L’opposant Idrissa Seck a rejeté l’idée d’une élection présidentielle anticipée proposée jeudi par le président Abdoulaye Wade.
‘’Non, ce que je veux, c’est le respect de la Constitution, le respect du calendrier républicain, l’organisation des élections à date due et échue’’, a dit M. Seck, dimanche, à l’émission Grand jury de Radio futurs médias (RFM, privée), qui lui a demandé son avis sur la proposition de M. Wade.
‘’Ce qu’on demande au président, c’est simplement le respect de son serment et de la Constitution. Et, cela inclut le respect du calendrier républicain’’, a insisté Idrissa Seck, ancien Premier ministre d’Abdoulaye Wade.
‘’[…] Maintenant, si l’opposition est pressée et si elle est certaine de détenir la majorité, je peux envisager une élection présidentielle anticipée, si cela est nécessaire pour la cohésion sociale et la concorde nationale’’, a affirmé le président Wade devant des députés, des sénateurs, des maires et des organisations socioprofessionnelles soutenant sa candidature à la présidentielle en principe prévue le 26 février.
‘’Tant qu’il (Abdoulaye Wade) lui restera un souffle de vie […] il n’abandonnera pas cette idée. Il n’y renoncera pas’’, a soutenu Idrissa Seck, parlant de la ‘’dévolution monarchique du pouvoir’’ dont le président Wade est accusé par des leaders de l’opposition et de la société civile.
‘’Pas du tout. Ce sont ces mouvements qui m’ont rattrapé et m’on rejoint. Ce n’est pas l’inverse’’, a fait valoir M. Seck que RFM a demandé s’il n’est pas en retard sur le Mouvement du 23 juin et du Mouvement Y’en marre, constitués de leaders de l’opposition et de la société civile ayant contraint le président Wade à retirer un projet de loi qualifié de ‘’monarchique’’, le 23 juin, par une forte mobilisation devant l’Assemblée nationale.
‘’[…] Qui a été le premier à combattre […] cette dévolution monarchique du pouvoir ? Qui a écrit à Wade pour lui dire qu’il ne peut pas être candidat ? Qui est allé dans son bureau le lui dire ? Qui a écrit un communiqué du 1er juin que […] je travaillais exclusivement à son départ ? Quand je disais tout cela, il n’y avait pas eu encore [les manifestations du] 23 juin’’, a commenté Idrissa Seck, pour dire qu’il est l’un des plus déterminés parmi les adversaires politiques du président Abdoulaye Wade.
‘’Et d’ailleurs, a-t-il précisé, je ne cherche pas à récupéré ce mouvement. C’est un mouvement populaire spontané, ce n’est pas le fait d’un parti politique. C’est un mouvement du peuple.’’
‘’Je continue encore aujourd’hui de souhaiter que le [pays] ne soit pas brûlé ou réduit en cendre. Parce que nous n’aurons pas les moyens de reconstruire si nous détruisons le peuple que nous avons. Nous devons, avec responsabilité, exercer une pression suffisamment forte sur le président de la République pour l’emmener à honorer ses engagements et à respecter la Constitution’’, a souligné M. Seck.
A la tête de Rewmi (la nation, en wolof), un parti sorti des flancs du Parti démocratique sénégalaise (PDS, au pouvoir), il était arrivé deuxième - sur 14 candidats dont Wade - à la présidentielle de février 2007.
( Avec APS )
( Avec APS )