L’ancien président tchadien Hissène Habré, présumé coupable de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre, admet que des dérives et des règlements de comptes ont été commis au Tchad sous son régime et demande à être jugé par une juridiction internationale indépendante.
‘’Je ne nie pas que sous mon régime il y a eu des dérives ou ce qu’on appelle des bavures. […] Incontestablement, il y a [eu] des règlements de comptes, je ne le nie pas’’, a déclaré M. Habré dans une interview parue dans le dernier numéro de l’hebdomadaire sénégalais La Gazette (privée).
‘’Le Tchad est large de 1.284.000 kilomètres carrés. Quand je suis arrivé au pouvoir, le pays était divisé en 11 tendances. Chaque tendance avait son territoire, son Etat, son armée et son administration. […] Dans un pays comme ça, en proie à la guerre, forcément tout le monde n’est pas saint dans l’armée, dans la police et dans la gendarmerie’’, a fait valoir Hissène Habré. Il vit au Sénégal depuis son éviction du pouvoir, en 1990, par l’actuel président tchadien Idriss Deby.
‘’On veut rendre justice au Tchad et aux Tchadiens, n’est-ce pas ? Je suis totalement consentant. Je suis totalement d’accord qu’on organise une justice internationale indépendante, selon les normes du droit’’, a-t-il encore dit.
‘’Que tous les Tchadiens à qui on reproche quelque chose viennent se présenter devant cette juridiction. Y compris Hissène Habré, y compris les anciens présidents du Tchad’’, a-t-il soutenu. ‘’Pourquoi je dois être le seul à être jugé ?’’
Hissène Habré devait être rapatrié vers son pays le 11 juillet par les autorités sénégalaises, qui ont renoncé à cette décision, à la demande de Navi Pillay, le Haut commissaire des Nations unies aux droits de l’homme.
Il est accusé de plusieurs milliers d’assassinats politiques et de torture systématique pendant les huit années de sa présidence (1982 à 1990), des violations qualifiées de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre.
La conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (UA), qui a tenu sa 17ème session ordinaire à Malabo (Guinée Equatoriale) les 30 juin et 1er juillet, a réitéré son invite au Sénégal de juger M. Habré ou de l’extrader.
( Avec afriquehebdo.com )
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