Il y a des choses qu’un Sage ne dit pas (le commentaire du jour de Cheikh Yérim Seck).


DAKARACTU.COM  La sortie de Me Wade disant sous le sceau de la confidence que ce serait obscène s’il répétait ce que Moustapha Niasse avait dit d’Ousmane Tanor Dieng est elle-même inélégante… voire obscène. D’abord, parce qu’on ne sait pas quand, ni où, ni si cela est vrai, nous sommes en politique, cette « chose » a été dite. Et, en plus, il s’agirait de choses et de propos qui auraient été dits sous le sceau de la confidence. Après le Wax Waxeet, voilà le « nettalikat ». Ce qui dans aucun des deux cas ne peut honorer la personne qui s’en prévaut. Le geste de Wade n’est pas élégant. Il est absurde. Il répond à une tactique basse et indigne d’un chef d’Etat qui se mêle de bisbilles supposées entre deux de ses adversaires. Un chef raccommode. Il ne déchire pas des liens. Et puis, en Afrique, ce que l’on attend d’une personne de 85 ans, c’est de la sagesse, pas cet appel permanent à la dissension et tout ce qui pourrait l’encourager. Ensuite, nous, on ne veut pas savoir. La pudeur nous enseigne de ne pas écouter des vilaines choses et des vilains mots. Ce qu’on attend d’un homme de 85 ans, c’est qu’il se manifeste pour éteindre des conflits, pas qu’il se vante de les envenimer, en rigolant. Ce n’est pas honorable. Ce que l’on attend d’un homme de 85 ans, c’est qu’il puisse être digne de la confiance des hommes qui pourraient être tentés de lui confier des secrets, en toute confiance. Or, si ces secrets sont divulgués la seconde d’après, on appelle pas un homme pareil un sage, comme ceux qui peuplaient les pages des livres de Ahmadou Hampathé Ba. On appelle cet homme un homme de conflits. Nittou Fitna. Abdoulaye Wade aime le conflit. Il ne jouit que du conflit. Même quand il n’en est pas au cœur, il se débrouille pour en être quand même. C’est plus fort que lui, il aime l’odeur de la bagarre, l’odeur du sang. Il lui en faut pour vivre… et pour survivre.
Dimanche 6 Novembre 2011