A vous, nos naufragés !
Demain, quand le Salaat s’affirmera sur le sommeil,
Je prierai pour vous.
Je ne serai pas seul, …
Non, autour de moi, ils seront des milliers à psalmodier.
N’eût été le silence obligatoire, le vacarme de nos versets,
Du fond de nos cœurs s’élèverait tel un brouillard devant nos yeux salés.
Chacun, dans sa religion, dans sa langue, s’adressera à l’Unique
Implorant sa grâce, son pardon, sa miséricorde.
Ils m’ont dit que les noyés sont des gens du Paradis,
Mais, cette douleur est trop profonde dans nos cœurs.
Alors, nous continuerons à prier jusqu’au rendez-vous.
.
Cette année, je ne verrai pas les larmes de Ziguinchor,
Je n’irai pas à Mlomp, ni à Elinkine, sur la route de Karabane,
Je ne verrai pas le Kassoumay, ni le Wilis, ni l’Aline Sitoé Diatta,
Ni Aguène, ni Diambogne, je ne verrai pas la forêt de Djibélor.
Le long de la première route nationale,
Je plongerai dans vos hymnes funèbres.
Avec Gawlo, je répéterai Bissoup Joola
J’éviterai l’indiscipline des automobilistes, l’insolence des apprentis
J’éviterai les gendarmes et policiers et leurs auxiliaires qui ne veulent pas voir…
Par Sindian, j’emprunterai la Siraat des camionneurs,
A Thiès, je poursuivrai ma route jusqu’à Tivigne Tenghor,
Au cœur de la cuvette de dix huit villages de Mont Rolland.
Sur les pas de Dread Maxim, je voudrai exorciser ce mauvais sort
.
Guidé par le survivant Auvray, « Souviens-toi du Joola » en main,
J’attendrai le secret des ombres pour revivre ces minutes fatidiques.
Ensuite, je lirai pour vous « l’espoir immergé » d’Ibrahima Dia Ndao,
Expression écrite de notre douleur immense, permanente et partagée.
Je n’aurai pas le courage de veiller près ta sépulture, Diama,
Je n’ai pas les moyens et la force d’Ali Haidar pour nager à tes côtés, Rama !
Sur terre, sur mer et aux cieux, comme les milliers de parents,
Citoyens du Monde et éplorés, il ne me restera que la force de la prière.
Vous, nos amis et nos amours, où êtes vous ?
Vous sentez notre peine et vous nous demandez ce que vous avez changé ?
Avec la certitude de démultiplier votre souffrance, je suis au regret de vous dire NON ! NON ! NON !
Le Joola a fait chavirer les familles dans l’Océan du deuil,
Et pourtant, dans notre quotidien, rien ne se fait pour le prévenir.
Reposez en paix !
Mama Moussa DIAW
Médecin,
Association des Ecrivains du Sénégal
Demain, quand le Salaat s’affirmera sur le sommeil,
Je prierai pour vous.
Je ne serai pas seul, …
Non, autour de moi, ils seront des milliers à psalmodier.
N’eût été le silence obligatoire, le vacarme de nos versets,
Du fond de nos cœurs s’élèverait tel un brouillard devant nos yeux salés.
Chacun, dans sa religion, dans sa langue, s’adressera à l’Unique
Implorant sa grâce, son pardon, sa miséricorde.
Ils m’ont dit que les noyés sont des gens du Paradis,
Mais, cette douleur est trop profonde dans nos cœurs.
Alors, nous continuerons à prier jusqu’au rendez-vous.
.
Cette année, je ne verrai pas les larmes de Ziguinchor,
Je n’irai pas à Mlomp, ni à Elinkine, sur la route de Karabane,
Je ne verrai pas le Kassoumay, ni le Wilis, ni l’Aline Sitoé Diatta,
Ni Aguène, ni Diambogne, je ne verrai pas la forêt de Djibélor.
Le long de la première route nationale,
Je plongerai dans vos hymnes funèbres.
Avec Gawlo, je répéterai Bissoup Joola
J’éviterai l’indiscipline des automobilistes, l’insolence des apprentis
J’éviterai les gendarmes et policiers et leurs auxiliaires qui ne veulent pas voir…
Par Sindian, j’emprunterai la Siraat des camionneurs,
A Thiès, je poursuivrai ma route jusqu’à Tivigne Tenghor,
Au cœur de la cuvette de dix huit villages de Mont Rolland.
Sur les pas de Dread Maxim, je voudrai exorciser ce mauvais sort
.
Guidé par le survivant Auvray, « Souviens-toi du Joola » en main,
J’attendrai le secret des ombres pour revivre ces minutes fatidiques.
Ensuite, je lirai pour vous « l’espoir immergé » d’Ibrahima Dia Ndao,
Expression écrite de notre douleur immense, permanente et partagée.
Je n’aurai pas le courage de veiller près ta sépulture, Diama,
Je n’ai pas les moyens et la force d’Ali Haidar pour nager à tes côtés, Rama !
Sur terre, sur mer et aux cieux, comme les milliers de parents,
Citoyens du Monde et éplorés, il ne me restera que la force de la prière.
Vous, nos amis et nos amours, où êtes vous ?
Vous sentez notre peine et vous nous demandez ce que vous avez changé ?
Avec la certitude de démultiplier votre souffrance, je suis au regret de vous dire NON ! NON ! NON !
Le Joola a fait chavirer les familles dans l’Océan du deuil,
Et pourtant, dans notre quotidien, rien ne se fait pour le prévenir.
Reposez en paix !
Mama Moussa DIAW
Médecin,
Association des Ecrivains du Sénégal