de travailler pour une justice indépendante et œuvrer pour la stabilité de la paix sociale au Sénégal. Car on ne peut rien faire si nous ne sommes pas dans une situation de paix sociale. Nous appelons encore une fois la classe politique, à l’apaisement et d'éviter de véhiculer des propos qui tendent à menacer, intimider ou même inciter à la violence ou à l'instabilité du pays », conclut Sadikh Niass au téléphone de Dakaractu... 
Mardi 23 Février 2021
Dakar actu




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