Hissène Habré contre-attaque.


DAKARACTU.COM Pour la première fois depuis son arrivée  à Dakar, en 1990, Hissène Habré a rompu l’obligation de réserve inhérente au régime de l’asile politique pour parler à un journal dakarois à paraître. Cette modification fondamentale de son attitude traduit son option aujourd’hui radicale pour le combat. A l’un de ses amis qui lui a rendu visite cet après-midi du 11 juillet, il a confié : « Je ne suis pas un colis ni un paquet. Et ne suis plus prêt à accepter l’arbitraire sans broncher. Si le pouvoir sénégalais décide sur un coup de tête de disposer de ma liberté ou de ma personne, je résisterai jusqu’à la mort. Je préfère mourir sous les balles de l’armée, de la gendarmerie ou de la police sénégalaise plutôt que de tortures ou d’humiliations au Tchad. » Ce guérilléro qui a conduit la première révolution maoïste à avoir triomphé en Afrique comprend que l’attaque est la meilleure façon de se défendre. Pour ne plus subir la menace d’expulsion qui l’a déstabilisé ces derniers jours, il a décidé de contraindre l’Etat sénégalais à ne plus le traiter de la sorte. Pour ce faire, ses avocats François Serres et Elhadji Diouf vont saisir la Cour de justice de la Cedeao pour obtenir une décision interdisant en l’avenir toute atteinte aux libertés qui lui sont reconnues par les conventions internationales auxquelles le Sénégal a souscrit. Une façon de couper l’herbe sous les pieds des autorités sénégalaises qui ont suspendu et non rapporté la décision d’expulsion, et qui ont déclaré qu’elles allaient poursuivre les consultations avec l’Union africaine, l’Onu et l’Union européenne pour se fixer sur la démarche à adopter.

Mardi 12 Juillet 2011