Idrissa Seck: Une trajectoire politique à géométrie variable ( BABACAR KEBE )


Les deux maximes de tout grand courtisan sont: toujours tenir son sérieux et ne jamais tenir sa parole.
« Je ne serais jamais candidat tant que WADE se présente » nous balançait Idrissa Seck bien avant 2007. Les sénégalais ne sont pas si amnésiques que cela pour se rappeler des moindres détails de la trajectoire politique de Monsieur Seck. Pourquoi une telle déclaration ? Idrissa Seck a toujours lorgné le fauteuil du président de la république et espérait toujours la clémence de ce dernier pour retourner aux affaires. Aujourd’hui Idy s’est radicalisé comme ce ne fut jamais le cas en clamant haut et fort sa rupture définitive avec WADE. Eh bien, tout ceci n’est qu’un cours de rattrapage suivez mon regard. Si vous observez bien, M. Seck s’est radicalisé et a pris son courage politique à deux mains juste après les événements du 23 JUIN où il a débuté son opération de charme à l’endroit du peuple avec des attaques violentes à l’endroit du chef de l’état et de son fils. Pourquoi la date du 23 JUIN ? Idrissa Seck en fin politicien a attendu la victoire du peuple sénégalais pour décliner sa trajectoire. Avez-vous entendu une seule fois M. Seck dénoncé le ticket présidentiel ? Pas à ma connaissance. Il a toujours joué le jeu avec WADE pour se servir d’un raccourci vers le palais et je peux vous assurer que si la candidature de WADE était validée, il changera automatiquement de veste, On ne se débarrasse pas d'une habitude en la flanquant par la fenêtre ; il faut lui faire descendre l'escalier marche par marche. Idy s’appui sur deux motifs pour se démarquer du clan des WADE : Abdoulaye WADE est rejeté par le peuple sénégalais et sa candidature n’est pas recevable. Idy sait qu’en continuant de réaffirmer son ancrage aux cotés des WADE il risque d’être vomis lui aussi par le peuple et puisque WADE ne peut plus briguer un 3éme mandat donc il n’a aucun intérêt à le soutenir , conclusion : virement à 360 degrés de Idy.
Dans l’analyse de la candidature de l’ancien Premier ministre, nombre d’observateurs se sont limités à une appréciation presque périphérique de l’acte posé, se contentant d’une simple estimation du mal qui pourrait en découler pour le parti au pouvoir. C’est une approche, mais elle n’est sans doute pas suffisante. Ce n’est pas en faisant du neuf avec du vieux qu’Idy réalisera son rêve. Car la marque sera toujours préférable à la copie.
A y regarder de près, la candidature du leader de « Rewmi » est grosse de faiblesses quasi insurmontables. En encadrant ce « fils » aujourd’hui renié, en en faisant un leader parmi ceux qui comptent le plus dans ce pays, Wade connaît parfaitement son « futur » challenger. Il l’a pratiqué pendant de longues années et connaît bien donc sa psychologie, même s’il n’a pas su apprécier la mue qui a fait de lui, selon son propre mot, un « serpent venimeux » dans sa propre maison. Mais quand on a été une fois pris à défaut, on redouble de vigilance et l’on s’impose d’exigence. Wade donc s’emploiera avec la hardiesse qu’on lui connaît à débusquer la moindre faiblesse de l’ex-PM pour le retourner contre lui. Ne l’a-t-il pas du reste poussé à la faute en 2005 en brisant le silence dans lequel ce dernier s’était obstinément enfermé ? C’est dire donc, que dans cette bataille, si elle a lieu, Wade qui garde en plus la puissance symbolique du pouvoir aura une bonne longueur d’avance sur Idy.
BABACAR KEBE
Ingénieur en Télécommunications
Membre de la CCR/APR YAAKAR
Email : ingtelecom1@yahoo.fr
Jeudi 20 Octobre 2011
Babacar KEBE