DAKARACTU.COM Le président Abdoulaye Wade a encore fait un appel du pied à ses adversaires politiques. Sous le mode caustique d’abord, disant que « puisqu’ils avaient des difficultés à s’entendre pour être le candidat à l’élection présidentielle », il leur proposait de venir travailler avec lui dans le cadre d’un gouvernement élargi, comme ministres d’Etat avec tous les avantages liés à ce rang. Proposition qu’ont bien sûr rejetée les personnalités visées, en l’occurrence Ousmane Tanor Dieng et Moustapha Niasse. Ce que cet énième appel démontre, c’est peut-être la volonté de Wade de brouiller encore une fois les pistes. Il veut gagner du temps, sachant que sa machine n’est pas prête et que sa candidature est loin d’être validée par le Conseil constitutionnel. Il souhaite, sous des aspects de réconciliation et d’urgences nationales, pousser certains opposants à participer à un gouvernement d’union nationale. Pour quel intérêt, à quels intérêts immédiats, quand on sait que l’élection présidentielle a lieu dans moins de quatre mois ? Le seul bénéfice serait que, vu le climat tendu à la perspective d’une validité ou non de sa candidature, Wade pourrait envisager un report de la présidentielle. Cela se murmure depuis certains temps et cette nouvelle pique, même enrobée de toute sa causticité, répond encore une fois à un coup de sonde. Envers l’opposition, et envers l’opinion. Une formulation du souhait qu’il a de sortir calmement de ses mandats. Sans élections, avec le privilège d’organiser celles qui vont lui trouver un successeur. C’est trop beau pour pouvoir se traduire en réalité.
Idée du gouvernement d’union nationale : Wade joue la montre (le commentaire du jour de Cheikh Yérim Seck).
Jeudi 10 Novembre 2011