Les Guinéens ont commémoré, sous tension, ce mercredi 28 septembre 2011, le massacre perpétré à Conakry, il y a deux ans, par la junte militaire du capitaine Moussa Dadis Camara. Parallèlement à une cérémonie officielle qui s’est déroulée ce matin, plusieurs dizaines de gendarmes ont été déployés dans plusieurs quartiers de Conakry considérés comme des fiefs de l’opposition.
C’était il y a deux ans. Le 28 septembre 2009, des milliers d’opposants à la junte militaire du capitaine Moussa Dadis Camara, au pouvoir depuis neuf mois, s’étaient rassemblés dans le Stade du 28 septembre, à Conakry. Ils étaient venus pour dire non à la candidature du capitaine Dadis Camara à l’élection présidentielle l’année suivante, en 2010.
Les forces de sécurité avaient alors pénétré dans l’enceinte du Stade et s’étaient mises à tirer, frapper et violer les femmes. Un massacre qui a provoqué la mort d’au moins 157 personnes et plusieurs centaines de blessés. On compte également 131 femmes violées et 84 personnes disparues.
Interrogée par RFI, Diallo Adama Hawa Dibi, vice-présidente de l’association guinéenne de soutien aux femmes victimes de violences, rappelle que beaucoup de ces femmes sont toujours dans une grande souffrance et qu’elles revendiquent toujours que les auteurs de ces viols soient transférés à la justice, jugés et condamnés. Elle précise également que l’amélioration de leur situation passe aussi par une prise de conscience du gouvernement, concernant leur état.
Une affaire très sensible
La justice n’a toujours pas été rendue et deux ans après le massacre, non seulement aucun des responsables présumés n’a été arrêté mais certains présumés auteurs de la barbarie ont été promus à de hautes fonctions civiles et militaires, selon l’Organisation guinéenne de défense des droits de l’homme (OGDH). Au sujet de ces promotions, l’organisation Human Rights Watch (HRW) affirme qu’il s’agit de la nomination du « lieutenant-colonel Claude Pivi comme ministre à la Sécurité présidentielle et du lieutenant-colonel Moussa Tiégboro Camara comme directeur de l’Agence nationale de lutte contre la drogue, le crime organisé et le terrorisme ».
L’enquête, qui a été ouverte par les autorités guinéennes et qui est toujours en cours, s’avère « très sensible » ainsi que l’a souligné, sur RFI, Aymeric Rogier, analyste principal au bureau du procureur de la Cour pénale internationale (CPI). Il affirme par ailleurs que la CPI suit de très près l’enquête.
La réconciliation reste à faire
La journée du 28 septembre a été décrétée « journée de la réconciliation nationale » et « jour férié » par le gouvernement, mais pour de nombreux Guinéens, dont l’histoire est marquée par les violences politiques et ethniques, cette réconciliation reste à faire. Ce thème fut un sujet de débat tout au long de la journée dans des forums de discussion animés par des organisations de la société civile. Encore une fois, tous exigent du pouvoir que « justice et réparation soient faites ».
Les chefs religieux, de leur côté, ont organisé, dans tous les lieux de culte, des prières pour « le repos de l’âme des victimes » du massacre.
C’était il y a deux ans. Le 28 septembre 2009, des milliers d’opposants à la junte militaire du capitaine Moussa Dadis Camara, au pouvoir depuis neuf mois, s’étaient rassemblés dans le Stade du 28 septembre, à Conakry. Ils étaient venus pour dire non à la candidature du capitaine Dadis Camara à l’élection présidentielle l’année suivante, en 2010.
Les forces de sécurité avaient alors pénétré dans l’enceinte du Stade et s’étaient mises à tirer, frapper et violer les femmes. Un massacre qui a provoqué la mort d’au moins 157 personnes et plusieurs centaines de blessés. On compte également 131 femmes violées et 84 personnes disparues.
Interrogée par RFI, Diallo Adama Hawa Dibi, vice-présidente de l’association guinéenne de soutien aux femmes victimes de violences, rappelle que beaucoup de ces femmes sont toujours dans une grande souffrance et qu’elles revendiquent toujours que les auteurs de ces viols soient transférés à la justice, jugés et condamnés. Elle précise également que l’amélioration de leur situation passe aussi par une prise de conscience du gouvernement, concernant leur état.
Une affaire très sensible
La justice n’a toujours pas été rendue et deux ans après le massacre, non seulement aucun des responsables présumés n’a été arrêté mais certains présumés auteurs de la barbarie ont été promus à de hautes fonctions civiles et militaires, selon l’Organisation guinéenne de défense des droits de l’homme (OGDH). Au sujet de ces promotions, l’organisation Human Rights Watch (HRW) affirme qu’il s’agit de la nomination du « lieutenant-colonel Claude Pivi comme ministre à la Sécurité présidentielle et du lieutenant-colonel Moussa Tiégboro Camara comme directeur de l’Agence nationale de lutte contre la drogue, le crime organisé et le terrorisme ».
L’enquête, qui a été ouverte par les autorités guinéennes et qui est toujours en cours, s’avère « très sensible » ainsi que l’a souligné, sur RFI, Aymeric Rogier, analyste principal au bureau du procureur de la Cour pénale internationale (CPI). Il affirme par ailleurs que la CPI suit de très près l’enquête.
La réconciliation reste à faire
La journée du 28 septembre a été décrétée « journée de la réconciliation nationale » et « jour férié » par le gouvernement, mais pour de nombreux Guinéens, dont l’histoire est marquée par les violences politiques et ethniques, cette réconciliation reste à faire. Ce thème fut un sujet de débat tout au long de la journée dans des forums de discussion animés par des organisations de la société civile. Encore une fois, tous exigent du pouvoir que « justice et réparation soient faites ».
Les chefs religieux, de leur côté, ont organisé, dans tous les lieux de culte, des prières pour « le repos de l’âme des victimes » du massacre.