Guinée: l'ex-dictateur Dadis Camara, récemment gracié, au Maroc "pour des examens médicaux" (famille)


L'ex-dictateur guinéen Moussa Dadis Camara, condamné en 2024 pour crimes contre l'humanité et récemment gracié par la junte au pouvoir dans le pays, a quitté son pays pour le Maroc pour des "examens médicaux", a affirmé mardi sa famille.

Cette information n'a pas été confirmée par les autorités guinéennes et marocaines, sollicitées par l'AFP. Des avocats de M. Camara, contactés par l'AFP, ont affirmé n'être pas au courant d'un départ au Maroc de leur client.

Moussa Dadis Camara a quitté la capitale Conakry dans la nuit de samedi à dimanche aux environs de 02H00 (GMT et locales), a affirmé à l'AFP un membre de sa famille, Jacques Lamah.

"Il va au Maroc pour des examens médicaux et éventuellement des soins. Il va revenir au pays dès la fin de ses examens et éventuellement des traitements", a-t-il ajouté.

Le capitaine Moussa Dadis Camara, président de la Guinée de 2008 à 2009, est sorti de prison fin mars après avoir été gracié par le général Mamadi Doumbouya, chef de la junte qui a renversé en septembre 2021 le président Alpha Condé qui était au pouvoir depuis dix ans.

Des réactions contrastées avaient accueilli cette grâce, des ONG dénonçant "un affront à la justice".

En juillet 2024, à l'issue d'un procès historique de près de deux ans, Moussa Dadis Camara avait été condamné en première instance à 20 ans de prison pour crimes contre l'humanité, pour sa responsabilité de commandement lors d'un massacre de civils le 28 septembre 2009 à Conakry, alors qu'il était à la tête de la junte au pouvoir.

Ce jour-là, au moins 156 personnes ont été tuées, par balle, au couteau, à la machette ou à la baïonnette, et des centaines d'autres blessées dans la répression d'un rassemblement de l'opposition dans un stade de la capitale guinéenne et ses environs, selon le rapport d'une commission d'enquête internationale mandatée par l'ONU. Au moins 109 femmes ont été violées.

L'ancien dictateur avait fait appel de sa condamnation en première instance.

Le général Doumbouya, arrivé au pouvoir par un putsch en 2021, avait le 26 mars annoncé la "prise en charge des frais d'indemnisation des victimes du massacre".
Mardi 15 Avril 2025
Dakaractu



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