Idrissa Seck à l’Association de la presse étrangère au Sénégal : «A 86 ans, hors Tva, Wade ne peut gagner des élections»


Pendant que l’opposition s’empiète et s’empêtre dans le choix entre Ousmane Tanor Dieng (Parti socialiste) et Moustapha Niasse (Alliance des forces de progrès) pour porter la candidature unique et du rassemblement de Bennoo Siggil Senegaal, le président de Rewmi, candidat déclaré à la Présidentielle de 2012, reste dans une option intransigeante de bataille contre la candidature de Wade pour un troisième mandat. Ainsi lors d’une rencontre samedi dernier avec l’Association de la presse étrangère au Sénégal, l‘ancien Premier ministre Idrissa Seck a vivement souhaité une intensification de la pression nationale et internationale pour le retrait de la candidature du Président Wade. La candidature de Wade pour un troisième mandat en 2012 n’a pas de sens. C’est ce que l’ancien Premier ministre Idrissa Seck a réitéré, au micro du correspondant de Rfi, à l’occasion d’une rencontre qui a eu lieu, samedi dernier, avec l’Association de la presse étrangère au Sénégal. Qui plus est M. Seck, le candidat de la Coalition Idy4président, est persuadé que quel que soit le cas de figure, «le Président sortant ne pourra pas remporter l’élection». Y allant d’une raillerie sur l’âge du Président Wade, et qui a plongé l’assistance dans l’hilarité générale, Idrissa Seck, lancera : «C’est ridicule de s’accrocher à 86 ans, hors Tva comme le dit Tanor Dieng (le Premier secrétaire du Parti socialiste). Mais, ce n’est pas possible !» Ce dont l’ancien Premier ministre est persuadé, c’est que «le Président Wade a perdu». Idrissa Seck ne se fait aucun doute là-dessus, car pour lui, «c’est très clair» : le candidat de Fal 2012 «n’a aucune possibilité». Surtout que, selon Idrissa Seck, il va falloir à Wade qu’il franchisse la «barrière constitutionnelle énorme». Le président de Rewmi dit ne pas désespérer «que le Conseil constitutionnel dise le droit». Cela, d’autant qu’un «grand Professeur» lui a dit que la question de l’irrecevabilité de la candidature de Wade «n’est même pas du droit ; c’est du français. Il suffit de lire la Constitution».

Pour Idrissa Seck, si malgré tout le Président Wade viole la Constitution «avec la complicité» du Conseil constitutionnel, comme ce fut le cas en Côte d’Ivoire, «il ne peut pas avoir plus de 25% au premier tour». Ce qui fait que, quel que soit le scénario, ça sent une odeur de carottes cuites pour Wade, parce que M. Seck ne voit «personne, parmi ses concurrents actuels, qui ose aller le soutenir au deuxième tour». Une manière d’indiquer «que celui qui est au deuxième tour en face de Wade, au cas échéant, gagne, qui qu’il soit». Et qui plus est, soutient toujours Idrissa Seck, même si Wade recourrait à la fraude et «se maintient, il tombe, parce qu’il n’aura pas la possibilité de tenir le pays ; il passera de trouble en trouble». Alors l’ancien n°2 du Parti démocratique sénégalais de s’interroger : «Mais, pourquoi va-t-il nous assujettir à tout cela ?» C’est dire que pour Idrissa Seck, la mère des batailles à l’heure actuelle, c’est le retrait de la candidature de Wade pour éviter au pays des troubles, comme en Côte d’Ivoire.

( Le Quotidien )
Lundi 14 Novembre 2011